Pascal
Three Steps to Heaven
Après la superbe tournée “Un Soir de Septembre” qui a suivi la sortie du nouvel album de The Apartments “No Song, No Spell, No Madrigal”, Peter Milton Walsh est de retour en trio, pour une nouvelle tournée française, baptisée “Three For The Road”.
Peter sera accompagné par Natasha et Antoine du groupe Grisbi, déjà présents sur la précédente tournée. Ils se produiront sous une facette plus intimiste et acoustique, pour interpréter une sélection de titres de The Apartments.
“Three For The Road”
Spring Tour 2016 :
15 avril : Salle Doussineau (Chartres)
16 avril : St Lo (Eglise de Ste Suzanne sur Vire)
17 avril : La Ferme d’en Haut (Lille – Villeneuve d’Ascq)
18 avril : Café de la danse (Paris)
19 avril : La Lune des pirates (Amiens)
20 avril : Le Tremplin (Beaumont – Clermont Ferrand)
21 avril : Théâtre Denis (Hyères – Toulon. Dans le cadre du festival Faveurs de Printemps)
26 avril : Marche Gare (Lyon. Soirée Le Petit Bulletin Live)
Line Up : Peter Milton Walsh, Natasha Penot et Antoine Chaperon
Son : Robin Dallier
Poster Tour
Artwork by Pascal Blua / Photographies par Jérôme Sevrette
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Plus d’informations :
www.microcultures.fr
www.03h50.com/the-apartments
Elian Chrebor
LES ESSENTIELS D’ÉLIAN CHREBOR
Dix objets.
Qui représentent des instants que j’ai aimés, que j’essaie de reproduire.
Des échanges, des rencontres.
La photographie est bien sûr présente. Qu’a-t-on trouvé de mieux pour les figer, ces instants ?
J’ai posé mon appareil. Un petit reflex sur lequel j’adapte de vieux objectifs. Il y a aussi cette carte postale d’un dodo naturalisé. C’est la première de mes photos que j’ai souhaité, que j’ai osé partager. Elle m’est revenue un jour, retouchée par le peintre Dominique Spiessert. J’étais fou de joie !
Pas loin de la photo, il y a la musique.
Le jazz en particulier.
Le jazz, c’est une façon d’être. La virtuosité au service de la déconstruction, de la reconstruction, de l’improvisation. On ne sait jamais où on va, mais on sait que le voyage sera sujet à découvertes. Plus que les musiciens, c’est leur musique que j’essaie de photographier. Ce qu’ils en font, comment ils la ressentent.
La photo, c’est aussi les voyages. L’Iran, cet Orient fantasmé par mes lectures occidentales. La douceur d’Ispahan, les jardins de Fin à Kashan. C’est un pays changeant. Une jeunesse séduisante et des contrastes dérangeants.
Deux autres livres sont posés là. Voyage au bout de la nuit. Parce que Céline, comme Montherlant, Cioran ou Duras, fait partie de ces écrivains qui m’accompagnent depuis 30 ans. Et puis un recueil de poésies de Verlaine, magnifiquement relié.
Sans être bibliophile, j’aime les beaux livres. Ceux qui ont une histoire. Les grands papiers. Les envois. Les illustrés. Roger Bezombes fait partie des illustrateurs qui me touchent. J’étais très heureux de chiner cette carte de vœux lithographiée.
Le portrait en pied de Marinetti m’a été (aban)donné par Bobig. J’ai participé, sans le vouloir, à la création de cette peinture. Bobig est sans conteste le plus grand artiste contemporain du dimanche ! J’aime sa perception de l’art et de la création : “L’Art c’est n’importe quoi et c’est tant mieux.”
En guise de point final, une tasse à café.
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Elian Chrebor
Février 2016
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Nick Halliwell
AU DÉBUT
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Quels sont tes premiers souvenirs musicaux et/ou graphiques ? La première pochette dont tu te souviens et le premier morceau qui t’a vraiment touché ?
Nick — Mes parents ne possédaient que deux LPs pop : Help! et Rubber Soul. J’adorais ABBA – et je les adore encore. Les albums ABBA (celui avec SOS et Mamma Mia) et Arrival étaient probablement les premiers disques que j’ai achetés moi-même, sur cassette, en 1975/1976.
D’ailleurs, lorsque j’ai travaillé sur Once More From The Top (l’album de The Granite Shore – Ndr), je me suis rendu compte à quel point je suis influencé par ABBA, surtout par cette période-là et des morceaux tels que SOS, Knowing Me, Knowing You. Ce sont des chansons écrites en sections – KMKY en comporte une demi-douzaine dans les 90 premières secondes. Il est clair que ces disques-là m’ont touché lorsque j’avais 11-12 ans et je les écoute encore.
Y a t’il des événements où des personnes qui ont influencé ton parcours ?
Nick — Forcément oui… Il y a des disques qui ont matériellement influencé ma vie. L’exemple le plus clair est The Revolutionary Spirit de The Wild Swans. Je l’ai acheté en 1982, il est sorti plus ou moins en même temps qu’un disque que j’avais fait. Je l’adorais. Il n’y a pas eu de suite jusqu’à la sortie de l’EP Peel Session en 1986. Des années plus tard, j’ai rencontré les auteurs et ils sont devenus de bons amis. J’ai commencé Occultation en 2008 parce que je voulais publier deux disques : English Electric Lightning de The Wild Swans et Tomorrow morning, 3 a.m. de The Granite Shore. Nous les avons enregistrés ensemble, avec les mêmes musiciens et j’ai joué de la guitare sèche sur la chanson The Coldest Winter For A Hundred Years de The Wild Swans.
Même scénario pour The Distractions. J’avais acheté leurs disques en 1978-80 et j’ai intégré le groupe en 2010. Ce groupe est une véritable famille. Occultation m’a donné l’opportunité de travailler avec pas mal de gens que j’admire énormément, comme les Wild Swans et les Distractions. Je suis très fier que la première personne qui m’a demandé de produire un album soit Martin Bramah. L’influence de The Fall (à leurs débuts, surtout en 1978) est énorme sur toute ma génération de musiciens. C’était un groupe vraiment indépendant, qui faisait les choses de leur propre manière.
Selon toi, les cultures visuelles et musicales actuelles sont-elles toujours un facteur d’identification pour les adolescents, comme ont pu l’être le mouvement punk ou la house par exemple ?
Nick — Je ne connais pas beaucoup d’adolescents mais… non, il est clair que ce n’est plus la même chose, ce qui est normal, les choses ne sont jamais les mêmes. L’adolescence de la génération de nos parents n’avait rien à voir avec la nôtre. Pendant une période assez courte, même pas 50 ans, la musique qu’on aimait était identitaire. On ne parlait pas d’aimer la musique mod, hippie, punk, etc. on était mod, hippie ou punk. C’était tribal.
“Pendant une période assez courte, même pas 50 ans, la musique qu’on aimait était identitaire. On ne parlait pas d’aimer la musique mod, hippy, punk, etc. on était mod, hippie ou punk. C’était tribal”.
GRAPHISME ET MUSIQUE
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Certains mouvements musicaux ont accordés une place essentielle à l’image et au graphisme. Es-tu sensible à cet aspect “visuel” de la musique ?
Nick — Hmm… Y suis-je sensible ? Oui et non. En fait, je ne suis pas du tout une personne visuelle. Ma vue est assez mauvaise. Un ophtalmologiste m’a dit : “vous n’avez pas de vision tridimensionnelle…” et je me suis rendu compte que, en effet je vois le monde à plat, ce qui explique pas mal de choses… Le monde, pour moi, est une pochette d’album !
Je n’ai jamais appris à conduire, car je ne comprenais jamais comment les gens voyaient les choses qui arrivaient de côté, quand moi je ne les voyais pas. Mon sens premier est l’ouïe, pas la vue et je suis donc beaucoup plus sensible aux mots et aux sons. Par contre, même si je n’ai pas tendance à considérer les choses d’un point de vue visuel, c’est pour moi une composante essentielle. C’est-à-dire que pour moi cela fait partie d’un tout, je ne considère pas le visuel de manière isolée. L’art dépend du contexte. Il ne suffit pas d’une série de notes musicales, ni même de les jouer sur tels ou tels instruments. Pour apprécier cela d’un point de vue artistique, il nous faut un ensemble de repères et surtout un narratif.
“L’art dépend du contexte. Il ne suffit pas d’une série de notes musicales, ni même de les jouer sur tels ou tels instruments. Pour apprécier cela d’un point de vue artistique, il nous faut un ensemble de repères et surtout un narratif”
En tant que songwriter et musicien, quelle importance et quel rôle accordes-tu à une pochette ?
Nick — Un des problèmes avec la dématérialisation des arts en général est justement cette perte de certaines valeurs. Une fois, quelqu’un m’a écrit en disant “je viens d’acheter un de tes CDs, mais la pochette est très fine, j’ai peur qu’elle ne se casse. Pourquoi n’as tu pas mis cela dans une boîte en plastique comme tout le monde ?” J’ai répondu “Justement. Il faut le traiter avec du respect et prendre soin de l’objet”.
Il y a cette perte de contexte dont j’ai déjà parlé. Avec un disque vinyle, le public a plusieurs sources pour nourrir son imagination : il y a la musique, bien sûr, mais aussi des images à une échelle raisonnable, ce qui permet une certaine subtilité, on peut y ajouter des textes… Avec un CD, on peut le faire aussi, mais jusqu’à un certain point…
Une fois qu’on dématérialise les arts, on perd ce contexte… et certains arts en souffrent plus que d’autres. Le roman, peut-être, en souffre un peu moins, dans son format numérique, car il est possible d’y ajouter du contexte autrement. En fait, ce n’est pas étonnant que les séries TV deviennent plus compliquées – à la manière des romans du 19ème siècle – quand les autres arts sont de moins en moins complexes.
Nous ne luttons donc pas forcément contre la dématérialisation en soi, mais contre cette idée que le public ne tolère pas de choses complexes. Qu’il n’a envie que de choses simples, qu’il préfère la soi-disante “convivialité” du MP3, à la complexité et l’aspect physique d’un album vinyle.
Par contre, en terme logistiques, le “retour” du vinyle nous cause des grands problèmes de timing. En 2008, lorsque j’ai commencé le label, on pouvait terminer un disque au mois de janvier et 6 semaines plus tard on avait les disques dans les mains. Aujourd’hui, avec le vinyle, il nous faut presque 6 mois.
“Avec un vinyle, le public a plusieurs sources pour nourrir son imagination : il y a la musique, bien sûr, mais aussi des images à une échelle raisonnable, ce qui permet une certaine subtilité, on peut y ajouter des textes…”
ARTWORK
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La pochette doit-elle être une véritable réflexion sur la mise en images de la musique où une démarche purement artistique ?
Nick — La pochette d’un disque n’a qu’un seul devoir : être la pochette de ce disque et d’aucun autre. Comme je l’ai dis précédemment, nous ne dissocions pas les questions musicales, techniques, esthétiques, pratiques, cela fait partie d’une même démarche générale.
Cette démarche varie un peu d’un disque à autre ; il y a des disques où l’on cherche une image qui reflète assez littéralement le disque – par exemple, The End of the Pier de The Distractions. Cela a été le plus rapide de tous : Steve (Perrin) m’a dit le titre, sur le coup, j’ai trouvé une image de Blackpool Pier en lui disant “quelque chose un peu comme ça, non ?” et il a répondu “ça y est, on a la pochette”. Cinq minutes maximum.
Avec d’autres disques, c’est moins littéral. Pour Once More From The Top de The Granite Shore, j’avais une idée depuis des mois, mais au dernier moment, nous n’avons pas pu la réaliser. Alors, Jim (Donnelly) m’a envoyé des photos et dès que j’ai vu celle de l’arche avec la neige, je me suis dit “tiens, c’est cela…”. Cette image est un peu floue, mais quand même très exacte, et j’ai pensé qu’elle irait parfaitement avec la musique. Ce n’est pas littéral mais c’est exact.
“La pochette d’un disque n’a qu’un seul devoir : être la pochette de ce disque et d’aucun autre”.
Quelles sont tes attentes vis à vis de la personne (artiste, graphiste, photographe, etc..) avec laquelle tu collabores sur une pochette ?
Nick — Dans la plupart des cas, les concepts pour nos pochettes sont des collaborations entre moi et l’artiste (en supposant que je ne sois pas l’artiste moi-même) plutôt qu’avec un graphiste.
Parfois, l’artiste a des idées bien concrètes sur ce qu’il souhaite. Dans ce cas, je ne fais pas grand-chose, je dis simplement : « OK, il y a certains éléments qui doivent aller sur tous nos disques, mais à part cela tu es libre… ». Ensuite, je trouve des moyens de réaliser cette vision, et de la faire coller avec la vision globale du label.
Notre approche n’est probablement pas classique : nous ne passons pas de commande à un graphiste. En fait, le travail du graphiste chez nous, est surtout de mettre en forme et de réaliser l’idée. Lorsqu’on travaille avec un peintre ou un photographe, on puise en règle générale dans son œuvre existante. On n’a pas vraiment le budget pour faire des choses sur-mesure.
Certains labels indépendants, comme 4AD ou Factory Records, ont eu des signatures visuelles très fortes avec des graphistes “stars”. Un label doit-il avoir un univers visuel et graphique qui lui est propre ?
Nick — Oui, à mon avis. Certains labels ont une identité propre, d’autres ne sont que le cumul de leurs disques/artistes. Ce sont surtout les labels indépendants qui ont une identité graphique.
Dès le début, cela faisait partie de ma stratégie pour Occultation. Si tu regardes les disques que nous avons sortis, chaque artiste a son univers visuel à lui, mais ils font tous partie de l’univers global du label. Des peintures de Ged (Quinn) figurent sur les disques de The Wild Swans. Beaucoup de nos autres pochettes utilisent des photographies de Jim (Donnelly). Les disques de The Distractions sont tous en noir et blanc. On essaie toujours de garder une cohérence pour chaque artiste.
HALL OF FAME
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Selon toi, quels sont le ou les éléments (photographies, typographies, message…) qui font une bonne pochette?
Nick — L’important c’est que ça “colle” avec le disque. Par exemple, tous les albums ne demandent pas une pochette double (gatefold sleeve). Nous en faisons même assez rarement, en fait. En général, chez Occultation, nous préférons une pochette simple, avec une pochette intérieure imprimée.
J’aime bien quand les disques d’un artiste ont quelque chose de familial… C’est assez rare, en fait, mais c’est quelque chose que nous essayons de faire. Lorsque nous commençons à travailler avec un artiste, je lui demande de choisir une typographie et de s’y tenir.
LE TOP 5 (DES PLUS BELLES POCHETTES)
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Il m’est très difficile de dissocier la pochette, du disque, car cela forme un ensemble. En fait, il me serait plus facile de faire une liste d’albums que j’adore, mais qui ont des pochettes affreuses. Mais essayons, un peu au hasard…
Zior Zior (Nepentha, 1971).
L’album est un peu décevant, mais la pochette est géniale. J’adore le format vertical – je pourrais facilement ne choisir que cela. J’ai un original de ce disque introuvable. En fait, il s’agit d’un des rares cas, où j’adore une pochette qui ne colle pas vraiment au contenu.
Quatermass Quatermass (Harvest, 1970).
A mon avis, c’est la meilleure pochette réalisée par le collectif de graphistes Hipgnosis. Et, cette fois-ci, le disque est à la hauteur de la pochette.
Emmylou Harris Wrecking Ball (Grapevine, 1995)
Sans doute, mon album préféré. J’adore les pochettes en noir et blanc (ou, dans ce cas, presque en noir et blanc) et j’adore aussi le fait, qu’Emmylou s’était teint les cheveux en gris. C’est le seul de mes choix qui provient de l’époque CD et une des rares pochettes CD qui fonctionne bien selon moi. J’ai aussi la version vinyle de ce disque, qui est introuvable et la pochette est encore plus belle.
Shirley and Dolly Collins Love, Death and the Lady (Harvest, 1970)
Encore une pochette au format vertical… La typographie est parfaite, la photo des soeurs Collins est sobre, les détails décoratifs sont superbes…
Isaac Hayes Black Moses (Enterprise, 1971).
Il faisait attention à ses pochettes, M. Hayes… Il y a aussi l’album “live” avec les fenêtres… J’aime le titre de cet album, la forme en croix… et c’est encore une pochette au format vertical !
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Nick Halliwell
Janvier 2016
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Éric Auv
LES ESSENTIELS D’ÉRIC AUV
Si je pouvais résumer ma vie, ça tournerait autour de la photographie, de la musique, de la nourriture et des pandas.
La photographie
Débutons par là, j’ai commencé à m’intéresser et à faire un peu de photo quand j’ai découvert l’existence d’un labo photo argentique au sein de ma fac de Pharmacie à Paris 5. J’ai commencé à faire quelques photos de concerts, à les développer et les tirer moi-même ! Faute de temps et de place, je ne fais plus de tirage, mais j’aimerai en refaire un jour !
Ce que j’aime, c’est les vieilles mécaniques…j’aime les vieux appareils, les polaroids, les chambres, les toy-cameras ! Sur la photo, deux appareils que j’adore : le Polaroid SX-70, tellement beau et chouette appareil, et une Graflex Crown Graphic, dont je me sers pour faire du 4X5, pratique pour utiliser une chambre à main-levée grâce à son télémètre ! J’aime aussi mon Pentax 67, mon Polaroid 180, mon Yashica mat 124…
Je pourrai en parler longtemps, je dis souvent que photographe est l’un des plus beaux métiers au monde. J’aimerai aussi me lancer prochainement dans le tirage au collodion… J’admire Diane Arbus, Mary Ellen Mark, Elliot Erwitt, Steve McCurry, Vivian Meier, Gilles Caron, Martin Parr…. Je mets en ligne quelques photos analogiques sur mon site et des photos numériques sur mon Tumblr.
La musique
Beaucoup de choses à dire aussi, on va aller à l’essentiel. Guitariste à la base, mon ami et “frère” Sylvain B. m’a demandé de jouer de la batterie dans son projet ALGO. Je n’ai jamais pris de cours de batterie. J’ai plus ou moins “appris” en regardant Dave Grohl et John Bonham, puis plus tard Jim White et Neil Morgan. Je suis très fier de notre EP, the Misunderstanding. ALGO, c’est comme une 2ème famille pour moi, mais je ne sais pas si ils le savent, hahaha !!!
J’écoute énormément de musique, quelques vinyles pour résumer rapidement ! Nevermind de Nirvana, la base pour moi, Lift your skinny fists like antennas to heaven de Godspeed You! Black Emperor, disque qui m’a poussé à explorer beaucoup d’autres styles musicaux. Mon album préféré de 2015, Divers de la fée Joanna Newsom et enfin Fold Your Hands Child, You Walk Like a Peasant de Belle and Sebastian, impeccable disque de pop.
Ce dernier disque me permet de parler de mes origines sino-khmers. Je me suis “récemment” intéressé à la culture musicale de mon pays des années 70. Mélange de musique traditionnelle cambodgienne et de musique “occidentale” qui était captée à l’époque sur les ondes radio du Vietnam. Cela donne un mélange très authentique, mis en valeur dans cette très belle compilation Dengue Fever presents: Electric Cambodia, regroupant des artistes que mes parents écoutent encore: Sinn Sisamouth, Ros SereySothear, Pan Ron…. Et de ce fait, je me suis mis à lire tout ce que je pouvais sur cette tragique période des Khmers Rouges qui a décimée toute une génération. Je lis actuellement le livre de François Ponchaud Cambodge Année Zéro, missionaire français qui a été l’un des premiers à témoigner de l’horreur…
La nourriture
On me dis souvent que je suis chiant quand j’ai faim! C’est vrai ! J’adore manger (avec des baguettes) et faire à manger. Là encore, c’est très inspiré de l’Asie du Sud-Est et des saveurs de ma mère qui est une excellente cuisinière, la meilleure du monde même ! Je suis gourmand, et j’aime bien accompagner un repas avec du bon vin, avec une préférence pour les Bourgognes et les Vins du Languedoc-Roussillon. J’adore aussi la bière haha…
Pour le reste, le jean noir Cheap Monday et les Chelsea Boots constituent la base de mes tenues, j’ai au moins 5 jeans comme ça identiques (!!!) et rien de mieux que ces bottes, aussi vite mises que retirées! Et mon porte-carte, toujours dans la poche droite de mon jean.
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Eric Auv
Janvier 2016
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Orouni
LES ESSENTIELS D’OROUNI
Ma guitare classique est à l’origine de mon activité musicale : si ma mère ne me l’avait pas confiée, je n’aurais peut-être jamais composé de chansons. Aujourd’hui, je n’ai pas toujours besoin d’elle pour imaginer des mélodies, mais c’est vers elle que je reviens lorsqu’il s’agit de chercher des précisions mélodiques et harmoniques. Et comme l’instrument est peint (par ma famille et moi), il illustre bien l’interaction qui existe dans mon esprit entre musique et arts visuels.
Pour continuer à explorer le lien entre histoire personnelle et parcours musical, mon synthé (que mes parents m’ont offert lorsqu’ils se sont aperçus que j’étais diplômé du baccalauréat) me suit depuis assez longtemps. On peut l’entendre sur tous mes albums, pour l’instant. Si certains l’apprécient, d’autres méprisent un peu ce modèle, qui n’est pas du tout à la mode. Mais je m’en fiche. Il permet d’enregistrer assez rapidement des démos plutôt poussées, il est donc un excellent complément de mes guitares.
Le deuxième clavier essentiel pour moi est celui de mon ordinateur. En quelques années, de nombreuses actions qui auparavant consistaient à aller dans une salle de cinéma, louer un studio d’enregistrement, écouter de la musique sur une chaîne ou sortir papier à lettre et stylo à plume ont pu être remplacées par une seule : être devant un ordinateur (souvent avec un casque) pour regarder un film, enregistrer de la musique, en écouter et taper des emails. Je vais toujours au cinéma et en studio, mais aujourd’hui, une partie importante de mon activité liée à la musique s’effectue de manière informatique. L’avantage est qu’on gagne en autonomie, mais l’inconvénient est que les situations sont peu variées.
(J’en profite pour indiquer que la touche espace de ce clavier est cassée, et j’ai justement regardé des tutoriels pour la réparer (vive l’autonomie) mais je n’y suis pas parvenu, donc si quelqu’un dispose de cette compétence, qu’il/elle me contacte.)
Quand j’en ai assez de faire de la musique sur mon ordinateur, je sors en prenant mon appareil photo. Je n’ai aucune technique, je pratique en amateur et publie des sélections sur mon compte Flickr. J’aime beaucoup ça, et parfois, je me demande si je ne voyage pas uniquement pour prendre des photos. C’est le sujet de la chanson Kalimbalism. Je ne peux pas m’empêcher de m’approprier une partie de ce que je vois et que j’aime, afin que cela fasse aussi partie de moi et que je puisse éventuellement en faire quelque chose plus tard. Le vinyle de Grand Tour comporte d’ailleurs un livret de douze photos A4, et pendant les mois qui ont précédé la sortie de cet album, j’ai alimenté un blog de correspondances photographiques grâce à des images rapportées de mes voyages. Pour la petite histoire, après m’être fait voler un appareil photo en Afrique du Sud, lorsque j’ai voulu immédiatement en racheter un sur place, il ne restait en magasin que ce modèle rose métallisé (coloris que je n’aurais pas spontanément privilégié). L’agression qui m’a poussé à acquérir cet engin a inspiré les paroles de Firearms.
La compilation African Pearls – Congo 70 – Rumba Rock représente mon amour insatiable de la musique africaine, en particulier du pays sus-cité, Afrique du Sud, Éthiopie, Ghana, Guinée, Mali, Nigéria et Sénégal. Je l’apprécie d’abord en tant qu’auditeur, et ensuite, à l’instar de la photo, j’essaie de m’en inspirer dans ma propre production, de différentes façons.
Enfin, j’ai sélectionné Le Rouge et le Noir de Stendhal (mais cela aurait pu être Anna Karénine de Tolstoï ou Une maison de poupée d’Ibsen) car l’embêtant, quand on compose des chansons, c’est qu’il faut écrire des paroles. Lire permet donc de se frotter à tout cela, dans un premier temps par pur plaisir en tant que simple lecteur (et il faut bien occuper tous ces voyages en train), puis afin de déterminer si on peut en prendre de la graine. J’ai choisi Stendhal ici pour le syndrome auquel il a donné son nom (j’avais d’ailleurs appelé mon blog de récits de voyages ainsi) : certaines personnes commencent à défaillir lorsqu’elles sont exposées à une surcharge de beauté.
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Orouni
Janvier 2016
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My Favorite Things (A Découvrir Absolument)
Je suis une île…
Tout au long de sa carrière, Yann Tiersen n’a cessé de se réinventer, de remettre en question sa musique, à travers de nouvelles collaborations et de nouvelles rencontres.
Avec la discrétion qui le caractérise, il publie ces jours-ci un livre de partitions pour piano solo, baptisé Eusa (Ouessant en breton). Ce livre est constitué de dix titres inédits, qui portent chacun le nom d’un lieu de l’île qu’il l’a inspiré. Chaque titre est géolocalisé par ses coordonnées GPS et illustré par une série de photographies d’Emilie Quinquis.
Comme l’explique Yann Tiersen : “Ouessant est bien plus que ma “maison”, c’est également une part de moi-même. Avec Eusa, j’ai voulu réalisé une cartographie sonore et musicale de l’île et par extension, une cartographie de ma personnalité.
J’ai d’abord commencé par sélectionner dix sites sur l’île dont j’ai réalisé un enregistrement d’ambiance sonore naturelle. J’ai ensuite composé les dix partitions, qui portent chacune le nom d’un des dix lieux.
Puis, j’ai décidé que je ne réaliserai pas d’enregistrements audio de ces dix titres, mais que les ambiances sonores qui les ont inspirées seraient inclus avec le livre de partitions. Il sera ainsi possible pour chacun de s’immerger dans l’environnement sonore d’Ouessant et d’interpréter la partition accompagnée de l’ambiance naturelle qu’il l’a inspirée. Les sons de l’île sont au moins aussi importants pour moi que les notes sur les partitions.”
Ce livre est donc une sorte d’expérience interactive entre Yann Tiersen, son public — du moins ceux qui ont des talents de musiciens leur permettant de lire et de jouer une partition — et l’environnement sonore naturel de l’île d’Ouessant.
Une bien belle idée !
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L’annonce de la sortie du livre est accompagnée par la diffusion d’un très beau clip vidéo tourné sur l’île, où Yann Tiersen interprète lui-même “Porz Goret”, l’un des dix titres d’Eusa. Il entamera à partir de Mai prochain une tournée en solo où il interprètera Eusa dans son intégralité.
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Yann Tiersen projette également, de composer et d’enregistrer son prochain album uniquement en extérieur, dans différents milieux naturels à travers le monde afin “de laisser la magie naturelle et sauvage des lieux pénétrer la musique”. Vous pourrez suivre ici l’évolution de ce projet baptisé “Album #9” .
Le livre Eusa est disponible sur le site officiel de Yann Tiersen
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Les partitions de chaque titre sont disponibles ici
(une écoute interactive est possible)
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Les dix ambiances qui ont inspirées les morceaux peuvent être écoutées ici
Sylvain B.
LES ESSENTIELS DE SYLVAIN B.
Commençons donc par l’essentiel : ma guitare. Cela paraît basique, un peu post-ado, mais elle me suit partout ! Celle-ci ou une autre (qui prend maintenant la poussière) partagent autant ma vie professionnelle que ma passion avec ALGO.
Je la promène de concerts en concerts, elle a pris le RER des centaines de fois, elle se promène à chaque période de vacances dans le Sud Ouest pour manger un peu de canard et bien sûr, elle reprend sa place dans ma petite pièce musique où elle me sert à composer et à travailler pour les cours.
J’en joue depuis le collège, de Oasis à The Auteurs, toutes les reprises y sont passées : mais je ne pensais pas faire de la musique un métier à part entière ! La musique m’a accompagné dans les différents cursus universitaires que j’ai “tentés” jusqu’à celui de Musicologie… Je ne pensais rien de trouver de spécial là-bas, ne pensais pas être à la hauteur, être capable ensuite de faire de la musique un métier, mais la musique m’a rattrapé … ah ah !
De la guitare, passons à ce fameux capodastre, acheté quelques euros dans un magasin très célèbre de la porte de la Villette… Il est toujours au fond de mon sac, au cas où je perdrai celui qui me sert en classe. Eh oui ! C’est un peu comme mon deuxième trousseau de clefs.
Les Yashica Mat 124 et Polaroid SX70 : comme mon ami Eric Auv, mon “frère” qui m’accompagne dans l’aventure ALGO depuis le début, on adore tout ce qui est vintage, authentique, comme la photographie argentique et le polaroid. Il est plus que doué et fait parfois des expos, moi je suis un amateur “averti”. On a plein d’appareils argentiques et on shoote toute l’année quand le temps nous le permet. Je range ensuite tous mes clichés et autres polas dans de grands albums photos, à l’ancienne. J’adore les regarder mais aussi les montrer ! C’est un peu une deuxième passion. ALGO m’a permis aussi de rencontrer d’autres passionnés de photos comme Séverin du groupe Parlor Snakes ou encore Louis de Soul Kitchen.
Mon téléphone portable : on est passionné de vintage mais on reste tout le temps ultra-connecté. Mon portable me lâche rarement, c’est un gros défaut, mais il me permet dans n’importe quel endroit de gérer le boulot et ALGO à distance. D’où “l’intérêt” d’une phablette pour la qualité de l’image et la rapidité. Du coup, il remplace parfois mon ordinateur. Cela me change de mon premier téléphone Alcatel OLA. Si, si…. Tout le monde s’en rappelle !
Ma montre et mon agenda : bon, ok… Je suis hyper organisé et obsédé par le temps qui passe et toutes les choses que j’ai à faire pour la musique et le boulot. Du coup, semaine par semaine, j’organise mes journées de manière millimétrée. Cela ne m’empêche pas de dormir le mercredi et le week-end jusqu’à midi… ah ah !
Les baguettes et l’arôme Maggi : ayant des origines asiatiques, j’ai comme héritage de ma maman un goût très prononcé pour la cuisine. Lassé des pâtes carbonara et des kebabs de fin de soirée quand j’étais étudiant, je me suis mis à reprendre des recettes laotiennes ou vietnamiennes de ma mère en suivant ce qu’elle m’avait écrit mais surtout en reproduisant des gestes que j’avais vus depuis tout petit : en effet, j’étais tout le temps en cuisine avec elle, tel un grand gourmand, pour ne pas rater une miette des plats qui embaument tous les jours la maison familiale. Bref, je m’y suis mis et je crois que je m’en sors pas trop mal. Il faudra demander cela à ma copine et mes amis.
— Eh Pascal, tu as aimé mon Bo-Bun ? 🙂 (NDL: absolument excellent mister B. !)
“If You’re Feeling Sinister” de Belle and Sebastian : L’un des meilleurs albums de tous les temps que j’ai découvert grâce à mon ami Julien, aka Pépé, qui m’a fait notamment découvrir The Auteurs ou encore plein d’autres merveilles. C’est aussi un peu grâce à lui que je me suis tourné vers la musique, et surtout la pop. On était dans le même groupe des années et on a partagé beaucoup sur le plan personnel. Il fait en quelque sorte partie de ma famille.
Mon T-shirt L.A 84 : étant un grand fan d’Elliot Smith, je me suis mis à chiner sur le net comment me procurer ce fameux vêtement en pochette de FIGURE 8. J’ai réussi, je le mets de temps en temps et ça me fait rire. J’ai l’impression d’être un fan de Maiden avec un t-shirt bizarre.
“The Misunderstanding” d’ALGO : je ne vais pas être redondant, une bonne partie de ma vie tourne autour d’ALGO et je suis très fier de cet EP. C’est un condensé de beaucoup de choses, en 5 chansons, avec beaucoup de monde et d’amour. What else?
Une pinte ! Loin de moi l’idée d’adhérer au rock’n’roll et à tous les fantasmes qui en découlent… Je préfère écouter de la bonne musique sur un canapé en buvant une lager. Toi aussi ?
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Sylvain B.
Septembre 2015
Plus d’informations sur ALGO et Sylvain B. :
www.facebook.com/wearealgo/
wearealgo.bandcamp.com/
My essentials for Stereographics by Sylvain B.
© Sylvain B. / All rights reserved / Reproduction prohibited without permission of the author.
Le SuperHomard
AU DÉBUT—
Messieurs, je crois que vous êtes tous les deux musiciens ?
Cyril — Alors j’me présente je m’appelle Henri, heu Cyril, je suis graphiste professionnellement depuis 1989 et je joue de la musique, plus qu’un hobby, avec Christophe depuis…1989, autant dire qu’on ne peut pas parler de collaboration mais d’osmose.
Christophe — Pareil, sauf que je m’appelle Christophe et que je ne suis pas encore graphiste.
Quels sont vos premiers souvenirs musicaux et/ou graphiques ?
Cyril — Pour moi, c’est forcément le flyer du premier concert des Strawberry Smell (le 1er groupe que nous avons crée ensemble), et donc la première identité typo(graphique) du groupe.
Christophe — On a appris à jouer de la musique ensemble quand on était encore des ados, on a aussi découvert beaucoup de disques, de pochettes de disques et une partie de l’univers visuel de la musique pop ensemble.
Est-ce un point de départ dans vos parcours ?
Cyril — Certainement, comme tout à commencé en même temps, graphiste au sein d’un groupe de rock pop psychédélique, mon travail a toujours été influencé par la musique, et également par les pochettes des groupes qu’on reprenait au début avant d’avoir nos propres compos et notre propre identité graphique.
Cyril, l’association de la musique et du graphisme, est-elle une démarche volontaire ou le fruit du hasard de tes rencontres ?
Cyril — Par la force des choses, donc plutôt le hasard des rencontres que ce soit dans la musique avec mes vieux potes du groupe (je ne citerais pas leur âge) ou mon premier stage dans le graphisme, où Christian A., le patron, m’a offert un emploi dans son bureau de stylisme et m’a donné ma chance dans un métier qui est toujours le mien.
“Mon travail a toujours été influencé par la musique, et également par les pochettes des groupes qu’on reprenait au début avant d’avoir nos propres compos et notre propre identité graphique” — Cyril
GRAPHISME ET MUSIQUE
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Certains mouvements musicaux ont accordé une place essentielle à l’image et au graphisme. Avez-vous toujours fait attention à cet aspect visuel dans votre propre parcours ?
Cyril — De toute évidence, c’est indissociable. La pochette, c’est ce qui te donne envie de découvrir l’univers musical qui se cache derrière. Mais c’est comme une étiquette de vin, il y a des albums géniaux avec des pochettes moches et inversement, une belle étiquette et de la piquette dedans.
Et puis l’imagerie d’un groupe, c’est aussi les clips vidéo, on en fait régulièrement avec Christophe pour nos divers projets.
La pochette est-elle l’empreinte du disque qu’elle contient ?
Cyril — Je pense qu’il faut qu’elle le soit, une extension sensorielle, les yeux qui manquent aux oreilles. Et ce n’est pas toujours le cas, les Beatles par ex., on aime Sergent Pepper pour la pochette et la musique, alors que l’album blanc, il reste juste la musique, hahaha.
“La pochette, c’est ce qui te donne envie de découvrir l’univers musical qui se cache derrière (…) une extension sensorielle, les yeux qui manquent aux oreilles” — Cyril
En tant que musicien et graphiste, quelle importance accordez-vous à une pochette de disque ?
Cyril + Christophe (à l’unisson) — Essentiel !!!
Que pensez-vous du “retour” en force du vinyle, face à la dématérialisation de la musique et de sa distribution ?
Cyril — Ha bon ? c’est encore le retour en force du vinyle, on entend ça tout les 3 ans, on en fabrique certes mais est ce que les gens les achètent ? Nous, on a toujours été des adeptes de la secte vinyle donc c’est plutôt bien que ça revienne en force, et c’est plus sympa comme surface visuelle
Christophe — On fait des vinyles depuis nos débuts en fait ! On a toujours été fans de pochettes cartonnées et colorées !
ARTWORK
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Comment avez-vous envisagé cette nouvelle collaboration sur la pochette du Super Homard ?
Cyril — On l’a envisagé sous l’angle de l’apéro (angle droit), on discute autour d’un verre, Christophe avait envie d’un visuel assez minimaliste, Lorène (alias Kimi Kimoki), sa compagne qui est illustratrice, avait fait une veille d’affiche rétro japonaise et de couvertures de bouquins scientifiques, et on a tchatché autour de cet univers visuel un peu technologique-rétro-pop.
Christophe — Je savais déjà pendant que je faisais le disque que Cyril en ferait la pochette. Même le nom de SuperHomard vient du nom du label/studio que nous avons créé ensemble avec des copains pour sortir certains disques de nos autres projets (Pony Taylor par exemple). Ce nom date aussi de l’époque des Strawberry Smell, il est tiré du nom d’une boite de nuit pop dans le film 60’s « Ne Nous Fâchons Pas » dont le thème musical a été le premier morceau que nous avons appris à jouer.
Pouvez-vous résumer l’intention du disque et de la pochette ? Le visuel principal, comment l’avez-vous construit ?
Cyril — J’ai proposé quelques pistes graphiques, re-apéro, puis on fait un mixe de deux pistes qui plaisait à Christophe, une hyper épuré avec seulement un motif vintage et une plus chargée (qui pour moi correspondait mieux à la musique assez sophistiquée du Superhomard), et Kimi a réalisé les illustrations additionnelles, pour habiller l’intérieur.
Cyril, selon toi, la pochette doit-elle être une véritable réflexion sur la mise en image de la musique où une démarche purement artistique ?
Cyril — Parfois l’un, parfois l’autre, parfois les 2 ensembles. Ca me plait bien parfois de faire des pochettes, par exemple pour des groupes purement sixties, qui s’inspirent gravement de l’univers visuel des pochettes sixties, des clichés type EP américain. Il y a beaucoup de groupes qui ont déjà une vision de l’ambiance qu’ils veulent sur leur pochette, ce sont des artistes aussi, ne l’oublions pas.
J’ai fait des pochettes de Death Metal, (si, si !), autant dire que les codes étaient imposés.
“Parfois je trouve que ça peut être bien si tous les groupes du label sont assez proches niveau style, comme chez le label Ghostbox de Julian House” — Christophe
Pensez-vous qu’un label doit avoir un univers visuel et graphique qui lui est propre ?
Cyril — Je dirais non, il me semble que c’est l’univers du groupe qui prime. Par contre, je suis un fan absolu (que Jimmy et Janis m’en soient témoin) du Fillmore Auditorium à San-Francisco où les graphistes résidents ont créé un univers visuel propre au lieu, au travers des posters des groupes qui y jouaient.
Christophe — Parfois je trouve que ça peut être bien si tous les groupes du label sont assez proches niveau style, comme chez le label Ghostbox de Julian House (un graphiste designer anglais cultissime).
Christophe, quelles sont tes attentes vis à vis de la personne avec lequel tu collabores sur une pochette ? Un bon apéro ?
Christophe — Avec des cacahuètes, très important les cacahuètes ! Plus sérieusement, être sur la même longueur d’onde que le designer. Avec Cyril c’est comme quand on joue de la musique ensemble, on se connaît tellement bien qu’on a même plus besoin de se parler en fait !
HALL OF FAME
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Quels sont le ou les éléments (images, typographies, message…) qui font une bonne pochette?
Cyril — Pour moi, une belle photo et un bon choix typo suffisent souvent à faire une belle pochette.
LE TOP 5 (DES PLUS BELLES POCHETTES)
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Cyril
The Strawberry Alarm Clock – Incense And Peppermints
The Who – Sell out
Cotton Comes to Harlem – B.O.F (toutes les pochettes des B.O de Blaxploitation en général, avec composition illustrée)
Cucumber – The French Job (auto-promo, j’en suis fier, j’y ai mis mes trip(e)s)
Chicago – (pour la série complète de pochette déclinée sur la même base)
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Christophe
Je rajouterai aussi :
The Strawberry Smell – Odorama (auto promo bis mais une super belle pochette quand même !)
Stereolab – Dots and loops
The Music Machine – Turn On
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Christophe Vaillant et Cyril Pooley
Novembre 2015
Plus d’informations sur l’univers de Christophe et de Cyril :
www.facebook.com/lesuperhomard
“Ne nous fâchons pas avec Le SuperHomard” (Soul Kitchen)
“Pooley, Cucumber, Cyril Jean” (Ave The Sound)
« Maple Key » —Le Super Homard (2015)