Emmanuel Tellier

My essentials for Stereographics © Emmanuel Tellier

LES ESSENTIELS D’EMMANUEL TELLIER

Mes objets fétiches, de gauche à droite :

Guitare électrique Gretsch SilverJet, un modèle US (what else… ?) acheté au début des années 1990 à Los Angeles. J’étais là-bas pour une interview de Frank Black, au moment de la fin des Pixies. C’est la guitare dont je me servais le plus pendant les concerts de Melville… Puis, après Melville, je me suis remis au piano, qui était mon instrument d’enfance, et j’ai (plus ou moins) rangé mes guitares, mais celle-ci n’est jamais très loin.

La petite chose en plastique rouge posée sur l’extrémité gauche, au dessus du vibrato, c’est ma fille Juliette imprimée en 3D. Cadeau de sa part pour mon anniversaire (oui je sais, c’est assez original…)

Juste à côté, deux touches de piano en ivoire, qui figuraient, du temps de sa splendeur, sur le clavier d’un piano à queue sur lequel a joué David Bowie (et tant d’autres). Ce piano est une ruine aujourd’hui. Pourquoi j’ai ces touches chez moi aujourd’hui… je ne peux pas le dire ici.

Au dessus, une tasse du studio Abbey Road, souvenir de la fantastique journée passée au studio avec Fabien (Tessier) pour le mastering de notre album « Songs of popular appeal ».
Un peu plus haut, une vieille photographie ramenée d’un voyage dans le Tamil Nadu, en Inde. Un peu plus bas posé sur la table, se trouve un rickshaw en format miniature. Deux objets fétiche d’Inde, pays très représenté chez nous.

A l’angle droit bas de la photo, une pierre taillée d’Utah – une « sandstone » – trouvée à Moab, dans ce magasin extraordinaire (si vous êtes allé à Moab, vous connaissez l’endroit).

Les objets que je viens de citer (de « ma fille en 3D » à la sandstone d’Utah) figurent dans une sorte de petit musée perso posé au dessus de mon piano, chez moi. C’est mon « wonderwall » horizontal, un petit territoire de choses perso que j’aime avoir sous les yeux quand je joue.

Toujours sur cette vieille boite de jeux en bois (un jeu de construction) que j’aime aussi beaucoup, la pochette de « Rank » des Smiths en CD.  Elle est signée par un grand échalas à lunettes nommé Morrissey qui m’a juré, ce soir-là (c’était à Newcastle, backstage après un concert), avoir été le chanteur du groupe. Ne connaissant pas bien le groupe, je l’ai cru sur parole…

(Note aux neuneus : je plai-san-te, les Smiths, c’est ma vie – ou la première partie de ma vie, au minimum).

Ensuite, trois livres… Même si je ne suis pas un grand lecteur, je dévore les récits historiques, ultra-documentés, autour d’aventures et explorations (comme ce « Scott and Amundsen » vertigineux), et j’achète parfois des livres pour le graphisme de la jaquette (« Sentinels of the North Pacific » acheté en Californie) ou pour ce qu’ils représentent dans une culture spécifique (l’auteur Zane Grey, 1872-1939, héros des jeunes lecteurs américains amoureux des grands espaces). Même chose que pour les petits objets fétiche cités plus tôt : j’ai besoin d’avoir ces livres sous les yeux pour écrire des choses, sentir des mélodies, avancer dans les chansons. J’ai besoin de cet environnement visuel.

Pour finir, sur le devant : un vieux puzzle des Etats-Unis d’Amérique, déniché dans une brocante en Caroline du Nord il y a plus de vingt ans (et sans doute mon objet préféré parmi tous), et nos deux copains Haddock et Tintin, parce que c’est en dévorant les albums d’Hergé, enfant, que m’est venue le désir de voir le monde et de m’y balader dès que possible (ce que j’arrive à faire assez souvent grâce à mon métier – un privilège que je mesure chaque jour – pourvu que ça dure, inch’Allah, namaste, good night).


Emmanuel Tellier
Octobre 2017

Plus d’informations sur Emmanuel Tellier :
www.49swimmingpools.com

My essentials for Stereographics by Emmanuel Tellier
© Emmanuel Tellier / All rights reserved / Reproduction prohibited without permission of the author

Matt Lockett

My essentials for Stereographics © Matt Lockett

LES ESSENTIELS DE MATT LOCKETT

The best things in life aren’t things. I do quite like things though.

Glasses – they help me to see things better. I take them everywhere because I like to see things better.
Record – the objective incarnate of a plan with friends.
Book – Paul Birtill is this country’s greatest living poet. I tell everybody and tell everybody to tell everybody to tell everybody. Paul Birtill is this country’s greatest living poet.
Pen – I like stationery. I love fountain pens. This is a Parker 25 fountain pen which my Dad passed on to me when I started secondary school and still use it every day.
Camera – my first SLR camera, totally mechanical – where physics, chemistry, art and expression collapse in a heap together laughing.
Shoes – desert boots, size 11, square toe, battered and ancient – if shoes could talk…
A note – I like handwritten notes too. I especially like this handwritten note.
iPhone – magic.
Headphones – the National Health Service should prescribe proper “shut out the world” headphones to children. A free pair to every three year old. Seriously life-changing and the path to pure pleasure and fullfillment.

Matt Lockett, b. 1969 in Stockport UK


Matt Lockett
February 2016

More information:
VioletteRecords

My essentials for Stereographics by Matt Lockett
© Matt Lockett / All rights reserved / Reproduction prohibited without permission of the author

Mathieu Persan

My essentials for Stereographics © Mathieu Persan

LES ESSENTIELS DE MATHIEU PERSAN

Livre /La couleur du souvenir” de Geoff Dyer
Je ne suis pas un grand lecteur. Toujours est-il que ce livre est peut-être celui qui m’a le plus touché. Sans doute parce que son propos me parlait particulièrement à l’époque où je l’ai lu.
C’est l’histoire d’une bande d’amis à Londres dans les années 80. Pas vraiment marginaux, pas voyous, mais juste inadaptés pour le monde « normal » qu’on leur propose. Je ne l’ai pas relu depuis longtemps, mais je me souviens du style particulier de Geoff Dyer, de la musique omniprésente, des images, des couleurs, de l’humour. Il a aussi écrit un autre roman, qui se passe Paris dans le XIeme arrondisement, que j’avais beaucoup aimé. Incontestablement, c’est un livre qui m’a beaucoup marqué.

Disque / The Divine Comedy – Casanova
Difficile de parler simplement de ce disque, tant Neil Hannon est une personne d’une importance capitale dans ma vie. Cela peut passer pour un propos un peu adolescent, mais ma vie n’aurait pas été la même si je n’avais pas connu sa musique.
J’ai découvert The Divine Comedy vers 18 ans, à une période où je n’étais pas très bien dans ma peau. Voir qu’un petit irlandais, composant et enregistrant ses chansons presque seul, pouvait produire une musique si brillante et capable de me parler avec tant de justesse, d’humour et d’ironie, a été une véritable inspiration.
Cette soif de reconnaissance, qu’on peut sentir dans ses trois premiers disques, cette posture de séducteur qu’il prend dans Casanova, quand il semble avoir pris sa revanche sur le monde, cet apaisement teinté de mégalomanie dans les disques suivants, m’ont poussés. Après tout, peut-être que moi aussi je pouvais faire quelque chose.
Cela faisait longtemps que je n’avais pas écouté ses disques mais dernièrement, je me suis replongé dedans. L’émotion est intacte. En dehors d’avoir l’impression de retrouver une époque lointaine, j’ai à nouveau trouvé, 20 ans après, des phrases qui m’ont parlées comme jamais. Une résonance parfaite avec des événements que je vis. Je crois que Neil Hannon m’accompagnera toute ma vie. J’aimerais bien, un jour, prendre un café avec lui juste pour lui dire ça !

Audrey Hepburn
Regardez Vacances Romaines, Breakfast at Tiffany’s, Funny Face, Sabina et il n’y a pas grand chose à ajouter. Audrey Hepburn, c’est l’incarnation de l’élégance et de la bonté. A la fois, brillante à l’écran et tellement généreuse et portée vers les autres dans la vie, elle était quelqu’un de tout à fait exceptionnel. J’ai découvert ses films grâce à une chanson de The Divine Comedy (A Woman of the World sur l’album Casanova qui raconte l’histoire de Breakfast at Tiffany’s).
Toujours à cette période de pleine construction, vers 20 ans, je me souviens m’être inventé une vie. J’avais régulièrement rendez-vous avec elle. Nous allions au cinéma ensemble dans le quartier Latin regarder ses films. A l’époque, il n’y avait pas Spotify ou Deezer, et j’avais trouvé par hasard, chez un disquaire d’occasion ce disque sur lequel se trouve la version de Moon River qu’elle chante juste accompagnée d’une guitare dans Breakfast at Tiffany’s. J’avais l’impression d’être le seul au monde à posséder ce disque. En plus d’avoir Audrey au cinéma, je l’avais aussi à la maison. Le bonheur.

Ordinateur / Souris
L’élément central de mon activité aujourd’hui. Je ne vis pas de l’illustration, j’ai un travail alimentaire qui me prend beaucoup de temps. Du coup, être mobile, avoir toujours sur moi mon ordinateur, me permet de travailler à ma passion dés que j’en ai le temps. J’aime travailler dans différents endroits. C’est très inspirant. On devrait tous travailler dans des cafés, je suis sur que tout irait mieux !
J’ai une relation affective à cet objet. J’ai été élevé dans une sorte d’angoisse du lendemain, où la stabilité absolue était fondamentale. Un travail stable et « normal » étant un des éléments centraux. Mais, je n’ai jamais adhéré à ce principe ; depuis la première minute où j’ai mis les pieds dans une grande entreprise, mon souhait a été d’en sortir. Ça fait presque 15 que je me bats pour ça. Sortir de ce système aliénant et absurde.
Il y a un an, mon activité de graphisme s’est mise à me prendre plus de temps. J’ai eu besoin d’un ordinateur pour travailler entre midi et 14h, et ma mère m’a fait un gros chèque pour m’aider à le payer. Une vraie marque de confiance, qui m’a terriblement touchée et même libéré. Une façon de dire, « je te fais confiance, fonce ». Ma mère n’est plus là aujourd’hui, mais je fonce, et j’essaye de tendre vers mon idéal : ne plus dépendre d’un employeur, être indépendant, et vivre libre.

Embouchure de trompette, médiator, balais de batterie
La musique a toujours été un élément fondamental dans ma vie. Écrire des chansons, les enregistrer, les jouer sur scène, tout cela a occupé une grande partie de ma vie entre 18 et 27 ans. Sans renier ce que j’ai fait à ce moment là, il est vrai que j’ai pris beaucoup de recul par rapport à tout cela.
L’amour de la musique est toujours intact, cette passion pour les instruments, cette volonté de toujours vouloir en apprendre de nouveaux ne m’ont jamais quitté. Du coup, il y a trois ans je me suis mis à la trompette et à la batterie, pour un projet de comédie musicale. Au final, je ne maitrise aucun instrument parfaitement, très loin de là ! Mais je sais en jouer suffisamment, pour prendre du plaisir et créer ce que j’ai envie de créer.
Au final, je joue de la guitare, du piano, de la basse, de la batterie, de la trompette, de la clarinette, du sax… mais j’ai de moins en moins de temps pour m’amuser, avec tout ces jouets formidables !

Papier, crayon et café
Les illustrations, ça commence toujours par un croquis sur du papier blanc bien lisse avec un (bon) café. J’utilise des criteriums Pentel 0,7, que je charge avec des mines bleues par pur snobisme.
La phase de recherche est une des plus intéressante. On cherche, on tourne autour de l’idée, on réfléchi, c’est un vrai exercice, autant intellectuel qu’artistique. Et puis, l’avantage énorme, c’est que dessiner, on peut le faire partout, même dans l’open-space d’une société côté en bourse.
Il y a 5 ans, je ne savais absolument pas dessiner. J’ai tout appris au bureau ! Pareil avec le logiciel Illustrator, l’outil que j’utilise sur ordinateur pour faire mes images. J’ai appris sur des tutoriaux en ligne. Internet, c’est quand même formidable. Quel que soit ce qu’on veut apprendre, il y a presque toujours quelqu’un quelque part qui a écrit un article ou fait une vidéo pour expliquer comment faire !

New York
La ville qui a attisé tout mes fantasmes depuis ma tendre enfance. Jusqu’à il y a 3 ans, j’étais totalement paniqué à l’idée de prendre l’avion. Et puis, j’ai réussi à prendre le dessus.
Je me suis donc rendu à New York et que dire… Cette ville est fascinante. Une bête gigantesque en perpétuel mouvement, aussi insalubre que moderne, aussi violente que chaleureuse.
Et puis New York, pour un petit français, c’est tout l’imaginaire qui va autour. C’est se promener dans des films, vivre une autre vie. C’est l’Art Déco partout, dans les moindres détails. Une source d’inspiration infinie.

Comédie musicale (au Châtelet)
Je ne me souviens plus de la première comédie musicale que j’ai vu là-bas… Ce que je peux dire avec certitude, c’est que c’est en sortant d’un spectacle comme celui-ci, que j’ai su ce que je voulais un jour faire dans ma vie. Cette sorte d’accomplissement absolu qu’on a tous, mi-fantasme, mi-réel pour lequel on serait prêt à tout.
J’y travaille depuis 4 ans maintenant. J’ai écrit le scénario, les chansons et fait les images d’une comédie musicale illustrée qui se passe à New York dans les années 30. Je travaille avec la société de production Camera Lucida sur ce projet. Même, si le fait de monter ce projet sur scène n’est pas à l’ordre du jour, c’est un projet qui m’anime plus que tout. Si j’ai un rêve, ultime, ce serait de pouvoir m’asseoir un jour au premier rang des corbeilles, parfaitement au centre, au théâtre du Châtelet et assister à ma comédie musicale. Rêvons encore plus, Neil Hannon pourrait y tenir un rôle !
Je regrette tellement aujourd’hui, de voir que les créations de ce genre de spectacles ne vont que vers la basse variété. A part le Châtelet, qui ose monter avec un talent inouï,  les joyaux du Broadway des belles années, la comédie musicale est devenue un genre de variété TF1.

Costa Café
La carte de fidélité du Costa café, élément fondamental ! Je vais souvent y travailler sur le boulevard des italiens. C’est en face de mon travail alimentaire, le café y est bon, les gens sympas, c’est très propre et confortable. Bref, l’endroit parfait pour aller travailler sur des projets qui ont du sens, pendant la pause syndicale. Attention toutefois, prévoir un casque, la playlist y est absolument insupportable (mais j’en ai touché deux mots au manager.

Gonzaï
Je ne peux pas séparer Gonzaî de son fondateur, Thomas. Je dois énormément à notre collaboration. Lorsque j’ai commencé à travailler sur ma comédie musicale illustrée, j’ai proposé à Thomas de faire des dessins pour Gonzaï. Quelque mois plus tard, il m’a appelé et m’a dit : « il reste un page dans le prochain Gonzaï, fait ce que tu veux mais c’est pour dans deux jours ».
De fil en aiguille, nous avons collaboré de plus en plus souvent et un jour je me suis décidé à lui parler de mon projet. Il m’a convaincu de commencer à en parler. Sans lui, je n’aurais jamais rencontré toutes les personnes qui m’aident à essayer de faire exister ce projet.
Par ailleurs, Thomas m’a fait confiance sur Gonzaï pour faire les couvertures et pas mal d’illustrations intérieures. Cette visibilité a été déterminante pour mon activité. Je peux dire que sans Gonzaï, je n’aurais pas la vie que j’ai aujourd’hui.

Reza – Tornado
J’ai rencontré Reza un peu par hasard sur Facebook car il souhaitait illustrer son nouvel album, Tornado. Il m’a contacté, nous avons déjeuné ensemble et j’ai tout de suite été sensible à sa démarche, son disque, son envie. Il m’a dit « Je veux quelque chose de différent, je fais de la musique avec mon coeur, et ça me fait de la peine qu’elle finisse dans une boite en plastique impersonnelle.”  J’ai été très touché qu’il pense à moi.
Je sais ce que c’est que de faire un disque et je sais que le visuel est très important. C’est le premier contact qu’on a avec la musique et c’est fondamental de servir au mieux l’atmosphère. Au final, j’ai créé un boitier en bois, qui fait aussi office de cadre dans lequel on peut présenter l’illustration que l’on souhaite, car chaque chanson a été illustrée. C’est un projet dont je suis très fier. Du vrai artisanat, tout a été fait à la main. Les boitiers ont été découpés au Laser dans un Fablab, les défonces pour insérer le disque ont été faites à la main par mon père et ensuite, j’ai procédé au montage et au marquage de chaque boitier, un par un.
Ce mode de fonctionnement correspond vraiment à un genre d’idéal : plus besoin d’usines, de sommes d’argent gigantesques, juste beaucoup d’envie, des idées, des gens qui travaillent ensemble dans le but final de créer un bel objet.

Montre
J’adore les vieilles montres. J’aime le design des années 40/50. Le fait que le mécanisme soit manuel, et, ce mouvement si particulier de la trotteuse, qui donne au temps un côté plus vivant que cet inquiétant battement du quartz.
Et puis la montre, évidement, c’est le temps. Et plus j’avance en âge, plus il semble s’accélérer et plus j’ai la sensation que chaque seconde est comptée. Il y a tant de choses que je veux encore faire, apprendre, tant de lieux que je voudrais visiter, qu’il n’y pas une seconde à perdre.


Mathieu Persan
Février 2016

Plus d’informations sur Mathieu Persan :
www.barbudesign.com
www.facebook.com/mathieu.persan

My essentials for Stereographics by Mathieu Persan
© Mathieu Persan / All rights reserved / Reproduction prohibited without permission of the author

Album Colors of The Year (2015)

Traditionnellement, en fin d’année, les classements musicaux fleurissent : le top des albums incontournables, des plus belles pochettes, des meilleures ventes, etc…

Deux jeunes designers brésiliens ont eu, pour leur part, la bonne idée d’effectuer un classement chromatique d’une sélection de pochettes d’albums parus en 2015. Une idée pas si saugrenue, lorsque l’on connait l’importance des tendances couleurs, dans les domaines de la mode, du marketing ou du commerce.
Démarche marketing assumée, parti pris artistique du designer ou simple évocation de la “couleur” musicale de l’album, à vous de deviner !

Cette sélection est présentée via un site internet albumcolors.com, qui déroule une mosaïque de pochettes. En cliquant sur chaque pochette, on découvre le nom de l’album et de l’artiste, mais aussi un code à 6 chiffres qui identifie la couleur dominante de la pochette.

Et, comme les deux designers ne font pas les choses à moitié, vous pouvez retrouver une playlist Spotify “A Song By Color“, avec une chanson extraite de chaque album de la sélection.

 


Album Colors of The Year, un site de Zé Felipé et Marcos Rodriguez

albums color-2

albums color-4

 

Candice Nguyen

My essentials for Stereographics © Candice Nguyen

LES ESSENTIELS DE CANDICE NGUYEN

           1- Tout ce qui figure hors cadre (finalement)
le bleu du ciel et solaires les éclats de rire des amis, des enfants
abondante la lumière sur le mur à la fin du jour et le sel sur la peau : la mer toujours recommencée cette
contemplation quotidienne du crépuscule qui saisit le ciel et la ville, jamais ne se répète mais toujours
module le fil des pensées et l’espace du soir qui vient (une à une les lumières des immeubles qui
s’allument, les conversations et les vies qu’on imagine reprendre, là, au chaud, sous nos yeux)
l’air dans les branchies et les brasses coulées,
nager nager débusquant les poches d’eau froide dans la mer chaude
un paquebot à l’horizon qui s’éloigne, d’autres au matin qui arrivent (l’importance de la vue de chez soi
comme un des signes rappelant cet essentiel : l’ouverture de soi sur le monde et le monde qu’on accepte
de laisser rentrer à l’intérieur de soi)
le dédale des villes portuaires et les scintillements le long de la côte
et les balades citadines ici et là, et là (cf. audio en bas de page)
le vent —
le vent qui détend la fatigue sous crâne et adoucit, réveille ou rend fous les coeurs (c’est selon) ;

           2- la musique en permanence qui se déploît et occupe tout l’espace, depuis les grands classiques aux projets qui se font aujourd’hui, à la maison, dans la rue, dans le train, tout le temps, partout, les concerts et festivals comme rendez-vous ;

           3- des livres et des mots en pagaille, l’impossibilité de n’en retenir qu’un, essentiel que cela soit en pagaille ;

           4- de quoi photographier le temps, les états de lumière et les gens — compact de préférence ;

           5- les accessoires constituant : noir sur les yeux et rouge sur les ongles, les perles et l’insolence autour du cou, les lunettes (les plus grandes du magasin de préférence), le perfecto — la ventoline ;

           6- les clés du 2 roues, traverser la ville d’un bout à l’autre en toute liberté ;

           7- le passeport… toujours prête au départ ;

           8- le café noir fumant au matin, le citron vert qui le précède ;

           9- un film : le Doulos de Melville (et l’addiction pour Belmondo jeune) ;

           10- des revues contemporaines permettant de poser des mots sur nos tentatives de déchiffrer ce monde et de nous donner quelques clés pour continuer ;

           11- des baskets en pagaille (ce pourrait être des boots aussi) ;

           12- le piano délaissé (donc absent de l’image), et pourtant vital ;

           13- le travail des artistes, publiés, exposés, soutenus ;

           14- l’ordi… et sa connexion web, porte ouverte sur tant, et creuset de mon écrilire ;

           15- essentiel, que la vie soit tout ce bordel qui déborde…


– Autopsie du bordel –
de haut en bas, gauche à droite.

(2) (13) Oiseaux-Tempête – Debut

(2) Godspeed You ! Black Emperor – f♯a♯∞
(2) (13) Valparaiso with Phoebe Killdeer – Winter Sessions
(2) A Silver Mount Zion – He has left us alone but shafts of light sometimes grace the corner of our rooms
(3) Carte postale du CiPM, « Pour écouter l’étoile de Copernic »
(2) Crosby Stills Nash & Young – Four way street
(2) Neil Young – Live at Massey Hall 1971
(13) Hélène Pé, « Snark », oeuvre originale
(1) Enfant – Pirate
(3) Carte postale représentant une répétition de « Coléoptères & Co » de Bernard Heidsieck par Paul-Armand Gette – 1964
(3) Hervé Guibert, Photographe, Texte de Jean-Baptiste Del Amo
(3) Hervé Guibert, L’image fantôme
(10) Revue Le Tigre
(10) Revue L’Impossible
(14) Ordinateur portable Pomme
(2) The Legendary Tigerman – Femina
(2) Nikolai Lugansky – Rachmaninov, piano concertos nos. 1&3, Birmingham symphony orchestra Sakari Orano
(3) Carte postale du CiPM, « marseille[e]s »
(3) Patrick Boucheron & Mathieu Riboulet, Prendre dates, Paris, 6 janvier-14 janvier 2015
(3) Patti Smith, Just Kids
(3) André Velter, L’Arbre Seul
(3) Louis-Combet, Blesse, ronce noire
(3) Hervé Guibert, Fou de Vincent
(3) Eugène Savitzkaya, Marin mon coeur
(3) Jean-Philippe Toussaint, Fuir
(3) Marguerite Duras, Les Yeux bleus cheveux noirs
(3) Herman Hesse, Description d’un paysage
(3) Jean-Christophe Bailly, Le Versant animal
(3) Jean-Christophe Bailly, Panoramiques
(3) Jean-Michel Maulpoix, Chutes de pluie fine
(3) Jean-Michel Maulpoix, Un dimanche après-midi dans la tête
(3) Nicolas Bouvier, Journal d’Aran
(3) Jacques Dournes, Forêt, Femme, Folie
(3) Vassili Golovanov, Eloge des voyages insensés
(3) Pierre Bergounioux, Carnet de notes
(3) Rifaat Sallam, Pierre flotte sur l’eau
(3) Hervé Guibert, Le Mausolée des amants, Journal 1976-1991
(3) Philippe Jaccottet, Paysages avec figures absentes
(3) Dimitri Bortnikov, Repas des morts
(11) Paire de baskets new-yorkaises avec son petit #pointlune
(5) Collier de perles du Vietnam, « Insolence » (parfum), « Hypnôse Star eyes – Saphir noir » (ombre à paupières « étincelante & sophistiquée » , sic !) « Captain 750 » (vernis à ongle rouge)
(8) Tasse à café, citron vert
(3) Philippe Jaccottet, Oeuvres Pléiade
(4) Appareil photo numérique
(7) Passeport
(5) Ventoline
(4) Appareil photo argentique
(5) Perfecto
(5) Lunettes de vue et solaires
(9) Le Doulos de Jean-Pierre Melville
(6) Clés du scooter
(2) Lecteur mp3
(2) The Legendary Tigerman – Naked Blues

(Support : fauteuil vintage de ma regrettée voisine de palier R. Félicité T., 1921-2016)



Candice Nguyen
Février 2016

Plus d’informations sur Candice Nguyen :
www.candice-nguyen.com
www.plateformag.com
www.nuitetjour.xyz

My essentials for Stereographics by Candice Nguyen
© Candice Nguyen / All rights reserved / Reproduction prohibited without permission of the author

Three Steps to Heaven

Après la superbe tournée “Un Soir de Septembre” qui a suivi la sortie du nouvel album de The Apartments “No Song, No Spell, No Madrigal”, Peter Milton Walsh est de retour en trio, pour une nouvelle tournée française, baptisée “Three For The Road”.
Peter sera accompagné par Natasha et Antoine du groupe Grisbi, déjà présents sur la précédente tournée. Ils se produiront sous une facette plus intimiste et acoustique, pour interpréter une sélection de titres de The Apartments.

“Three For The Road”
Spring Tour 2016 :
15 avril : Salle Doussineau (Chartres)
16 avril : St Lo (Eglise de Ste Suzanne sur Vire)
17 avril : La Ferme d’en Haut (Lille – Villeneuve d’Ascq)
18 avril : Café de la danse (Paris)
19 avril : La Lune des pirates (Amiens)
20 avril : Le Tremplin (Beaumont – Clermont Ferrand)
21 avril : Théâtre Denis (Hyères – Toulon. Dans le cadre du festival Faveurs de Printemps)
26 avril : Marche Gare (Lyon. Soirée Le Petit Bulletin Live)

Line Up : Peter Milton Walsh, Natasha Penot et Antoine Chaperon
Son : Robin Dallier

Poster Tour
Artwork by Pascal Blua / Photographies par Jérôme Sevrette


Plus d’informations :
www.microcultures.fr
www.03h50.com/the-apartments

Elian Chrebor

My essentials for Stereographics © Elian Chrebor

LES ESSENTIELS D’ÉLIAN CHREBOR

Dix objets.
Qui représentent des instants que j’ai aimés, que j’essaie de reproduire.
Des échanges, des rencontres.

La photographie est bien sûr présente. Qu’a-t-on trouvé de mieux pour les figer, ces instants ?
J’ai posé mon appareil. Un petit reflex sur lequel j’adapte de vieux objectifs. Il y a aussi cette carte postale d’un dodo naturalisé. C’est la première de mes photos que j’ai souhaité, que j’ai osé partager. Elle m’est revenue un jour, retouchée par le peintre Dominique Spiessert. J’étais fou de joie !

Pas loin de la photo, il y a la musique.
Le jazz en particulier.

Le jazz, c’est une façon d’être. La virtuosité au service de la déconstruction, de la reconstruction, de l’improvisation. On ne sait jamais où on va, mais on sait que le voyage sera sujet à découvertes. Plus que les musiciens, c’est leur musique que j’essaie de photographier. Ce qu’ils en font, comment ils la ressentent.

La photo, c’est aussi les voyages. L’Iran, cet Orient fantasmé par mes lectures occidentales. La douceur d’Ispahan, les jardins de Fin à Kashan. C’est un pays changeant. Une jeunesse séduisante et des contrastes dérangeants.

Deux autres livres sont posés là. Voyage au bout de la nuit. Parce que Céline, comme Montherlant, Cioran ou Duras, fait partie de ces écrivains qui m’accompagnent depuis 30 ans. Et puis un recueil de poésies de Verlaine, magnifiquement relié.
Sans être bibliophile, j’aime les beaux livres. Ceux qui ont une histoire. Les grands papiers. Les envois. Les illustrés. Roger Bezombes fait partie des illustrateurs qui me touchent. J’étais très heureux de chiner cette carte de vœux lithographiée.

Le portrait en pied de Marinetti m’a été (aban)donné par Bobig. J’ai participé, sans le vouloir, à la création de cette peinture. Bobig est sans conteste le plus grand artiste contemporain du dimanche ! J’aime sa perception de l’art et de la création : “L’Art c’est n’importe quoi et c’est tant mieux.”

En guise de point final, une tasse à café.


Elian Chrebor
Février 2016

Plus d’informations sur Elian Chrebor :
elianchrebor.fr
www.facebook.com/elian

My essentials for Stereographics by Elian Chrebor
© Elian Chrebor / All rights reserved / Reproduction prohibited without permission of the author