House of Wolves (Live Report)

House of Wolves / Photographie © Olivier Mahé

House of Wolves,
Silencio, Paris — 21 février 2017

« Ce soir, lorsque s’ouvre le lourd et silencieux rideau rouge, c’est en duo que l’on découvre House of Wolves.
À chaque bout de la scène, entre clarté et pénombre, les deux musiciens (Rey VIllalobos et Michael Kirts) se font face et s’enveloppent du regard.
Les délicates pulsations de la batterie rythment les accords de guitare, souvent à peine effleurés et habillent la douceur des mélodies, parfois juste murmurées.
La musique d’House of Wolves s’accorde parfaitement avec l’intimité du lieu et les grands espaces qu’elle ouvre dans notre imagination. Pas de fioritures, juste l’essentiel. »

Pascal Blua

Ce texte a été originellement publié dans un article de David Jégou pour Addict Culture
Merci à David et Olivier.


Photographie © Olivier Mahé
houseofwolvesmusic.com

Dave O’Grady

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LES ESSENTIELS DE DAVE O’GRADY (aka Seaform Green)

Gibson J45 – This is the guitar that I take everywhere, I use for every gig and is my dearest friend.
Hat – I found this hat in a lovely little shop in Amsterdam a couple years, as soon as I put it on..it was difficult to take off, so I kept it.
Headphones – No explanation necessary.
Drawing – This sketch is by Rich Robinson called ‘American Beauty’, it was very generous gift from him a few years ago. I think it is a perfect combination of beauty and ugliness.
1977 Fender Champ w/picture of myself and my mother – I got this amp for £100 on a used good website, I haven’t changed anything..it sounds killer!
Writing book w/ turquoise stone – I am always trying to take note of my thoughts, where better to take them down.
Polaroid Camera – I love this camera, It’s much more special when someone wants a photo with you and you can offer them a actual photo than a stupid selfie.
Howard Marks – Mr Nice was the first book I read for pleasure whilst working on a ship in the north sea one Christmas. A man who has led an incredibly exciting life.
Incense & Pipe – Well…its good to relax.
Oscar Wilde – His writing is humbling.
Scarf – I grew up in Dublin, Ireland. My first emotional experiences were watching St Patricks Athletic win and lose. It’s also where I learned to sing…”Oh when the Saints, go marching in, Oh..”
Vinyl (Eddie Harris) – I never collected anything, so now I collect vinyl…and Eddie Harris is wonderful musician, I was never into Jazz but he grabbed me.

Dave O’Grady
February 2017


Plus d’informations sur Dave O’Grady
www.seafoamgreenband.com
mellowtonerecords.com

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Thomas Guerigen

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LES ESSENTIELS DE THOMAS GUERIGEN

Dark Crystal de Jim Henson : un de mes films fétiches, de par la technique employée de marionnettes filmées en direct.  J’espère un jour réussir à faire un long métrage avec cette même technique.

Jules Verne parce que j’aime son univers et qu’il m’a fait rêver. Je rêve d’adapter Vingt mille lieux sous les mers en animation.

Du coca zéro : ma boisson fétiche, je fais la tête quand il n’y en a pas dans un café et je suis capable d’apporter ma bouteille quand je suis invité…

Une visseuse Dewalt et un mètre Stanley, parce que j’aime bien bricoler et ce sont de bonnes marques pour ça.

Un moule, une spatule et le fouet de mon Kitchen Aid parce que j’aime faire de la pâtisserie, rien de bien élaboré mais ça me détend.

Gustave Doré, pour son œuvre mais surtout pour la composition des décors et la mise en scène dans ses gravures.

Mes clés, parce que c’est utile.

Un billet de concert, parce que j’y vais plusieurs fois par semaine.

Ma chemise fétiche bleu électrique qui commence à être un peu usée.

Et la marionnette de mon premier court-métrage Klonox.

 

Thomas Guerigen
Février 2017

 

PS: Ont été oubliés sur cette image :
– ma casquette car j’en porte toujours une mais là je l’avais justement sur la tête…
– mon MacBook avec lequel je fais tout dans ma vie.
– alors que la musique est une partie importante de ma vie, je n’ai pas mis de disques, d’albums ou de CDs car je n’ai plus rien pour les écouter.


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Guillaume Stankiewicz

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LES ESSENTIELS DE GUILLAUME STANKIEWICZ

Une Guitare acoustique Martin D1 gaucher. A part en concert et en répétition, je ne joue quasiment jamais de guitare électrique. Cette guitare est MON instrument, le seul que j’utilise quotidiennement, le seul dont je sache jouer correctement, et celui sur lequel je compose toutes mes chansons, mon véhicule en somme. Pour ceux qui ne connaissent pas, Martin est une des marques de guitares folk les plus réputées. Le folk c’est en quelque sorte la trame de ma musique, le fil conducteur qui court de manière plus ou moins évidente dans chaque chanson. C’est sans doute un peu naïf, mais pour moi, jouer sur une Martin, même s’il s’agit d’un modèle relativement bon marché, était un peu un moyen de m’arrimer à cette musique, de me légitimer comme songwriter d’une certaine manière… Et bien sûr, c’est la marque utilisée depuis toujours par Neil Young.

Deux disques vinyles, « Time fades away » et « On the beach » de Neil YoungCes deux albums ont une histoire un peu particulière : pour des raisons un peu obscures, Neil Young a longtemps refusé de les rééditer en cd ou vinyle. Pendant longtemps ils étaient très difficiles à trouver alors qu’ils forment avec “Tonight’s the night” une sorte de trilogie noire qui est ce qu’il a fait de mieux. Je les avais achetés dans une « foire au disque » il y a bien longtemps, bien avant le retour du vinyle. Je me souviens que j’étais très fier de mon achat, la musique devenait un truc vraiment sérieux pour moi, pas juste un truc d’ado qui passerait une fois atteint l’âge adulte comme pour la plupart des gens. Je m’engageais.

Un Synthé casiotone CT-605. Acheté 50 euros sur Le bon coin il y environ un an à un type assez étrange. Je m’en sers beaucoup sur mes derniers morceaux et en concert. Les sons sont un peu cheaps mais ils ont un certain cachet et puis il y a une touche « sustain » qui met une sorte de fondu général très utile quand comme moi on ne sait pas jouer du clavier !

Mon EP « Sans cesse et sans bruit ». Si j’ai inclus mon disque ici, ce n’est pas tant pour l’auto-promo (encore que…) que pour l’illustration qui figure sur la pochette. Elle est l’œuvre de Yannis Frier. Pour ce disque, n’étant pas particulièrement fasciné par mon physique, ça ne m’intéressait pas tellement d’utiliser une photo de moi et les dessins de Yannis me parlaient. Je lui ai indiqué un certains nombre de références, la direction dans laquelle je souhaitais aller. Je voulais retrouver le mélange de naïveté et de mystère voire de gravité que je trouve par exemple dans les illustrations des contes russes par Bilibine, dans les mosaïques dorées des églises grecques ou encore dans les BD de David B., quelque chose qui renvoie à des émotions d’enfance, sans tomber dans un sentimentalisme facile. Nous avons pas mal tâtonné pour arriver à ce dessin et – je peux le dire vu que je n’en suis pas l’auteur – j’en suis très content. Bravo Yannis.

Un cahier. Ce cahier est rempli du début à la fin des notes organisant les sessions et le mixage de mon EP l’an dernier. Le budget étant serré, il fallait que tout soit précisément planifié… Bon à l’arrivée ce n’était pas si bien planifié que ça… J’ai retrouvé ce cahier en préparant cet inventaire et ça m’a amusé de m’y replonger : les notes sont limites illisibles, pleines d’incises, de flèches, de ratures, de schémas incompréhensibles… on pourrait les croire écrites par un fou. Ça me replonge dans cette période très intense. J’ai hâte de pouvoir travailler à nouveau en studio.

Un ordinateur portable et une carte son. Je n’ai bien sûr aucun attachement sentimental vis-à-vis de ces deux objets mais je les utilise tellement souvent qu’il était difficile de ne pas les citer. Comme tous les musiciens aujourd’hui ils font partie de mes principaux outils de travail. Ils permettent de penser un morceaux d’une façon globale, au risque de verser dans une approche un peu trop cérébrale, trop éloignée du geste du musicien, de l’engagement physique que suppose l’acte de jouer ou de chanter.

Un mug japonais. Je bois énormément de thé. En préparer est une sorte de minuscule rituel qui vient scander chacune de mes journées. C’est une habitude que je dois à ma mère et que je n’ai jamais perdue. Ça fait sans doute partie de tous ces gestes, expressions du visage, intonations de voix, habitudes que l’on décide presque consciemment d’adopter, comme pour rendre secrètement hommage à ceux dont on les tient.

Des recueils de poésie, des romans. Je n’ai pas une énorme culture littéraire à la base. Je suis un lecteur tardif, notamment pour ce qui est de la poésie. Mais mes textes ont parfois pour point de départ une lecture, non que je m’en inspire directement mais certaines déclenchent quelque chose dans mon cerveau, et je sens (comme à chaque fois que l’inspiration vient) que quelque chose demande à être créé, à sortir. Alors je sais que je dois me mettre au travail.

Guillaume Stankiewicz
Janvier 2017

 

Mostla Tape “Les années” à découvrir chez La Souterraine


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Boyarin

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LES ESSENTIELS DE BOYARIN

Cher Pascal,

J’ai mis un temps délirant à te répondre. J’ai eu le plaisir de lire la série d’autoportraits des Essentiels dès le printemps dernier, au moment où tu m’as proposé de participer à cette série : les gens invités ont des choses précises à dire, les photos sont belles, les textes intéressants et érudits ; cela m’a impressionné, et je doute vraiment d’avoir des choses aussi précises, intéressantes ou érudites à dire sur mes propres goûts, et la capacité de les décrire en quelques œuvres ou objets repères. (Par ailleurs, mes photos souffrent d’un amateurisme embarrassant).

J’ai constamment freiné au moment d’opérer une sélection d’objets fétiches. J’ai un léger souci avec les objets. Je ne trouve rien de plus déroutant que les objets : ils sont à la fois rassurants et suspects ; porteurs de mémoires émouvantes, mais émotionnellement sacrément encombrants. Par ailleurs j’ai autour de moi, essentiellement, des objets surtout banals, remplaçables. Sûrement rien d’essentiel. Tout est provisoire, jetable : j’ai déjà donné, perdu, me suis fait voler, subi la casse de toute catégories d’objets, disques, livres, ordinateurs, instruments de musiques, etc. Je ne dis pas qu’ils m’indiffèrent, il y a des objets auxquelles je tiens, que je serais peiné de perdre : mais je les perdrais quand même et ce ne serait pas si tragique.

J’ai également passé un temps terrible à chercher ce qui correspondrait à une valeur intime d’essentiel. Est-ce que j’ai forgé un palais mental, inaltéré, aux contours nets ? Y a-t-il des choses qui brillent d’un éclat plus fort, un éclat directeur ? A priori oui, des moments, des musiques, des récits, des visages… Des choses plus investies que d’autres, sur lesquelles je m’appuie davantage. Mais en essayant de les cerner plus sérieusement, tout cela finit par s’embrouiller : tout moment, tout visage, toute sensation d’attachement paraissent dépendre d’une série infinie d’événements qui les ont environnés, mais aussi de mémoires reconstituées, autant que d’oublis, qui les mélangent, les réadaptent, en changent les couleurs. Pour prendre un exemple, j’ai tendance à me dire spontanément que les musiques les plus essentielles sont celles que j’ai découvertes étant enfant. Je sélectionne ainsi le souvenir d’une petite poignée de disques parmi ceux que possédaient mes parents (dont je n’ai, d’ailleurs, plus matériellement la trace depuis longtemps) : les bandes-sons de Kubrick, A Clockwork Orange et Barry Lyndon, le Sergeant Pepper’s Lonely Heart Club Band des Beatles, Peer Gynt par John Barbirolli, mais aussi les partitions de ces petites danses baroques apprises très tôt à la guitare classique, ces sarabandes et ces gavottes, ou alors les musiques aigrelettes et mystérieusement riches de ces jeux vidéos du siècle précédent. Mais pourquoi celles-ci plutôt que d’autres ? Pourquoi celles dont je me souviens spontanément seraient-elles plus essentielles que celles que j’oublie ? Comment mesurer la part d’arbitraire dans cette reconstitution qui, a posteriori, semble me conforter un peu trop ? Peut-être y a-t-il eu des déclics secrets, des moments ensevelis qui ont donné un appui à tout le reste, des agents secrets de ma manière d’approcher les choses – si jamais, ce qui est très contestable, j’ai une quelconque manière d’approcher les choses.

En fin de compte, ce qui me soucie, c’est cette propension à se construire des points d’ancrage pour une identité personnelle. La fixation d’une identité me pose vraiment problème. Je ne dis pas que je cherche à me construire un univers vidé de tout référent particulier. En réalité j’ai tendance à accumuler des petites choses de rien – cailloux, coquillages, jouets ou figurines trouvés un peu par hasard, cartes et plans divers, images hétéroclites… Je ne cherche pas vraiment à savoir quelles sont leurs vertus ou leur effet curatifs. C’est seulement bien qu’elles soient là. Je dis bien, pas essentiel. J’ai tendance à penser qu’elles sont là, justement, pour éviter de se fonder trop sérieusement une identité, pour alléger le fardeau d’être soi plutôt que quelqu’un d’autre, le fardeau de vivre en un lieu précis, le fardeau d’avoir à construire et aménager un espace intérieur trop défini. Je vois un lien (si je puis me permettre) avec la musique que je fais. Cette musique est très pleine, voire confuse, c’est ce qu’on remarque (et, régulièrement, reproche) le plus souvent, mais en réalité cette superposition de couche me semble un exercice pour créer des évidements, du pas-connu, autrement dit pour décoller de ce qui est trop familier, et construire de nouvelles mémoires imaginaires.

Tout cela (et c’est trop long), pour finir par confesser que je ne préfère pas vraiment déterminer ce qui est essentiel. Je préfère ne pas être certains de mes repères. Ils empêcheraient de se perdre – puis de se retrouver d’une manière imprévue. Quand j’essaie d’arriver à un résultat substantiel, les intentions et les décisions y menant sont perpétuellement vagues et confuses, et c’est très bien ainsi. Pour finir – et je suis un peu embarrassé parce que cela ressemble à une pirouette assez tiède –, ce qui est vraiment essentiel est la capacité du réel à me surprendre et me déloger, et toutes ces parts, tous ces lieux et tous ces phénomènes en sont potentiellement capables. Donc, attachées à ces considérations assez poussives, j’ajoute quelques images vues. Elles sont à mes yeux des signes (parmi une infinité d’autres possibles) de tout ce qui est potentiellement vital et que je renonce à classer et nommer.

Boyarin
Janvier 2017

 


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Marc Morvan et Pascal Blua

Interview réalisée à l’occasion de la chronique de l’artwork de l’album “The Offshore Pirate” de Marc Morvan, classé dans le top 2016 des pochettes les plus marquantes par le site Neoprisme (artwork & musique).

Basiquement, que veut-elle dire, cette pochette de disque ?
Pascal Blua — Cette pochette est une invitation à l’aventure et à une certaine forme d’évasion épique et mystérieuse… mais c’est aussi une simple illustration stricto sensu du titre de l’album. L’artwork est construit sur le décalage visuel entre le graphisme de la pochette extérieure et le portrait qui se trouve sur la pochette intérieure.

Cette création-là est-elle une création originale, où une réutilisation ?
PB — Par principe, je ne réutilise jamais des créations d’un projet à l’autre, parce que je pense que chaque création doit être spécifique.
Pour cette pochette, nous nous sommes bien évidemment fortement inspiré des récits d’aventures, des films de pirates et autres récits épiques marins. L’image de la couverture est un photogramme extrait d’un film américain des années 50 et il correspond exactement à l’image que l’on cherchait. Nous avons garder la teinte noir et blanc d’origine même si Marc et moi aurions aimé avoir un reflet d’or dans l’oeil de la pieuvre, mais c’était vraiment hors budget de fabrication ! Par contre, j’ai retravaillé le portrait de Marc (signé du photographe Julien Bourgeois) de manière à garder une homogénéité et une cohérence visuelle de l’artwork. La typographie utilisée mêle le trait du dessin manuel à une forte évocation classique et littéraire, clin d’oeil aux grands romans d’aventures…

Artwork © Pascal Blua / Photographie © Julien Bourgeois
Artwork © Pascal Blua / Photographie © Julien Bourgeois

Y a-t-il, dans la démarche initiale, un lien à trouver entre le titre de l’album et cette pochette de disque ?
PB — Bien sur ! C’est un point extrêmement important pour moi lorsque je travaille sur une pochette. J’essaye toujours que la mise en forme graphique soit la plus juste possible par rapport au projet.
J’aime à travailler de manière collaborative, dans la construction et l’échange. J’ai eu l’énorme chance de réaliser des pochettes dans le cadre de véritables collaborations artistiques (Michael Head, The Apartments, 49 Swimming Pools, Label Pop Session, etc…) et quelques pochettes dites de “commande”. Même dans ce cadre, j’ai ce besoin d’échange dans le process de création qui souvent débouche sur une collaboration.
Mon travail graphique est une extension sensorielle et visuelle de l’univers musical. Le son et l’image ne doivent faire qu’un et en même temps se répondre : c’est un dialogue entre le fond et la forme.

L’idée de base vient-elle de Marc Morvan ou de toi-même ?
PB — C’est un long cheminement ! Le titre de travail de l’album était différent du titre que Marc a finalement choisi. J’avais commencé des recherches graphiques et conceptuelles assez poussées avec le premier titre mais plus l’album avançait dans sa réalisation et moins Marc se retrouvait dans le titre de travail.
Lorsqu’il a choisi le titre “The Offshore Pirate”, il avait une idée assez précise en tête de ce qu’il souhaitait. On a beaucoup échangé sur le sujet et la meilleure façon de le mettre en images : nous avons fait des recherches chacun de notre côté et nous nous sommes accordé sur cet artwork très rapidement.

Comment en es-tu venu, d’ailleurs, à cette collaboration avec Marc Morvan ?
PB — C’est de mon fait ! J’apprécie énormément la musique de Marc aussi bien avec son premier groupe 3 Guys Never In qu’à travers ses collaborations avec Ben Jarry.
Nous avons des amis communs et après la sortie de l’album Ophélia, j’ai pris contact avec lui, sans savoir qu’il travaillait sur le projet d’un album. Nous avons sympathisé, je lui ai formulé mon souhait de travailler ensemble et il m’a proposé de travailler sur la pochette de son nouvel album.


Pascal Blua
Décembre 2016


Plus d’informations :
Néoprisme (artwork & music)
facebook.com/Marc-Morvan

Marc Morvan, The Offshore Pirate, Les disques de l’Artisan/Differ-Ant, 2016

Sophie Feuillade

LES ESSENTIELS DE SOPHIE FEUILLADE

Musique is my boy friend à défaut des coups (sans l’accent espagnol) de foudre de Trafalgar et des vieux punks en costard.
Bisou.

Sophie Feuillade
Décembre 2016

 


Plus d’informations sur Sophie Feuillade
www.facebook.com/sophie.feuillade
www.facebook.com/pages/Sophie-Feuillade-Free-LANCE

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Arnaud Le Gouefflec

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LES ESSENTIELS D’ARNAUD LE GOUEFFLEC

Alors si je devais choisir une série d’objets ou d’éléments “représentatifs”, je ferai dans la monomaniaquerie, et je prendrais les 10 volumes de la série Back from the grave en piétinant la diversité, la pluralité et la variété avec mes bottes. Je suis fou des Back from the grave depuis ma plus tendre adolescence, et ça ne s’est pas arrangé avec l’âge : je viens de terminer d’en faire la complète acquisition et je pavlovise devant en ce moment même.

Les Back from the grave dont des compilations de 45 tours obscurs des sixties, parfois inédits, oubliés, perdus pour la science, qu’un fossoyeur du nom de Tim Warren a exhumé et sauvé de l’oubli, en écumant les studios, les vide-greniers, en frappant aux portes des vétérans. Je suis fasciné par l’obscurité, surtout quand il en sort quelque chose. Je suis fasciné par ce qui sort victorieux des ténèbres. Je crois que l’énergie créatrice vient de l’underground et que lorsqu’un contenu underground crève la surface et accède à une certaine lumière, la lumière elle-même en est changée, et le monde avec.

Les Back from the grave sont un défi à l’oubli, à l’indifférence. Il y a une forme de revanche là-dedans. Les Cramps, le groupes de psychobilly qui a beaucoup fait pour la réhabilitation de ce genre de groupes et qui est remercié sur les notes de pochette du volume 8, en a fait une devise : “Les Cramps sont là pour se venger.” Ça m’a profondément ému. Rien n’est plus beau qu’une belle revanche, surtout quand c’est contre la mort.

Les Back from the grave sont des compilations de sixties punk, c’est à dire de groupes qui, dix ans avant la date, sont déjà punk, pratiquent un rock primal, violent, bas de caisse, super, qui fait souvent passer les productions punk des années 80 pour des bluettes. Ce sont des groupes anachroniques et j’aime l’anachronisme, je le recherche tout le temps, car c’est un moyen subtil de voyager dans le temps.

Les Back from the grave sont des compilations de groupes adolescents. Je crois qu’on doit des comptes à l’adolescent qu’on a été. Je crois qu’à cet âge là, il y a des chose qu’on voit, et que ces choses-là ne peuvent être balayées d’un ricanement par l’adulte qui arrivera derrière.

Les Back from the grave sont une des pièces du grand puzzle du rock’n’roll, cette énergie venue d’on ne sait où, et qui s’est incarnée plusieurs fois, à différentes époques et dans des lieux renouvelés. Les Back from the grave témoignent de son passage dans les États-Unis des 60s. Je l’ai traquée dans les discothèques de prêt et chez les disquaires : on la recroise souvent, ici ou là sur le globe. Soyons vigilants. Elle repassera bientôt.

Pour toutes ces raisons, les Back from the grave sont une motivation pour se lever le matin, une bonne raison de naître, et un permis pour sortir de sa tombe.

Voilà ce que je voulais dire sur les Back from the grave et sur la vie en général.

Arnaud Le Gouëfflec
Novembre 2016

 


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eglisedelapetitefolie.com
arnaudlegouefflec.com

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Gildas Secretin

LES ESSENTIELS DE GILDAS SECRETIN

1- Des objets divers et variés
J’en ai des kilos. Chaque objet est un souvenir propre, il a son histoire et sa charge émotionnelle. C’est pourquoi je ne m’en sépare pas. Et que j’en ai des kilos…
2- Mon bureau de travail
Ici en mode “home studio”, il est plus généralement en mode “studio graphique”. Dans une circonférence de 2 mètres autour de mon iMac (qui se compose de tiroirs remplis à ras bord, d’étagères garnies et de recoins oubliés) se trouve l’essentiel de ce dont j’ai besoin pour travailler. J’y passe le plus clair de mes journées … C’est mon vis-à-vis quotidien et cela se passe bien pour l’essentiel.
3- Des épices
Plus généralement tout ce qui a un rapport avec la cuisine. Je suis souvent aux fourneaux.
4- Un carnet et un crayon.
On a toujours besoin d’un carnet. On pourrait dire la même chose d’un bon crayon mais je n’ai pas tant d’affinités avec les crayons qu’avec les carnets … un critérium de base fait l’affaire, de temps en temps un bon feutre. Mon stylet se tape l’incrustation sur la photo, il n’a pas vraiment sa place ici mais c’est en fait le “stylo” que j’utilise le plus …
5- De la nature
6- Des bouquins et de la musique
Je travaille toujours en musique. Liste non exhaustive et incomplète de ce que j’écoutais dernièrement dans la petite étagère (Lou Reed, Biolay, Chevalrex, Devendra, Vincent Liben … ) Non visible sur l’étagère : Rémi Parson, Nicolas Jaar, Nick Cave …
Quelques bouquins aussi. En résumé des lectures assez mainstream : de la SF pour me détendre, de la poésie pour me baigner, un peu d’ésotérisme ou de mythologie pour gamberger, et un petit chef d’œuvre de temps en temps (ici Basile et Massue de Arnaud Le Gouëfflec) pour remettre les pendules à l’heure.

Non présent sur ces photos : la famille évidemment, les amis cela va de soit, et mes appareils photos.

Gildas Secretin
Novembre 2016

 


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