Sauf-conduit #2

Un sauf-conduit est un document accordé par l’autorité d’un gouvernement à une personne de nationalité étrangère et qui garantit à cette dernière la sécurité et la liberté de mouvement à l’intérieur et à travers les frontières de la juridiction de ce gouvernement.

 

Sauf-conduit #2

/ La musique nous habitue aux retours des voix. Ces voix qui, avec le temps qui passe, désignent des morts. C’est souvent un vertige lorsqu’après un évènement merdique – un document CAF à remplir, une rupture amoureuse, une veste trop courte, une partie de bowling imposée et autres complications – notre réflexe premier est d’aller placer sur la platine la face A de Vivadixiesubmarinetransmissionplot. Petite voix de toujours, aigre et mélancolique, trafiquée, travestie, modulée, massacrée, cachée. Mark Linkous, aujourd’hui, est une bouche d’ombre, une absence piétinée et increvable. Sa mélancolie collante manque atrocement. Et que dire de Jason Molina ? Si jeune, perdu et lamentablement trimbalé par une lune opaque, terrible – un alcool trop fort. Une mort soudaine que je réécoute invariablement comme me le confirme mon amoureuse. Voilà venir ces réunions bouleversantes où l’on délivre les moments crûs de nos vies à ceux qui ne sont plus. Ecouter Hold On Magnolia et établir des bilans à la con, des comptes-rendus tristes, puissants, savoureux, magnifiques – vivants. //

/ Je pourrais aligner une suite de phrases considérables, fidèles, débiles, sur ces grands absents mais je crois que de manière imperceptible, à chacune de leur renaissance, ils me soumettent l’idée d’aller voir ce qui se passe chez les présents.
On est ingrat avec nos contemporains, c’est ce que nous indique nos morts. //

/ En travaillant, un peu, sur Dan Bejar – le poète caché derrière Destroyer – j’ai redécouvert un groupe que j’avais laissé un peu en plan pour des raisons absolument artificielles. Je n’écoutais plus ce groupe en question car il n’était plus présent dans les cahiers critiques des journaux spécialisés. C’est un réflexe très con de décréter qu’un groupe n’est plus valable car il ne se remarque plus médiatiquement. C’est un peu comme tous ces gens condamnant des écrivains qu’ils n’ont pas lu. //

/ C’est une question d’appel la musique; une vocation, une voix qui tonne ou que l’on étouffe. Frog Eyes s’est donc de nouveau invité dans mon quotidien, de manière tenace et sans compromis. Carey’s Cold Spring m’avait été conseillé par Dan Bejar lui-même lors d’une interview. Je n’ai jamais écouté ce disque de glace et de prières, de volonté coulée dans le métal le plus pur. Par paresse et pour les raisons indiquées précédemment. Carey Mercer a perdu son père lors de l’enregistrement de cet album tout en apprenant qu’il souffrait d’un cancer de la gorge. Ah ! Ces défis connus, pressentis que nous distribue la vie, de manière groupée, toujours. Longtemps Mercer a pensé perdre sa voix – il a écouté celle des autres: Cohen, Dylan et Jason Molina. Molina et sa gorge tapissée de blues, de tragédies et beautés, a maintenu les cordes vocales de Carey Mercer. Les émotions sont éternelles, elles transpercent et façonnent nos paroles. //

/ Écoutons nos disparus, nos frères inchangés qui nous manquent tellement mais jetons nos oreilles, également, vers ces héros ordinaires; Carey Mercer et Frog Eyes sont revenus avec un disque splendide, étrange – Pickpocket’s Locket. On a l’impression d’entendre Captain Beefheart s’essayer à des reprises du répertoire de Debussy. Immanquable folie pour une incroyable voix retrouvée. //

 


Lyonel Sasso
Septembre 2017

 

 

Illustration : Claude Debussy sur la plage d’Houlgate (© BnF)

Kevin Krauter

Kevin Krauter / Photographie © Katherine Thomas

Stereographics — You play with the band Hoops. What prompted you to make a record of your own songs?
Kevin Krauter — I started writing songs when hoops started basically. Before then I would try and write songs but end up hating them the next day. I wrote a couple songs with hoops back in high school but we took a break when everyone went off to university. Around that time I was spending a lot of time alone in my dorm room and started teaching myself how to use GarageBand. I was in university choir at the time so I started writing little tunes and adding harmony parts on top which eventually turned into full songs. I put those demos up on soundcloud and Facebook and started getting some positive feedback from my friends and family so started thinking “hey I’m not that bad at this!”, haha!

Changes and Magnolia both started out as demos and were recorded over time. Did you have a project in mind or just the idea to record these songs for your own personal project? How did you meet the Winspear label and how did you meet Joe Trinite who produces Changes?
Changes and Magnolia were both recorded at my school with Joe Trinite. We met in choir and he was studying music production. At the end of my second year there he asked if I could help him record some of my songs for a final project, and that was how Magnolia came about. Almost all the songs on that EP were demos I had been working on the year before and I kind of just threw it all together. Around that time, Ben was starting Winspear and when I told him I was recording some solo material he asked if I wanted to put out a tape on his new label. So he started putting out my music and managing me from that point forward. The next year, Joe had to do the same final project so we both sent the whole year in between kind of preparing for how we wanted to record everything, and I spent that time writing songs specifically for this EP. So Changes feels more complete to me because I sort of had a more concrete vision going into it, whereas Magnolia felt more like a happy accident.

Photography by Demi Fenicle / Artwork by Nathaniel Russel


Changes
seems to mark an evolution from Magnolia, where you differentiate and deepen a very refined folk writing. It reminds me of early recordings from English artists like The Pale Fountains and Ben Watt. Do you know them? What are your musical references, the artists you love, your sources of inspiration?
I’ve never listened to The Pale Fountains or Ben Watt, but I’ve heard the comparison before. There’s a record store in Indianapolis where I live called Luna Music, and the owner, Todd, is a friend/fan of mine and a HUGE fan of Ben Watt.
I’ve alway s loved very melodic and soft folk music, as well as chamber choral music so I think that goes into whatever I make. Specifically though, around the time I was writing for Changes, I was listening to a ton of Brazilian artists like Caetano Veloso and Joao Gilberto. I still love the music so much but at the time I was totally obsessed with the tropicalia and bossa nova sound. One of my favorite bands of all time is called The Clientele, and I think I draw influence from them a lot. Lately I’ve been really into Nick Drake.

The cover of Changes is an illustration of Nathaniel Russel. How was your collaboration? You left him free to do what he wanted for the artwork. The open window and the sky that seems to go in smoke contrasts with the internal photo where you seem trapped by a tree. A double personality? A desire to escape?
Nathaniel Russell is an artist from Indianapolis who’s work I’ve always really really enjoyed. I gave him a bit of direction on what I wanted out of the cover but he mostly took the lead on it. He sent me one draft that I gave him a bit feedback on, and the next draft he sent back was perfect. Super friendly guy and really great to work with. His personal artwork is incredible, and I encourage everyone to check it out.
The insert photo is a picture that my girlfriend took of me at a nature conservatory in Indianapolis, and I just really liked it so I put it in the album. No deep meaning behind it, haha!

What are your plans for the future?
For the near future, I’ll be touring with Hoops as well as doing a small bit of touring for my solo music as well. Other than that, I’m trying to write as much as I can for Hoops and myself.

Kevin Krauter
July 2017

More informations about Kevin Krauter
kevinkrauter.bandcamp.com
winspear.biz/kevinkrauter
hoops.bandcamp.com

Merci à Fred Valion grâce à qui j’ai découvert ce trésor…

Sauf-conduit #1. Des bâtiments neufs s’effondrant.

Un sauf-conduit est un document accordé par l’autorité d’un gouvernement à une personne de nationalité étrangère et qui garantit à cette dernière la sécurité et la liberté de mouvement à l’intérieur et à travers les frontières de la juridiction de ce gouvernement.

 

Sauf-conduit #1
Des bâtiments neufs s’effondrant.

/ J’aimerais, de nouveau, me concentrer sur un moment particulier d’un disque et le réécouter jusqu’à ne plus y déceler aucunes nouveautés. Je me faisais cette réflexion en regardant La Bataille de San Romano de Paolo Uccello, ce fantasme d’affrontement où les chevaux de craie, entourés d’armures piquées de rouilles et de sang, présentent une chorégraphie unique. Les armes brisées, pourpres ou ivoires, semblent sorties d’un décor de théâtre. Mais dans ce tableau, ce que je peux voir dans le moindre détail, les yeux pourtant clos, c’est ce lévrier argenté courir après un lièvre, à travers des champs de labour. Les arrières plans, voilà ce qui m’a toujours fasciné dans la peinture de la Renaissance italienne. Ce goût de l’observation demande du temps, les vertueux appellent cela de la contemplation. S’adonner à une écoute frénétique d’un disque et de surcroît à un moment précis de ce disque, nous amène à une forme particulière de satiété, vidant l’œuvre de toute vitalité. Je me souviens avoir ressenti cette émotion ambivalente lorsque vint le crépuscule de mes écoutes d’un album comme Vauxhall & I de Morrissey. Jeune homme et absolument mûr pour les amours imaginaires, j’étais écœuré d’avoir appris par cœur cet ensemble de compositions – une véritable petite mort. C’était pourtant un grand enseignement, cette petite mort. //

/ Une grande bataille, très contemporaine, oppose ceux qui ont conscience que les éléments, les villes, les humains et leurs œuvres puissent mourrir un jour aux si touchants enfants du déni. Kafka disait : « Le meilleur de ce que j’ai écrit se fonde sur cette aptitude à pouvoir mourir content ». Cette tension produite par l’acceptation d’une fin et d’un trait définitif est le charme perdu de la musique. Ressentir cette tristesse qui nous prend lorsque l’on réalise que l’on n’écoutera jamais plus un disque d’une telle façon – dévorante et comme mendiant la moindre note – comprendre, aussi, que le groupe aimé – les Pixies, Slowdive ou encore Grandaddy – va mourir ou plus exactement est bien mort. //

/ On reproche beaucoup de choses aux retrouvailles musicales. Elles tiennent souvent de l’insupportable remake hollywoodien. Des musiques refaites plan par plan, à l’identique. Les albums de Slowdive et de Grandaddy sont moins la reprise d’une œuvre qu’une simple répétition. Pour ce qui est de la reprise d’une œuvre, il faut aller consulter le cas Don Bryant. J’ai donc essayé d’écouter, jusqu’à l’écœurement, le dernier Grandaddy. Aucun arrière plan, jamais de basculement me plongeant de l’état passion à une satiété proche du dégoût, dégoût qui me forçait jadis à ne plus écouter un album durant un temps donné pour mieux m’y replonger après une période de jeûne nécessaire. Non, désormais, il s’agit d’une simple fréquence – l’ennui, l’ennui des groupes qui ne changent pas pour satisfaire des enfants qui ont vieilli. Voilà un bouleversant paradoxe, celui de la pop moderne. Cette impression qu’autrefois les disques nous façonnaient et qu’aujourd’hui, nous leur demandons de nous ressembler.
J’aurais aimé que Grandaddy ne sorte jamais cet album, étant entendu que le groupe était allé au bout de sa proposition musicale avec The Sophtware Slump. Il faut savoir disparaître. Parfois, j’ai l’impression que nous sommes responsables de ces retours pathétiques, nous, pareils à de grands capricieux ne voulant pas croire aux choses qui finissent. Quels mélomanes sommes-nous devenus ? Plus que la qualité de ces retours musicaux, voilà la véritable question. //

/ Ce que j’aime en écoutant les albums des Smiths, c’est qu’à chaque étape de ma vie, leur approche se métamorphose. Voilà le bien précieux de la musique: elle a beau, parfois, appartenir au passé, elle se fait pourtant actuelle et nécessaire, pour chacun d’entre-nous, à un moment donné. Ineffable liberté qui rend la voix d’un mort plus incarnée que notre voisin de table lors d’un déjeuner.
Je crois que mon pire cauchemar serait d’apprendre un matin, sur un quelconque réseau social, la reformation des Smiths. Chacun irait de son commentaire puis viendrait le moment du teaser de l’album que l’on regarderait sur Youtube et pour finir, on écouterait en streaming cette production référencée et bien mise comme un musée. La bataille sera, ce jour là, définitivement perdue et on y sera pour beaucoup. //

 


Lyonel Sasso
Juillet 2017

 

 

Illustration : Paolo Uccello, La Bataille de San Romano (extrait) – Vers 1440

Theo Lawrence & The Hearts (Live Report)

Photographie © Pascal Blua

Theo Lawrence & The Hearts
Fête de la musique, Hôtel de Matignon, Paris — 21 Juin 2017

Il y a des personnes qui rêvent de monter les marches de Matignon… Pour ma part, je m’y rend ce soir pour assister à un concert. Et le souvenir ému que j’en garde, dépasse celui d’une chouette soirée musicale.

Le concert commence. Un jeune garçon passe à côté de moi, s’avance vers la scène, poussé par sa mère, qui lui a visiblement donner l’autorisation de s’en approcher. Il s’agrippe à la barrière et lui fait signe qu’elle peut repartir. Il doit bien avoir une petite dizaine d’années. La casquette qu’il porte, rivée sur la tête, ne lui enlève pas son air sage et timide.

Il n’est pas très grand et la scène est un peu haute. Il a les yeux rivés sur le groupe et plus particulièrement sur Theo, qui occupe le devant de la scène. Droit comme un i, sans bouger d’un quart de millimètres, il ne le quitte pas des yeux. Il est figé, comme « émerveillé ».

Il m’entend murmurer les paroles d’une chanson, se retourne et nos regards se croisent. Je perçois un mélange de concentration et de bonheur dans ses yeux. Il me sourit et d’un coup d’oeil, nous sommes devenus complices.
Je m’interroge… est-ce son premier concert ? …une sortie longuement négociée ou le hasard d’une déambulation dans les rues un soir de Fête de la musique ?

Sa mère viendra le voir plusieurs fois. Ses allers-retours nous agace. Je me pousse pour la laisser passer, il se retourne pour lui dire que tout va bien. A chaque fois, j’entends son regard me supplier : « S’il vous plait monsieur, dites lui qu’elle me laisse tranquille ».

Nous n’aurons finalement pas trouver l’occasion de nous parler. Mais ce que nous nous sommes dit ce soir là, à travers nos regards passionnés, dépasse les mots.


Pascal Blua

Epilogue.
En partant,  je ne peux m’empêcher de penser à cette soirée de 1978 où j’ai assisté médusé à mon premier concert. Après, plus rien n’a été pareil. J’espère de tout coeur que ce sera la même chose pour lui.

Ce  texte est dédié à Theo Lawrence & The Hearts.

theolawrencemusic.bandcamp.com

 

Bertrand Lapicorey

My essentials for Stereographics © Bertrand Lapicorey

LES ESSENTIELS DE BERTRAND LAPICOREY

“ Demandez-moi mon film, mon disque préféré, les livres que j’emporterais sur une île déserte, ou les choses dont je ne pourrais pas me passer (le fameux “jamais sans mon/ma/mes…”) et instantanément je me tétanise comme le hérisson, le lièvre, le renard, le sanglier, la biche, la chèvre, le cerf, le chamois, ou le bouquetin (je suis bien évidemment complètement indécis question totem animal) la nuit pris dans les phares d’une voiture. Mon cerveau se fige avant de repartir au ralenti, c’est en général le moment où après un long silence gêné je sors des noms qui me passent par la tête en poussant un soupir de soulagement, équivalent à une sortie d’apnée, une fois la tâche accomplie.
C’est dire ma réaction quand j’ai reçu un email de Pascal Blua me proposant de participer à son projet des “Essentiels”. Incapable de choisir comme dans une pièce de Corneille, de trier ou de réduire à l’essentiel, j’ai fini par faire une liste touffue, baroque, de bric et de broc, de lieux, de films, de livres, de disques et d’artistes qui cartographient mon univers et jalonnent mon parcours toujours en mouvement, poussé par la découverte, la curiosité, l’échange et le partage. Elle me dévoile autant qu’elle me dissimule, c’est peut-être pour ça qu’elle est très longue.

Bertrand Lapicorey
Juin 2017

Plus d’informations sur Bertrand Lapicorey
www.facebook.com/bertrand.lapicorey
culturismeblog.com

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Visuel créé à partir d’une peinture de Carmen Herrera (b. 1915), Green and Orange, 1958.
Acrylic on canvas  (152,4× 182,9 cm). Collection of Paul and Trudy Cejas © Carmen Herrera

JC Brouchard

My essentials for Stereographics © JC Brouchard

LES ESSENTIELS DE JC BROUCHARD

Mon premier réflexe pour ces Essentiels a été de commencer mentalement une sélection de disques et de livres qui comptent pour moi. Un pari impossible. Ne serait-ce que pour les disques. J’en chronique régulièrement dans mon blog depuis onze ans et demi maintenant, soit plus de 1.350 disques. Ils ne sont pas tous essentiels, mais ils ont tous une histoire et m’ont tous intéressé à un moment ou un autre. Alors, trier dedans, à quoi bon ? Sans parler de tous les autres qui n’ont pas eu droit à leur chronique.
Très vite, j’ai changé d’avis et je me suis dit que, à la rigueur, je pourrais me passer si je le devais de ma discothèque et de ma bibliothèque, mais il y a une chose qui est devenue essentielle pour moi, c’est mon ordinateur, avec ses données sur le disque dur et sa connexion à Internet. Avec ça, si le chat me laisse y accéder, je peux écouter de la musique, rédiger des textes et les publier en ligne, communiquer avec les amis et des inconnus, m’informer, faire des achats… Ça me va bien !

JC Brouchard
Mai 2017

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vivonzeureux.blogspot.fr

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Cathy Claret

My essentials for Stereographics © Cathy Claret

LES ESSENTIELS DE CATHY CLARET

J’ai pris 3 ou 4 objets à la volée sans trop réfléchir, je suis très instinctive. Ensuite, j’ai fait une photo avec mon téléphone et j’ai vu que tout mon monde était là… c’est étonnant !

Dans ce petit monde (le mien) on peut voir :

Au sol, le drapeau gitan : le bleu et le vert représentent le ciel et la terre et la roue rouge, le nomadisme.
C’est le seul drapeau que j ‘aime car il ne représente pas un pays mais au contraire, la liberté totale !

Un disque de Camarón de la Isla, mon idole, un vrai rockeur gitan.

Un funambule car j’adore me jeter dans le vide sans savoir ou je vais. J’aime le cirque.

Le métronome représente la musique. qui est ma vie et ma passion.

Le cendrier Perrier représente les sources d´eau du département du Gard d’où je suis originaire.

Une petite TV, comme le symbole de mon amour pour les réseaux sociaux.

Et la petite danseuse qui pourrait être ma fille….

C’est fou, j’ai choisi ces objets quasiment au hasard et après analyse, c’est tout a fait moi !

Cathy Claret
Juillet 2017

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Marianne Vergé

My essentials for Stereographics © Marianne Vergé

LES ESSENTIELS DE MARIANNE VERGÉ

Du thé, mais pas n’importe lequel : boire plusieurs tasses de thé m’est absolument indispensable le matin. Mes préférés sont le Earl Grey que l’on trouve chez Mariage Frères, au Palais des Thés, chez Bacquié à Toulouse ou encore à la Maison Arostéguy à Biarritz. Sur la photo, c’est le “Wedding Imperial” de Mariage Frères, un thé noir avec un parfum subtil de chocolat et de caramel. Enveloppant et réconfortant..

J’ai découvert la bière “IPA” lors d’un récent séjour à NY et j’en suis devenue accro. Je ne bois pas de vin, alors mes amis (ceux qui me connaissent bien !) ont la gentillesse de me réserver une petite bouteille de bière lorsqu’ils m’invitent à dîner.

Ce poste de radio lecteur CD me suit depuis mes années étudiantes, l’époque des premiers CD. Je ne me résous pas à m’en séparer. Le son est très bon et il a un lecteur K7 au cas où je voudrais un jour ré écouter celles que je n’ai pas jetées. J’écoute beaucoup la radio. J’adore qu’on me raconte des anecdotes sur des groupes et des chanteurs, comme le fait Michka Assayas sur France Inter. J’ai écouté bien sûr Bernard Lenoir pendant des années, et plus récemment, feu l’émission de Vincent Théval “Label Pop”.

Je ne suis pas fétichiste mais cette boîte vidée de ses biscuits corses contient les billets de tous les concerts que j’ai vus. Le plus ancien, c’est Elton John en 1984, le dernier en date c’est Grandaddy, un de mes groupes préférés.
Entre les deux, j’ai gardé comme tout le monde des souvenirs impérissables, entre autres The Cure à Toulouse en 1985, House of Love à Lille en 1993, Dominique A + Divine Comedy à Strasbourg en 1994, Radiohead à Rock en Seine en 2006…

Deux disques m’ont particulièrement marquée : “Aladdin Sane” de Bowie découvert vers 11 / 12 ans, un peu avant la déferlante “Let’s dance”. Bowie, c’est une histoire familiale. Je me suis rendue compte des années plus tard que c’était également le cas chez plusieurs amis. Il a été à une époque une sorte de fil conducteur dans mes amitiés. Bref, une star qui pour beaucoup d’entre nous est mêlée à l’histoire intime.
“Psychocandy” de Jesus & Mary Chain a été un autre de ces disques importants, ceux qui marquent le passage à une autre période de la vie (j’aurais pu citer aussi un disque des Smiths). L’écouter me procure aujourd’hui autant de frissons que lorsque j’avais à 16 ans.

Une assiette pour illustrer le pays basque où j’aime de plus en plus me rendre, où la “douceur de vivre” n’est pas un cliché. Tout y est beau, doux et agréable : les villages, les paysages de mer et de montagne, la cuisine, la météo, ses habitants… Il y a aussi un très bon cinéma à Biarritz, le Royal.

Cette boîte de bonbons est décorée avec une affiche ancienne de Soulac-Sur-mer (33780), une jolie station balnéaire du Médoc – c’est aussi une commune qui a connu un petit essor économique fin XIX° / début XX° – qui m’évoque des souvenirs d’enfance et d’adolescence lumineux. Une partie de ma famille y est née, y a vécu ou y vit encore. Hélas, je n’ai plus trop d’occasions d’y aller..

Mon tapis de Yoga. Cette discipline est pour moi essentielle, je la pratique depuis une vingtaine d’années. Le Yoga compte parmi ses innombrables bénéfices celui d’éveiller les sens… voir ci-dessus.

Marianne Vergé
Avril 2017

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Jens Lekman (Live Report)

Jens Lekman / Photographie © Philippe Bertrand

Jens Lekman
Festival Clap Your Hands, Café de la Danse, Paris — 21 Avril 2017

Jamais je n’aurai cru voir un jour Jens Lekman sauter sur scène comme un lapin, dès l’introduction de l’une de ses chansons !

Depuis ses premiers EP et une fabuleuse soirée à Mains d’Oeuvres en 2006 (aux cotés de Richard Swift et de Bill Wells, soirée à jamais gravée dans mes beaux souvenirs), Jens Lekman occupe une place particulière dans mon coeur et, pour rien au monde, je ne le raterai sur scène, comme sur disque.

Ce soir, le concert est un cocktail de calyspo-pop, de nova-disco et de samba-bossa qui séduit, chavire et emporte le public.

Mais pas moi.

Heureusement, après une petite heure en groupe, Jens revient seul sur scène.
Seul avec sa guitare, avec ses fabuleuses chansons-cartes postales et son art de la narration sans pareil.

Je retrouve alors, entre trois accords et deux silences, un sourire plus grand que tous ces habillages sonores.

En fait, Jens Lekman n’a pas besoin d’artifices.
Il se suffit à lui même.

I come running with a heart on fire.


Pascal Blua


soundcloud.com/jens-lekman
jenslekman.com/postcards

Photographie © Philippe Bertrand

 

Nick Ellis

My essentials for Stereographics © Nick Ellis

LES ESSENTIELS DE NICK ELLIS

1. Guitar ‘The Swede’  – The is the essential item in my life. It gets played everyday and has been used at every gig i’ve played over the last 6 years. It has travelled thousands of miles with me. It’s strong, loud and never goes out of tune. I once hit someone over the head with it when they tried to steal it while I was busking, and afterwards, still, it stayed in tune. I picked this guitar up in Stockholm, Sweden one Summer when I was busking around Europe. The Swede is not just a guitar, it is a voice. Or, maybe it’s a weapon?
2. A blank page and a pen – With a simple pen and a blank page, the smallest seed of an idea can become an important work of art. Essential for any thinker.
3. Photograph of my Uncle, Gerrard Parker – This man was the catalyst and inspiration for the greatest journey I ever took: life.
4. Book ‘Journey to the end of the night’ by Celine – Louis- Ferdinand Celine was the pen name for Louis-Ferdinand Auguste Destouches, a French novelist. Not only is this novel one of the greatest stories put to paper, but it’s magic is in it’s style. It broke the mould in the 20th Century. The style of writing in this book paved the way for many other great writers. No Celine – no Kerouac, no Dylan, no 60’s.
5. Love ‘Forever Changes’ – I found this record in a bin when I was 16. I knew nothing about them, went home and put it on. Forever changed. It was the first ‘hippy’ record I ever saw that had both black and white people on. I liked that. They looked like serious fucking dudes. For me, it is the greatest album ever written. Beautiful arrangements, fantastic writing, timeless sounds. A cross between classical and folk. Poetry of youth. The soundtrack of lives lived. There is nothing else quite like it. These guys were so young when they made this, 19 or 20 and the subject matter that they write about asks such big questions for such young minds. There is magic in this record that no other album seems to possess. i’ve never heard anything as good, since.
6. The Rolling Stones ‘Sticky Fingers’ – I like to fuck to this record and so does every woman I’ve ever met. If you don’t believe me, try it.
7. An English Dictionary – A Dictionary is the only book you’ll ever need. It’s works in a very simple way. If you don’t know what something means, look up the word and there’s your answer. Any other research can develop from there. Essential for any writer, thinker or word-lover. To know words is to understand language, to understand language is to know how to communicate. And communication is the essential thread of life.

Nick Ellis
March 2017


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My essentials for Stereographics by Nick Ellis / Photography by Robin Clewley Photography.
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