LES ESSENTIELS DE LEWIS EVANS (PAR SA FEMME MANON)
Ventoline. Lewis est asthmatique ; il a toujours eu le fameux tube vert sur lui, parfois obtenu sans ordonnance et sans carte vitale, auprès de pharmaciens soucieux. À la maison, la Ventoline est présente dans toutes les pièces et en force sous le lit.
Veste USA. Mon mari porte un jogging assorti à un tee shirt Metallica ou un jean skinny combiné à une veste de jogging. Sur scène, ou à la sortie de l’école des enfants, il a le même look. La seule nuance dans l’apparence, c’est qu’il se rase la tête avant ses concerts. Sa veste iconique USA, il se l’ai achetée aux États-Unis lors d’une tournée avec son groupe The Lanskies. Lewis adore les États-Unis, il aime les hamburgers et affectionne profondément la douceur de Los Angeles.
Dacia Dokker (Uncle Albert), la première voiture de Lewis. Uncle Albert, c’est ainsi que Lewis a personnifié sa voiture Dacia Dokker. Sa voiture représente pour lui la liberté de transporter ses musiciens partout où le groupe est appelé, la possibilité de longs séjours en camping avec la famille ou les weekends en amoureux où on dort le bout des pieds en dehors du coffre. Sa voiture est un bordel rempli de factures, chaussettes, slips, vêtements d’enfants, jacks de guitares, pédales, médicaments. Uncle Albert est nettoyée de fond en comble avant chaque tournée, par respect pour les musiciens et aussi, quand il s’agit d’aller chez mon père, qui inspecte souvent le véhicule.
Sa guitare « Barbie ». J’ai offert une guitare à Lewis pour ses 18 ans. À l’époque, il faisait la manche et avait besoin de s’équiper. Je lui ai aussi prêté une chaise et une passoire rouge pour qu’il soit au point. Il a joué dans la rue sans avoir pris des cours de guitare, la voix dominant tout autre son provenant de l’instrument. La guitare est présente dans le quotidien familial. Je l’empêche de la sortir trop tôt dans la journée quand nous séjournons en camping (Lewis adore le camping). Cette interdiction évite les jams organisés autour de notre tente ; Lewis aime fédérer les campeurs. À la maison, Lewis sort sa guitare après chaque repas et organise des karaoké « Beatles » avec les filles et souvent, il me force a chanter les chœurs. En général, après une rupture avec Barbie, au retour des vacances, Lewis trouve de nouvelles mélodies bien percutantes.
Irma n’est pas un objet mais sa meilleure amie. Elle est présente sur la photo car Irma et Lewis sont toujours ensemble. Irma et Lewis regardent ensemble L’amour est dans le pré. Les ronflements d’Irma sont l’essence de ces chansons. Il enregistre ses chansons dans la cuisine avec un home studio sur la table a manger, avec Irma à ses pieds. Irma pète, Irma râle, Irma fait du bruit. Sur chaque chanson de ses albums, on peut entendre un bruit derrière… c’est son amie !
M comme Malice. Il y en a (un peu) dans le fait de se lancer dans l’écriture d’un texte consacré au nouvel album de Michael Head en voulant à tout prix éviter la forme classique de la chronique. Mais c’est Pascal Blua qui a demandé, et à Pascal Blua, on ne dit pas non. On dit oui… Mais on ruse un peu.
I comme ibérique. Oui je sais, Michael Head vient de Liverpool (pardon, rectification : Michael Head est Liverpool). N’empêche. Il en a toujours pincé pour l’Espagne et l’espagnol. Titres de chansons souvent, titre d’album ici. Pincement du cœur, pincements des cordes. Et peu importe la guitare pourvu qu’on ait l’ivresse… La première chose que j’aime d’amour chez ce drôle de bonhomme (trombine de gavroche cinquantenaire amusé d’être encore tellement en vie sur la radieuse pochette du sus-mentionné Blua), c’est ça, c’est ce côté bohémien, terriblement romanesque : mettez-lui un bout de bois flamenco acheté 40 livres dans une brocante pluvieuse de Sheffield, avec le manche tordu et des auto-collants Sisters of Mercy pour cacher les trous, et l’ex-Pale Fountains se débrouillera toujours pour vous chanter quand même un truc beau comme le soleil, un truc à vous tirer des larmes. Je ne sais pas d’où ça vient, cette “hispanité” des bohémiens de la Mersey. Lee Mavers a la même, John Power a la même, les gringos de The Coral ont la même. Origine mystérieuse mais effet garanti : Michael Head l’ibérique joue des chansons comme Maradona du ballon. Jeu naturel, pas plus réfléchi que ça. Facilité déconcertante, particulièrement dans cette façon de chanter, l’air de rien, la tête dans les nuages. I comme Icare, i comme easy.
C comme (faire plus) court, parce que si j’écris 20 lignes par lettre de son nom, vous n’irez jamais au bout de cette page.
H comme héroïque. C’est quoi, un héros, en musique ? Rayez les mentions inutiles. Un gros vendeur de disques ? (personnellement, je raye). L’auteur forcément maudit d’un ou deux tubes et puis s’en va ? (je raye). Un(e) précoce qui fait tout impeccablement jusqu’à ses 26 ans mais finalement décide de mourir d’une overdose à 27 ans ? (je raye). Ou bien… ou bien (vous me voyez venir) un coureur de fond, un passager clandestin dans l’histoire officielle du rock, rarement sur le pont en plein soleil, mais pas pour autant à fond de cale – quelque part entre les deux, dans son monde à lui, sa « classe à part » ? Paddy McAloon. Edwyn Collins. Peter Milton Walsh. Cette trempe d’hommes. Des vivants, qui n’ont pas oublié qu’il y a avait une vie (parfois cruelle, parfois usante) à côté de la musique… Donc oui, Michael Head est un héros. Qui a toujours fait les choses comme il pouvait. A son rythme. Avec ses moyens du moment, sa modestie parfois, ses gueules de bois. Mais aussi avec sa capacité à se relever, à refaire la paix avec la musique, avec l’idée d’être entendu, écouté, apprécié. Un honnête homme. Imparfait, mais entier. Et qui se permet ajourd’hui de mettre à peu près toutes les meilleures chansons de sa livraison 2017 à la fin de l’album en question. Et pourquoi pas après tout ? C’est qui le patron ?
A comme acoustique. Encore et toujours la base de tout. Un homme, sa guitare acoustique, le canapé, la télévision en fond sonore, le chat qui passe, accross the kitchen table. Un jour, chanson. Un jour, pas chanson. Pas grave, ça ira mieux demain… Savoir y revenir. En rêver la nuit. Oublier. Se rappeler. Oublier à nouveau. Commencer à trier. 5 chansons, 6 chansons… Et puis un jour, peut-être, ça fait un disque. Est-ce qu’on demandait à Maradona d’aller s’entrainer ? Non, il allait jouer au foot. Est-ce qu’on demande à Michael Head d’enregistrer un album ? Non, il joue de la guitare devant sa télé. Jusqu’au jour où.
E comme éternel. Pas certain qu’il le sache lui-même, mais la presse anglaise, généreuse ces jours-ci, semble enfin décider à lui dire (fucking pas trop tôt, les gars !!!) : oui, Michael Head a conçu, depuis le début des années 1980, une œuvre discographique qui a un incontestable parfum d’éternel. Depuis les Palies, depuis Shack, Head est dans cette cour-là, au milieu des très grands. Par la finesse extrême de ses entrelacs mélodiques, par le naturel désarmant de sa voix (cadeau divin), par son hispanité mêlée de crachin anglais, la souplesse toute latine des rythmiques qui lui viennent dès qu’il prend sa guitare. Head habite parmi les éternels. Le Jimmy Webb de Wichita Lineman (immortalisée par Glen Campbell). Le Scott Walker de The Seventh Seal. Le George Harrison de Something. Le Mac Davis de In The Ghetto (sublimée par Presley). Exagération ? Emportement coupable du fan qui ne se contrôle plus ? Je ne crois pas… Faut-il redire ici qu’il est crucial (en 2017 probablement plus que jamais) de distinguer les chansons (leur structuration, leur mode opératoire, leur charme intrinsèque) des interprétations plus ou moins éloquentes, flatteuses, tapageuses ou au contraire modestes qu’en feront plus tard leurs interprètes ? Ne jamais confondre le bois de la table et le vernis qu’on met dessus. Un exemple au hasard : Reflektor, d’Arcade Fire. Est-ce une grande chanson ? Je ne crois pas. Au mieux c’est un gimmick, un bout d’idée. Est-ce un bon titre une fois accouché, produit, gonflé aux hormones pro-tools et claps-claps electro ? Oui. Un exemple en sens inverse ? Velocity girl de Primal Scream. Un joyau brut, mais saboté en 85 maigres secondes d’un non-mix potache sous intra-veineuse Byrdsienne. Dommage (un peu) pour nos oreilles… mais ça n’en reste pas moins une géniale chanson… Vous pensez que je m’égare ? Quel rapport avec Michael Head ? Eh bien cet homme-là a su allier les deux (la puissance de la chanson, la pertinence de l’interprétation) pendant l’essentiel de sa carrière – et notamment quand il travaillait avec son frère John, qu’on regrette d’ailleurs de ne plus entendre apporter ses contre-champs lumineux à la 12-cordes électrique. Les Pale Fountains avaient cette qualité rare : ils écrivaient mieux que personne au monde des chansons des Pale Fountains, et en plus, ils les enregistraient avec une éloquence, une vista, une autorité naturelle que personne d’autre n’aurait pu approcher. Comme les Smiths. Comme les Woodentops. Comme Echo and the Bunnymen. Or, me semble-t-il, Michael Head a plutôt su garder cette double compétence peu fréquente : être à la fois le géniteur et l’accoucheur. Le bois de la table et le vernis.
Ici, ce miracle d’équilibre s’entend en particulier sur des titres comme Picasso et 4&4 still makes 8, qui ont comme point commun d’avancer tout droit, par la grâce d’une grosse caisse de batterie simplissime, un truc à faire marcher les enfants face au vent un jour de kermesse. C’est très basique, mais ça marche merveilleusement bien, car alors Michael Head peut laisser couler sa voix au naturel, et nous prendre in the palm of his hand avec les modulations de voix et subtiles développements de mélodies dont il a le secret. Aux premières écoutes, cela semble fonctionner un peu moins sur des titres comme Overjoyed ou Queen of all Saints, construites sur des rythmiques ternaires. Ça peut être un piège, une valse. Ça peut enfermer la voix dans des espaces réduits, faute de place disponible, faute d’oxygène. Au premier couplet de Josephine, on a peur pour la suite : que va bien pouvoir faire Michael Head de ce balancement pas original pour deux pence, de cette mélodie de chant plate comme une piste d’aéroport ? Et puis arrive le refrain, et là, c’est baroque around the clock, poussez les tables et faites entrer les joueurs de fifres. Preuve que ça peut être formidable, aussi, une valse ; et que Michael Head maitrise aussi bien l’écriture que la mise en scène. Comme on dit à Liverpool : BOSS.
L comme légèreté. Au sens de retenue, de délicatesse. De frisson dans la voix. Winter turns to spring est tout cela, et c’est une percée de bleu clair bienvenue dans un ciel ailleurs un peu trop chargé à mon goût. Head et un piano, that’s all. Head qui chante (un peu) comme Edwyn Collins, la voix au bord des larmes, au bord de cette soul mélancolique et noctambule qu’on joue dans les juke-box de Memphis quand les derniers clients sont partis se coucher. Et l’auditeur innocent que nous sommes se retrouve pris au piège, obligé de détourner pudiquement le regard quand l’autre personne dans la pièce dit : « ça va ? t’as l’air ému…?» (tu m’étonnes).
Fantasme pour aujourd’hui et demain : entendre Michael Head (et Peter Walsh, et Neil Hannon, et quelques autres encore) s’offrir le merveilleux plongeon dans l’ascèse et la nudité instrumentale que s’est offert Paddy McAloon lorsqu’il a rejoué l’essentiel de Steve McQueen à la guitare acoustique il y a quelques années (chef d’œuvre diabolique). Appelons-ça le « traitement-Johnny-Cash-American-Recordings ». Passé 50 ans, ça devrait être obligatoire et remboursé par la Sécurité Sociale. « Tiens, Michael, voilà ton billet d’avion : tu pars quinze jours chez Rick Rubin, tu t’inquiètes pas, il t’expliquera…»
H comme HMS Fable. Ou Here’s tom with the weather… A toi, jeune internaute qui passe ici un peu par hasard (ou erreur), les vieux gars comme Pascal Blua et moi te disent que tu dois aussi t’intéresser à la discographie antérieure de Michael Head. Non mais.
E comme évidemment. Evidemment Workin’ family. Evidemment Rumer. Evidemment Wild Mountain Thyme. Evidemment les Byrds, évidemment Love, évidemment Shack période Zilch (tellement sous-estimé, ce disque). Ces titres-là sont la chair, l’âme, le sang et les larmes d’Adios Senor Pussycat. Michael Head dans un miroir face à lui-même, les yeux grands ouverts. « Oui, j’ai vécu tout ça… Oui, je suis toujours là…» Michael Head ? An absolute NON beginner, qui a pourtant gardé tout le charme innocent de sa brillante jeunesse. Ça se fête, non ?Alors sur le sublime Rumer, il a invité des copines pour faire des choeurs très coeur (avec les doigts), façon Leonard-Cohen-part-faire-du-surf-à-Malibu. Et du coup elles sont restées chanter sur la très californienne et non moins réjouissante Wild Mountain Thyme. Merveilleuse fin d’album.
A comme Adios Amigo. Quoi, c’est déjà fini ? Alors vivement le prochain album. (Nota bene : m’est avis que Michael va les enchaîner dans les années qui viennent, et qu’ils vont se vendre de mieux en mieux, juste retour des choses). En attendant, soyons clairs : celui-là est somptueux. Je déteste les notes, mais puisque vous insistez : 9,37 sur 10.
D comme Disquaire, Demain, Direct, D’accord ?
Emmanuel Tellier 20 octobre 2017
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MICHAEL HEAD BY EMMANUEL TELLIER (1)
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M is for mischief. There’s (a bit) of that in the mere fact that I’m sitting down to write something about the new Michael Head album but a conventional review is the very last thing I feel like doing. Still, Pascal Blua asked me to do it and you don’t say “no” to Pascal Blua – you say “yes”, you just need to be a bit crafty about it.
I is for Iberian. Yes I know, Michael Head comes from Liverpool (sorry, my mistake – Michael Head is Liverpool). Even so, he’s always had a thing about Spain and Spanish – often it’s in the titles of songs, but this time it’s the album itself. When you’re plucking the (heart) strings, it doesn’t really matter what guitar you use as long as you can feel that exhilaration… That’s the first thing I love about this rather odd bloke (looking like a fifty-something street urchin, looking amused at still being alive on the radiant sleeve designed by the aforementioned Mr Blua), his bohemian and incredibly romantic side – just give him a cheap flamenco guitar picked up from a rainy Sheffield flea market for 40 quid, with a twisted neck and Sisters of Mercy stickers hiding the holes, and the former Pale Fountain will still manage to sing you something as gorgeous as the sun that’ll reduce you to tears. I don’t know where this Hispanic thing all the Mersey bohemians seem to have comes from – Lee Mavers has got the same thing, so has John Power, so have the gringos from The Coral, but wherever they get it from, it never fails – Michael Head the Iberian plays songs the way Maradona played with the ball – naturally, without even thinking about it. There’s a disconcerting ease, especially in the way he sings, as though it didn’t matter, with his head in clouds. I is for Icarus and it’s as easy as A-B-C.
C is for cutting it short, because if I write 20 lines for each letter of his name you’ll never get to the end of the page and Pascal Blua won’t like that.
H is for heroic. Just what is a musical hero? Delete all that do not apply. Is it someone who sells loads of records? (I’d delete that one myself). Is it a tortured soul who writes a couple of hits and then does one? (I’d delete that as well). Is it a precocious type who doesn’t put a foot wrong up to the age of 26 but ends up deciding to die of an overdose at 27? (That’s another one I’d cross out). Or else… Or else (you’re way ahead of me) is it a long-distance runner, a stowaway in the official history of rock, rarely found sunbathing up on deck but not actually hidden away at the bottom of the ship’s hold – someone who’s somewhere between the two, in his own world, in a “class of his own”? Paddy McAloon. Edwyn Collins. Peter Milton Walsh. People like that. These are survivors, who haven’t forgotten that there’s a life (though it may sometimes be cruel and sometimes exhausting) outside music… So, at the end of the day yes, Michael Head is a hero. He’s someone who’s always done the best he could – but at his own pace, and with whatever he happened to have at the time, sometimes drawing on his modesty or his hangovers, but sometimes using his ability to pick himself up again, to make peace again both with music and with the idea of being heard, listened to and appreciated. An honest man – imperfect but with his integrity intact. He’s now allowed himself to put nearly all the best songs on his 2017 album right at the end – and, after all, why shouldn’t he – who’s the boss here?
A is for acoustic. This is still the basis of everything, just as it always has been. A man, his acoustic guitar, the sofa, the television in the background, a passing cat, Across The Kitchen Table. One day a song might come along, the next day it might not. Still, never mind, things’ll be better tomorrow… You need to know how to come back to it. You need to dream about it at night. Forget. Remember. Forget again. Start picking out the good ones. Five songs, then six… Then one day maybe you’ve got enough for a record. You don’t think they used to ask Maradona to go and train, do you? Of course not. He went off and played football. So nobody’s going to ask Michael Head to record an album, are they? Of course not. He’ll sit and play the guitar while he’s watching the telly. Until, one fine day…
E is for eternal, as in timeless. I’m not sure he knows it himself, but the British press are feeling generous nowadays, and they seem finally (and not a fucking minute too soon, lads!!!) to have decided to inform Mr Head that, since the early 1980s, he’s been assembling a back catalogue with an unmistakeable whiff of the timeless about it. Since the Paleys, since Shack, Head has been right up there with the very best. It’s in the incredibly delicate way he weaves his melodies, his disarmingly unaffected voice (a gift from the gods), his combination of Spanish sun and English drizzle, the very Latin suppleness of the rhythms that come along the minute he picks up his guitar. Head is up there with the timeless artists. The Jimmy Webb of Wichita Lineman (immortalised by Glen Campbell). The Scott Walker of The Seventh Seal. The George Harrison of Something. The Mac Davis of In The Ghetto (performed sublimely by Presley). Do you think I’m exaggerating? Am I just a fan getting guiltily carried away? I don’t think so… Do I need to repeat here that – in 2017 probably more than ever – it’s crucial to make a distinction between the songs (the way they’re structured, the way they work, their intrinsic charm) and how performers may approach them later on, which can vary in terms of how articulate, flattering, ostentatious or, on the contrary, modest they are? Never confuse the wood from which a table is made with the varnish on top of it. Here’s a random example: is Arcade Fire’s Reflektor a great song? I don’t think so. At best it’s a gimmick, a fragment of an idea. Is it a good track once it’s been laid down, produced, beefed up with Pro Tools steroids and electro handclaps? Sure. OK, then what about an example of the same thing the other way around? Take Primal Scream’s Velocity Girl, that’s an unpolished gem, but messed up by an 85-second schoolboy non-mix on a Byrdsian IV drip. It’s (rather) a shame when you listen to it… but it’s still a fantastic song… OK, OK, so you think I’m rambling, do you? What’s all this got to do with Michael Head? Well, this bloke has managed to combine the two (the power of the song and the right performance) throughout most of his career – and especially when he was working with his brother John, it’s a shame we no longer hear his chiming electric 12-string counterpoints. The Pale Fountains had that rare quality – they wrote songs Pale Fountains better than anyone else in the world, and they also recorded them with an eloquence, an outlook and a natural authority that nobody else could’ve got near. Like The Smiths. Like The Woodentops. Like Echo and the Bunnymen. Even so, it seems to me that Michael Head has more or less managed to retain the unusual twofold skill of being both the parent and the midwife. The wood from which the table is made and the varnish.
Here, you can hear this miracle of balance particularly on tracks like Picasso and 4&4 Still Makes 8 – what they have in common is that they move straight ahead, driven by an incredibly simple great big bass drum, the kind of thing you need to get reluctant children marching into the wind on a church outing. It’s very basic, but it works wonderfully because it means Michael Head can let his voice flow naturally, picking us up in the palm of his hand with those vocal modulations and subtle melodic developments that only he knows how to pull off. On the first few listens, it doesn’t seem to work quite as well on tracks built upon compound rhythms such as Overjoyed and Queen Of All Saints. A waltz can be a trap – it can hem the voice into small spaces, where there’s not enough room or oxygen. When you hear the first couplet of Josephine, you’re afraid of what’s coming next – what can Michael Head possibly do with this hackneyed tuppenny ha’penny swaying rhythm and a vocal melody that’s as flat as an airport runway? Then comes the chorus, and it’s baroque around the clock, push back the tables and bring in the fife players, proving that a waltz can be amazing too; and that Michael Head is as good at writing as he is at directing. “Boss”, as they say in Liverpool.
L is for lightness of touch. In the sense of restraint and delicacy. A shiver in the voice. Winter Turns To Spring is all of this, and it’s some welcome light blue breaking through a sky which is rather too overcast for my taste. It’s just Head and a piano. Head sings (a bit) like Edwyn Collins, his voice welling up, bordering on the kind of melancholic, late-night soul that’s played on jukeboxes in Memphis when the last customers have headed off to bed, and the innocent listener is caught in the trap, forced to look discreetly away while the other person in the room says “are you OK? You look a bit upset…” (who’d’ve thought it).
A ghost for today and tomorrow – hearing Michael Head (and Peter Walsh, and Neil Hannon, and a few others) indulging themselves with a wonderful dive into asceticism and instrumental nudity, of the kind Paddy McAloon allowed himself when he reinterpreted most of Steve McQueen on acoustic guitar a few years back (an uncanny masterpiece). Let’s call it the “Johnny-Cash-American-Recordings treatment”. Once you get past 50 it ought to be compulsory and you ought to be able to claim the cost back from the Social Security. “Hey, Michael, here’s your ‘plane ticket – you’re off to spend a fortnight at Rick Rubin’s place, don’t worry, he’ll tell you what it’s all about when you get there…”
H is for HMS Fable. Or Here’s Tom With The Weather… It’s up to young Web users like you who’ve come across this page more or less by chance (or by mistake) but take it from old blokes like Pascal Blua and myself, you really should check out Michael Head’s back catalogue. No really, go on…
E is for evidently or, to put it another way, obviously. Workin’ Family obviously. Rumer, obviously. Wild Mountain Thyme, obviously. The Byrds obviously, Love obviously, Zilch-period Shack obviously (such an underestimated record). These tracks are the flesh, the soul, the blood and the tears of Adios Senor Pussycat. Michael Head looking at himself in a mirror, his eyes open wide. “Yes, all that happened to me… Yes, I’m still here…” Michael Head? He really ISN’T an absolute beginner, even though he’s managed to hang onto all the innocent charm of his brilliant salad days – that, surely, is something to be celebrated, isn’t it? Then, on the sublime Rumer, he’s got some lady friends in to do some gorgeous (and very catchy) Leonard-Cohen-goes-surfing-in-Malibu-style backing vocals and, as they were there, they hung around to sing on the very Californian and no less delightful Wild Mountain Thyme, which is a wonderful way to finish an album.
A is for Adios Amigo. Eh? That’s it? Already? Well, roll on the next album. (N.B. I reckon Michael’s going to be releasing one record after another over the next few years, and they’ll get better and better, which’ll be only right and proper). In the meantime, let’s get this straight, this one is fabulous. I hate scores but, if you insist, 9.377 out of 10.
D is for do it – get yourself straight down to your local record shop tomorrow, OK?
1. Guitar ‘The Swede’ – The is the essential item in my life. It gets played everyday and has been used at every gig i’ve played over the last 6 years. It has travelled thousands of miles with me. It’s strong, loud and never goes out of tune. I once hit someone over the head with it when they tried to steal it while I was busking, and afterwards, still, it stayed in tune. I picked this guitar up in Stockholm, Sweden one Summer when I was busking around Europe. The Swede is not just a guitar, it is a voice. Or, maybe it’s a weapon?
2. A blank page and a pen – With a simple pen and a blank page, the smallest seed of an idea can become an important work of art. Essential for any thinker.
3. Photograph of my Uncle, Gerrard Parker – This man was the catalyst and inspiration for the greatest journey I ever took: life.
4. Book ‘Journey to the end of the night’ by Celine – Louis- Ferdinand Celine was the pen name for Louis-Ferdinand Auguste Destouches, a French novelist. Not only is this novel one of the greatest stories put to paper, but it’s magic is in it’s style. It broke the mould in the 20th Century. The style of writing in this book paved the way for many other great writers. No Celine – no Kerouac, no Dylan, no 60’s.
5. Love ‘Forever Changes’ – I found this record in a bin when I was 16. I knew nothing about them, went home and put it on. Forever changed. It was the first ‘hippy’ record I ever saw that had both black and white people on. I liked that. They looked like serious fucking dudes. For me, it is the greatest album ever written. Beautiful arrangements, fantastic writing, timeless sounds. A cross between classical and folk. Poetry of youth. The soundtrack of lives lived. There is nothing else quite like it. These guys were so young when they made this, 19 or 20 and the subject matter that they write about asks such big questions for such young minds. There is magic in this record that no other album seems to possess. i’ve never heard anything as good, since.
6. The Rolling Stones ‘Sticky Fingers’ – I like to fuck to this record and so does every woman I’ve ever met. If you don’t believe me, try it.
7. An English Dictionary – A Dictionary is the only book you’ll ever need. It’s works in a very simple way. If you don’t know what something means, look up the word and there’s your answer. Any other research can develop from there. Essential for any writer, thinker or word-lover. To know words is to understand language, to understand language is to know how to communicate. And communication is the essential thread of life.
LES ESSENTIELS DE DAVE O’GRADY (aka Seaform Green)
Gibson J45 – This is the guitar that I take everywhere, I use for every gig and is my dearest friend. Hat – I found this hat in a lovely little shop in Amsterdam a couple years, as soon as I put it on..it was difficult to take off, so I kept it. Headphones – No explanation necessary. Drawing – This sketch is by Rich Robinson called ‘American Beauty’, it was very generous gift from him a few years ago. I think it is a perfect combination of beauty and ugliness. 1977 Fender Champ w/picture of myself and my mother – I got this amp for £100 on a used good website, I haven’t changed anything..it sounds killer! Writing book w/ turquoise stone – I am always trying to take note of my thoughts, where better to take them down. Polaroid Camera – I love this camera, It’s much more special when someone wants a photo with you and you can offer them a actual photo than a stupid selfie. Howard Marks – Mr Nice was the first book I read for pleasure whilst working on a ship in the north sea one Christmas. A man who has led an incredibly exciting life. Incense & Pipe – Well…its good to relax. Oscar Wilde – His writing is humbling. Scarf – I grew up in Dublin, Ireland. My first emotional experiences were watching St Patricks Athletic win and lose. It’s also where I learned to sing…”Oh when the Saints, go marching in, Oh..” Vinyl (Eddie Harris) – I never collected anything, so now I collect vinyl…and Eddie Harris is wonderful musician, I was never into Jazz but he grabbed me.
La Violette Società – A situationist cabaret and a simple blueprint for quality and equality
Reactions have been surprising when we’ve explained the concept behind La Violette Società.
To us it makes perfect sense: a small and regular event where invited acts are equally billed, play for the same amount of time and receive an equal share of the proceeds. The event is promoted by our record label and the acts themselves via their social media networks. The audience at the shows will experience the act they know and like and came to see and are hopefully turned on to something new and different as well.
We’ve been approaching and inviting acts that we like and have been telling them all about it. The response has been like “that’s an amazing idea”. For smaller acts the equitable proposals are obviously surprising but in our eyes it’s a case of “listen, you’re a great band, why wouldn’t it be this way?” As for the larger acts – and we’ve had the audacity to approach some big names – they have unanimously said “We love the sound of that – what date were you thinking?”
There are no boundaries to the acts we’ve been inviting: bands, authors, poets, stand-up comedians, drag acts, mime artists, school choirs, ventriloquists, magicians, performing animals, art or film performances. If we think they’re really good we’ll jump at the opportunity to invite them and bring them into a future ‘Social.
One day we hope that La Violette Società will naturally evolve into a more regular event staged in different cities across the world – we have tentative plans for similar small events in Glasgow, London and Paris. There’s no rampant ambition at play, it’s just a simple concept which we know can be credibly applied to all social hubs and cultural communities. The ethics and quality criteria are more important than any scale or revenues – they will look after themselves.
The artwork and presentation for these events is crucial. The concept as ever being that the artwork should appeal directly to the people we want to pay attention. As longstanding fans of Ken Grant’s photography we were delighted when he too agreed to be involved.
Matt Lockett // Violette Records
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The inaugural La Violette Società took place at Buyers Club in Liverpool on 23 March 2016
The next La Violette Società is at The Shipping Forecast in Liverpool on 27 July 2016
Tickets www.tickettailor.com
La Violette Societa / A short film by Mark McNulty.
La Violette Società : un cabaret situationniste autour du partage et de l’équité.
Les réactions ont été surprenantes, lorsque nous avons présenté le concept de La Violette Società.
De notre point de vue, cela semblait une évidence : un petit événement régulier, où les groupes sont rémunérés équitablement, jouent le même temps et perçoivent une part égale des bénéfices. La promotion de l’événement est assurée par notre label et par les groupes eux-mêmes, au travers de leurs réseaux sociaux. Le public vient pour le groupe qu’il connait et soutient, et nous espérons qu’il profitera de l’occasion pour faire des découvertes !
Nous avons contactés les groupes que nous apprécions, et nous leur avons expliqué ce concept. La réponse a souvent été “c’est une idée fantastique“. Pour les groupes moins connus, cette proposition équitable est souvent perçu de manière surprenante, mais notre réponse a été “vous êtes un chouette groupe, alors pourquoi en serait-il autrement ?” Pour les groupes plus importants — car nous avons eu l’audace de contacter des groupes reconnus — ils ont répondu unanimement “on adore l’idée, quelle date est prévue ?”.
Il n’y a pas de limite aux participants que nous inviterons : des groupes, des auteurs, des poètes, des comédiens de stand-up, des transformistes, des mimes, des chorales scolaires, des ventriloques, des magiciens, des animaux savants, des performances artistiques ou cinématographiques… Si nous pensons qu’ils en valent la peine, nous sauterons sur l’occasion de les inviter à nos soirées !
Nous espérons qu’un jour le concept de La Violette Società évoluera vers un événement plus régulier, dans plusieurs villes autour du monde — nous avons d’ores et déjà des pistes pour créer de tels petits événements à Glasgow, Londres et Paris. Aucune ambition dans cette perspective, si ce n’est la certitude qu’un tel concept simple, peut s’appliquer à toutes les communautés sociales et culturelles. L’éthique et les critères de qualité sont plus importants que l’échelle de l’événement en lui-même, où que les profits qu’il génère, et nous pensons que tout cela s’équilibrera naturellement.
Le design et la présentation de ces événements sont, comme toujours, extrêmement importants pour nous. L’idée était de créer une communication simple et directe, qui parle immédiatement aux personnes concernées. Comme nous sommes de grands fans de l’œuvre du photographe anglais Ken Grant, nous avons été ravis qu’il accepte de participer.
La première édition de La Violette Società se déroulera au Buyers Club à Liverpool, le 23 Mars 2016. Au programme, The Blue Soul,Paul Birtill (le plus grand poète anglais vivant) et Joni O’Shea (votre plus grand songwriter).
Les billets (£ 6 et £7) sont disponibles à cette adresse www.michaelhead.net/boxoffice
Pascal Blua // Violette Records
— Violette Records est un label basé à Liverpool, Manchester et Paris, qui se consacre essentiellement à la diffusion de la musique de Michel Head.
Rencontre avec Mel Bowen, leader charismatique de Mercury 13, qui évoque l’esprit du Merseyside, The Jam, le Labour Party et la soul de Gil Scott-Heron.