Boyarin

My essentials for Stereographics © Bastien Boyarin

LES ESSENTIELS DE BOYARIN

Cher Pascal,

J’ai mis un temps délirant à te répondre. J’ai eu le plaisir de lire la série d’autoportraits des Essentiels dès le printemps dernier, au moment où tu m’as proposé de participer à cette série : les gens invités ont des choses précises à dire, les photos sont belles, les textes intéressants et érudits ; cela m’a impressionné, et je doute vraiment d’avoir des choses aussi précises, intéressantes ou érudites à dire sur mes propres goûts, et la capacité de les décrire en quelques œuvres ou objets repères. (Par ailleurs, mes photos souffrent d’un amateurisme embarrassant).

J’ai constamment freiné au moment d’opérer une sélection d’objets fétiches. J’ai un léger souci avec les objets. Je ne trouve rien de plus déroutant que les objets : ils sont à la fois rassurants et suspects ; porteurs de mémoires émouvantes, mais émotionnellement sacrément encombrants. Par ailleurs j’ai autour de moi, essentiellement, des objets surtout banals, remplaçables. Sûrement rien d’essentiel. Tout est provisoire, jetable : j’ai déjà donné, perdu, me suis fait voler, subi la casse de toute catégories d’objets, disques, livres, ordinateurs, instruments de musiques, etc. Je ne dis pas qu’ils m’indiffèrent, il y a des objets auxquelles je tiens, que je serais peiné de perdre : mais je les perdrais quand même et ce ne serait pas si tragique.

J’ai également passé un temps terrible à chercher ce qui correspondrait à une valeur intime d’essentiel. Est-ce que j’ai forgé un palais mental, inaltéré, aux contours nets ? Y a-t-il des choses qui brillent d’un éclat plus fort, un éclat directeur ? A priori oui, des moments, des musiques, des récits, des visages… Des choses plus investies que d’autres, sur lesquelles je m’appuie davantage. Mais en essayant de les cerner plus sérieusement, tout cela finit par s’embrouiller : tout moment, tout visage, toute sensation d’attachement paraissent dépendre d’une série infinie d’événements qui les ont environnés, mais aussi de mémoires reconstituées, autant que d’oublis, qui les mélangent, les réadaptent, en changent les couleurs. Pour prendre un exemple, j’ai tendance à me dire spontanément que les musiques les plus essentielles sont celles que j’ai découvertes étant enfant. Je sélectionne ainsi le souvenir d’une petite poignée de disques parmi ceux que possédaient mes parents (dont je n’ai, d’ailleurs, plus matériellement la trace depuis longtemps) : les bandes-sons de Kubrick, A Clockwork Orange et Barry Lyndon, le Sergeant Pepper’s Lonely Heart Club Band des Beatles, Peer Gynt par John Barbirolli, mais aussi les partitions de ces petites danses baroques apprises très tôt à la guitare classique, ces sarabandes et ces gavottes, ou alors les musiques aigrelettes et mystérieusement riches de ces jeux vidéos du siècle précédent. Mais pourquoi celles-ci plutôt que d’autres ? Pourquoi celles dont je me souviens spontanément seraient-elles plus essentielles que celles que j’oublie ? Comment mesurer la part d’arbitraire dans cette reconstitution qui, a posteriori, semble me conforter un peu trop ? Peut-être y a-t-il eu des déclics secrets, des moments ensevelis qui ont donné un appui à tout le reste, des agents secrets de ma manière d’approcher les choses – si jamais, ce qui est très contestable, j’ai une quelconque manière d’approcher les choses.

En fin de compte, ce qui me soucie, c’est cette propension à se construire des points d’ancrage pour une identité personnelle. La fixation d’une identité me pose vraiment problème. Je ne dis pas que je cherche à me construire un univers vidé de tout référent particulier. En réalité j’ai tendance à accumuler des petites choses de rien – cailloux, coquillages, jouets ou figurines trouvés un peu par hasard, cartes et plans divers, images hétéroclites… Je ne cherche pas vraiment à savoir quelles sont leurs vertus ou leur effet curatifs. C’est seulement bien qu’elles soient là. Je dis bien, pas essentiel. J’ai tendance à penser qu’elles sont là, justement, pour éviter de se fonder trop sérieusement une identité, pour alléger le fardeau d’être soi plutôt que quelqu’un d’autre, le fardeau de vivre en un lieu précis, le fardeau d’avoir à construire et aménager un espace intérieur trop défini. Je vois un lien (si je puis me permettre) avec la musique que je fais. Cette musique est très pleine, voire confuse, c’est ce qu’on remarque (et, régulièrement, reproche) le plus souvent, mais en réalité cette superposition de couche me semble un exercice pour créer des évidements, du pas-connu, autrement dit pour décoller de ce qui est trop familier, et construire de nouvelles mémoires imaginaires.

Tout cela (et c’est trop long), pour finir par confesser que je ne préfère pas vraiment déterminer ce qui est essentiel. Je préfère ne pas être certains de mes repères. Ils empêcheraient de se perdre – puis de se retrouver d’une manière imprévue. Quand j’essaie d’arriver à un résultat substantiel, les intentions et les décisions y menant sont perpétuellement vagues et confuses, et c’est très bien ainsi. Pour finir – et je suis un peu embarrassé parce que cela ressemble à une pirouette assez tiède –, ce qui est vraiment essentiel est la capacité du réel à me surprendre et me déloger, et toutes ces parts, tous ces lieux et tous ces phénomènes en sont potentiellement capables. Donc, attachées à ces considérations assez poussives, j’ajoute quelques images vues. Elles sont à mes yeux des signes (parmi une infinité d’autres possibles) de tout ce qui est potentiellement vital et que je renonce à classer et nommer.

Boyarin
Janvier 2017

 


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My essentials for Stereographics by Boyarin
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Christophe Lavergne

Christophe Lavergne / Photographie DR

AU DÉBUT

Quels sont tes premiers souvenirs musicaux et/ou (photo)graphiques ?  Quelle(s) image(s) en gardes-tu ?
Christophe J’ai grandi en parcourant, grâce à mon père qui était publiciste, la revue internationale Graphis (notamment les versions annuelles). Mais c’est l’esthétique punk, puis post punk, qui m’a beaucoup séduite par sa radicalité et son urgence. C’est le premier mouvement, pour ma génération, qui imbriquait la démarche graphique et musicale. (Bazooka, Manchester, Jamie Reid…). La profusion de singles qui sortaient à ce moment-là, provoquait une émulation, une envie de participer, bien que trop jeune pour cela.

“C’est l’esthétique punk, puis post punk, qui m’a beaucoup séduite par sa radicalité et son urgence”

Ya t’il des liens entre ton parcours graphique et ta passion pour la musique ? Est-ce une démarche volontaire ou le fruit du hasard des rencontres ?
ChristopheTrès rapidement, j’ai voulu m’exprimer en liant les deux disciplines. N’étant pas doué pour le solfège, il était préférable que j’aborde le graphisme en m’inspirant de la musique !
Mon frère musicien, ayant lui, créé le groupe « Les Freluquets », naturellement, j’ai commencé à élaborer les visuels associés, tout en apprenant les techniques aux Beaux-Arts.

GRAPHISME ET MUSIQUE

Certains mouvements musicaux ont accordés une place essentielle à l’image et au graphisme. Que penses-tu de cet aspect “visuel” de la musique ?
Christophe J’ai toujours adoré quand un label ou un mouvement développait une vision artistique globale. Factory, Postcards, plus tard Mowax m’ont beaucoup inspiré. ECM est un très bel exemple de direction artistique.

“Mon approche a toujours été de lier mes aspirations artistiques et l’univers des musiciens ou chanteur que l’on doit accompagner”

Collection d’affiches-hommages à des concerts légendaires (Exposition “Losing My Stage”, Bon Marché, Paris) © Restez Vivants !
Collection d’affiches-hommages à des concerts légendaires (Exposition “Losing My Stage”, Bon Marché, Paris) © Restez Vivants !

Que penses-tu du « retour » en force du vinyle face à la dématérialisation de la musique et de sa distribution ?
Christophe L’attrait du vinyl, pour le travail de gens comme moi, permet de sortir du format CD ou numérique, de soigner les détails, jouer sur plusieurs niveaux de lecture. La vente de vinyl reste quand même un marché de niche, mais poser un disque sur une platine est un geste qui amène une solennité, du recueillement que l’on ne trouve pas avec un iPhone par exemple.

 

ARTWORK

En tant que graphiste, quelle importance accordes-tu à une pochette de disque ? Permet-elle d’ajouter une “autre” dimension à la musique ?
Christophe J’accorde une grande importance à l’élaboration d’une pochette de disque. Mon approche a toujours été de lier mes aspirations artistiques et l’univers des musiciens ou chanteur que l’on doit accompagner, il s’agit de susciter la curiosité, d’informer sur ce que l’on va trouver derrière la pochette, le visuel étant comme une carte de visite pour pénétrer un univers !

Quelles sont tes attentes vis à vis du musicien ou du groupe avec lequel tu collabores sur une pochette ?
Christophe La concertation est importante, fixer un cadre pour s’exprimer, elle permet de savoir dans quelle direction aller, si l’on doit recourir à une prise de vue ou bien une illustration. Tous les cas sont particuliers, ainsi que les budgets. Le style musical détermine la tendance du projet. Quelquefois des artistes suggèrent des collaborateurs avec qui ils sont à l’aise, mais si nous pouvons maîtriser toutes les étapes de la création, c’est préférable, par souci d’homogénéité, ceci dit, quelquefois les accidents de parcours, comme des «photos ratées», peuvent amener de bonne surprises.

Artworks © Christophe Lavergne/Restez Vivants !
Artworks © Christophe Lavergne/Restez Vivants !

“Même une pochette qui a tout pour être hideuse peut avoir de l’impact. Car c’est la vision instantanée, émotionnelle qui prédomine le jugement”

Un musicien, un groupe ou un label doivent-il avoir un univers visuel et graphique qui leur est propre ?
Christophe Chaque artiste a un univers personnel, qui évolue selon ses centres d’intérêts, ses impulsions.
En ce qui concerne les labels, je préfère les maisons de disques avec une forte identité. C’est un gage de qualité pour les mélomanes, mais cela peut être réducteur car les pochettes peuvent devenir standardisées, et donc devenir associées à un seul style musical… La complexité est de rendre la nouvelle référence homogène par rapport aux précédentes signatures tout en gardant sa singularité.

Quels sont le ou les éléments (images, typographies, message…) qui font une bonne pochette ?
Christophe —
Il n’y a pas de règles esthétiques, chaque cas est particulier, cela peut être un effet graphique, ou bien un choix typographique, la combinaison de plusieurs choses, c’est une impression générale qui amène le spectateur a éprouver une sensation devant un visuel. Même une pochette qui a tout pour être hideuse peut avoir de l’impact. Car c’est la vision instantanée, émotionnelle qui prédomine le jugement.

HALL OF FAME

Ton Top 5 des plus belles pochettes ?
Television « Marquee Moon » 1977 / Stinky Toys « 2ème album » 1979 / Joy Division « Unknow Pleasures » 1979 / T Rex « Electric Warrior » 1971 / Kraftwerk « Autobahn » (1974)… sans ordre de préférence.

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Christophe Lavergne
Janvier 2017

Plus d’informations sur Christophe Lavergne / Restez Vivants ! :
www.restezvivants.com

www.facebook.com/restezvivants

Le clip video “Punk! Punk! Punk !” de Country Club est réalisé par Restez Vivants ! Il a été publié à l’occasion des 40 ans du mouvement Punk, et contient près de 200 pochettes de disques créées avant 1980, qui ont été revisitées en animation.

Marc Morvan et Pascal Blua

Interview réalisée à l’occasion de la chronique de l’artwork de l’album “The Offshore Pirate” de Marc Morvan, classé dans le top 2016 des pochettes les plus marquantes par le site Neoprisme (artwork & musique).

Basiquement, que veut-elle dire, cette pochette de disque ?
Pascal Blua — Cette pochette est une invitation à l’aventure et à une certaine forme d’évasion épique et mystérieuse… mais c’est aussi une simple illustration stricto sensu du titre de l’album. L’artwork est construit sur le décalage visuel entre le graphisme de la pochette extérieure et le portrait qui se trouve sur la pochette intérieure.

Cette création-là est-elle une création originale, où une réutilisation ?
PB — Par principe, je ne réutilise jamais des créations d’un projet à l’autre, parce que je pense que chaque création doit être spécifique.
Pour cette pochette, nous nous sommes bien évidemment fortement inspiré des récits d’aventures, des films de pirates et autres récits épiques marins. L’image de la couverture est un photogramme extrait d’un film américain des années 50 et il correspond exactement à l’image que l’on cherchait. Nous avons garder la teinte noir et blanc d’origine même si Marc et moi aurions aimé avoir un reflet d’or dans l’oeil de la pieuvre, mais c’était vraiment hors budget de fabrication ! Par contre, j’ai retravaillé le portrait de Marc (signé du photographe Julien Bourgeois) de manière à garder une homogénéité et une cohérence visuelle de l’artwork. La typographie utilisée mêle le trait du dessin manuel à une forte évocation classique et littéraire, clin d’oeil aux grands romans d’aventures…

Artwork © Pascal Blua / Photographie © Julien Bourgeois
Artwork © Pascal Blua / Photographie © Julien Bourgeois

Y a-t-il, dans la démarche initiale, un lien à trouver entre le titre de l’album et cette pochette de disque ?
PB — Bien sur ! C’est un point extrêmement important pour moi lorsque je travaille sur une pochette. J’essaye toujours que la mise en forme graphique soit la plus juste possible par rapport au projet.
J’aime à travailler de manière collaborative, dans la construction et l’échange. J’ai eu l’énorme chance de réaliser des pochettes dans le cadre de véritables collaborations artistiques (Michael Head, The Apartments, 49 Swimming Pools, Label Pop Session, etc…) et quelques pochettes dites de “commande”. Même dans ce cadre, j’ai ce besoin d’échange dans le process de création qui souvent débouche sur une collaboration.
Mon travail graphique est une extension sensorielle et visuelle de l’univers musical. Le son et l’image ne doivent faire qu’un et en même temps se répondre : c’est un dialogue entre le fond et la forme.

L’idée de base vient-elle de Marc Morvan ou de toi-même ?
PB — C’est un long cheminement ! Le titre de travail de l’album était différent du titre que Marc a finalement choisi. J’avais commencé des recherches graphiques et conceptuelles assez poussées avec le premier titre mais plus l’album avançait dans sa réalisation et moins Marc se retrouvait dans le titre de travail.
Lorsqu’il a choisi le titre “The Offshore Pirate”, il avait une idée assez précise en tête de ce qu’il souhaitait. On a beaucoup échangé sur le sujet et la meilleure façon de le mettre en images : nous avons fait des recherches chacun de notre côté et nous nous sommes accordé sur cet artwork très rapidement.

Comment en es-tu venu, d’ailleurs, à cette collaboration avec Marc Morvan ?
PB — C’est de mon fait ! J’apprécie énormément la musique de Marc aussi bien avec son premier groupe 3 Guys Never In qu’à travers ses collaborations avec Ben Jarry.
Nous avons des amis communs et après la sortie de l’album Ophélia, j’ai pris contact avec lui, sans savoir qu’il travaillait sur le projet d’un album. Nous avons sympathisé, je lui ai formulé mon souhait de travailler ensemble et il m’a proposé de travailler sur la pochette de son nouvel album.


Pascal Blua
Décembre 2016


Plus d’informations :
Néoprisme (artwork & music)
facebook.com/Marc-Morvan

Marc Morvan, The Offshore Pirate, Les disques de l’Artisan/Differ-Ant, 2016

Top 10 albums 2016 / Magic rpm

10 bonnes raisons d’aimer (quand même) 2016…
L’intimité d’un single devenu un refuge, comme une autre cabane à Liverpool — Les vertigineux méandres avant gardiste du tryptique de David Thomas Broughton — La sublime pop-folk baroque 70’s de Whitney — Les sommets du folk majestueux de Kevin Morby — La découverte fascinante du compositeur russe Mikael Tariverdiev — La magnifique extravagance de l’homme-orchestre-objet-disque (Chevalrex) — L’incandescence musicale d’Ellery Roberts avec son nouveau projet LUH (Lost Under Heaven) — Le classicisme instantané du premier album de Michael Collins (Drugdealer) — La (re)naissance du phoenix Will Sheff — La confirmation de l’immensité du talent orchestrale de Jóhann Jóhannsson.
Et puis l’éternel “Michael Head and The Strands” qui, comme chaque année, est mon meilleur album du monde.

1 – Cabane “Wooden Home / Here, In The Wind” 7″ (self edited)
2 – David Thomas Broughton “Crippling Lack” (Song, By Toad/Paper Garden Records/Le Noize Maker Records)
3 – Whitney “Light Upon The Lake” (Secretly Canadian)
4 – Kevin Morby “Singing Saw” (Dead Oceans)
5 – Mikael Tariverdiev “Film Music” (Earth Records)
6 – Chevalrex “Futurisme” (Vietnam / Because Music)
7 – LUH “Spiritual Songs for Lovers to Sing” (Mute)
8 – Drugdealer “The End of Comedy” (Weird World)
9 – Okkervil River “Away” (ATO REcords)
10 – Jóhann Jóhannsson “Orphée” (Deutsche Grammophon)

Ecouter la playlist sur Spotify

 

Ce classement a été initialement publié dans le calendrier de l’avent 2016 de Magic, Revue Pop Moderne.
(merci Vincent !)

Sophie Feuillade

LES ESSENTIELS DE SOPHIE FEUILLADE

Musique is my boy friend à défaut des coups (sans l’accent espagnol) de foudre de Trafalgar et des vieux punks en costard.
Bisou.

Sophie Feuillade
Décembre 2016

 


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David Champion

LES ESSENTIELS DE DAVID CHAMPION

Here you can see a collection of objects which are important to me both sentimentally and practically.

The guitar is a 1960s Gibson which I found at a flea market in Paris for a fraction of the price it should have been. It’s been a loyal and important companion ever since.

The device in the upper middle of the picture is an audio interface which we use for demoing all of our new music and as such, is a pretty crucial member of the CHAMPS team, along with the microphone on the right hand side of the picture.

Mike and I both have an interest in photography which is reflected by the two photography books here, and the two film cameras you can see which have accompanied us on many excursions and have both captured many memorable moments.

Papillon is one of my favourite books and I find this tale of human endurance and spirit against all odds to be truly inspirational.

Bodysurfers and The Cruel Sea are also personal favourites.

The red book on the right and the typewriter in the middle are both very important tools for writing. I find using a type writer to be particularly satisfying and cathartic.

Paul Simon’s Graceland has been my go-to album for the past few years and I have such huge respect for the way Simon constantly reinvents himself musically.

Finally the watch in the lower middle of picture is an heirloom which I wear every day.

David Champion (from Champs)
Décembre 2016

 

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Arnaud Le Gouefflec

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LES ESSENTIELS D’ARNAUD LE GOUEFFLEC

Alors si je devais choisir une série d’objets ou d’éléments “représentatifs”, je ferai dans la monomaniaquerie, et je prendrais les 10 volumes de la série Back from the grave en piétinant la diversité, la pluralité et la variété avec mes bottes. Je suis fou des Back from the grave depuis ma plus tendre adolescence, et ça ne s’est pas arrangé avec l’âge : je viens de terminer d’en faire la complète acquisition et je pavlovise devant en ce moment même.

Les Back from the grave dont des compilations de 45 tours obscurs des sixties, parfois inédits, oubliés, perdus pour la science, qu’un fossoyeur du nom de Tim Warren a exhumé et sauvé de l’oubli, en écumant les studios, les vide-greniers, en frappant aux portes des vétérans. Je suis fasciné par l’obscurité, surtout quand il en sort quelque chose. Je suis fasciné par ce qui sort victorieux des ténèbres. Je crois que l’énergie créatrice vient de l’underground et que lorsqu’un contenu underground crève la surface et accède à une certaine lumière, la lumière elle-même en est changée, et le monde avec.

Les Back from the grave sont un défi à l’oubli, à l’indifférence. Il y a une forme de revanche là-dedans. Les Cramps, le groupes de psychobilly qui a beaucoup fait pour la réhabilitation de ce genre de groupes et qui est remercié sur les notes de pochette du volume 8, en a fait une devise : “Les Cramps sont là pour se venger.” Ça m’a profondément ému. Rien n’est plus beau qu’une belle revanche, surtout quand c’est contre la mort.

Les Back from the grave sont des compilations de sixties punk, c’est à dire de groupes qui, dix ans avant la date, sont déjà punk, pratiquent un rock primal, violent, bas de caisse, super, qui fait souvent passer les productions punk des années 80 pour des bluettes. Ce sont des groupes anachroniques et j’aime l’anachronisme, je le recherche tout le temps, car c’est un moyen subtil de voyager dans le temps.

Les Back from the grave sont des compilations de groupes adolescents. Je crois qu’on doit des comptes à l’adolescent qu’on a été. Je crois qu’à cet âge là, il y a des chose qu’on voit, et que ces choses-là ne peuvent être balayées d’un ricanement par l’adulte qui arrivera derrière.

Les Back from the grave sont une des pièces du grand puzzle du rock’n’roll, cette énergie venue d’on ne sait où, et qui s’est incarnée plusieurs fois, à différentes époques et dans des lieux renouvelés. Les Back from the grave témoignent de son passage dans les États-Unis des 60s. Je l’ai traquée dans les discothèques de prêt et chez les disquaires : on la recroise souvent, ici ou là sur le globe. Soyons vigilants. Elle repassera bientôt.

Pour toutes ces raisons, les Back from the grave sont une motivation pour se lever le matin, une bonne raison de naître, et un permis pour sortir de sa tombe.

Voilà ce que je voulais dire sur les Back from the grave et sur la vie en général.

Arnaud Le Gouëfflec
Novembre 2016

 


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Gildas Secretin

LES ESSENTIELS DE GILDAS SECRETIN

1- Des objets divers et variés
J’en ai des kilos. Chaque objet est un souvenir propre, il a son histoire et sa charge émotionnelle. C’est pourquoi je ne m’en sépare pas. Et que j’en ai des kilos…
2- Mon bureau de travail
Ici en mode “home studio”, il est plus généralement en mode “studio graphique”. Dans une circonférence de 2 mètres autour de mon iMac (qui se compose de tiroirs remplis à ras bord, d’étagères garnies et de recoins oubliés) se trouve l’essentiel de ce dont j’ai besoin pour travailler. J’y passe le plus clair de mes journées … C’est mon vis-à-vis quotidien et cela se passe bien pour l’essentiel.
3- Des épices
Plus généralement tout ce qui a un rapport avec la cuisine. Je suis souvent aux fourneaux.
4- Un carnet et un crayon.
On a toujours besoin d’un carnet. On pourrait dire la même chose d’un bon crayon mais je n’ai pas tant d’affinités avec les crayons qu’avec les carnets … un critérium de base fait l’affaire, de temps en temps un bon feutre. Mon stylet se tape l’incrustation sur la photo, il n’a pas vraiment sa place ici mais c’est en fait le “stylo” que j’utilise le plus …
5- De la nature
6- Des bouquins et de la musique
Je travaille toujours en musique. Liste non exhaustive et incomplète de ce que j’écoutais dernièrement dans la petite étagère (Lou Reed, Biolay, Chevalrex, Devendra, Vincent Liben … ) Non visible sur l’étagère : Rémi Parson, Nicolas Jaar, Nick Cave …
Quelques bouquins aussi. En résumé des lectures assez mainstream : de la SF pour me détendre, de la poésie pour me baigner, un peu d’ésotérisme ou de mythologie pour gamberger, et un petit chef d’œuvre de temps en temps (ici Basile et Massue de Arnaud Le Gouëfflec) pour remettre les pendules à l’heure.

Non présent sur ces photos : la famille évidemment, les amis cela va de soit, et mes appareils photos.

Gildas Secretin
Novembre 2016

 


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