Gildas Secretin

LES ESSENTIELS DE GILDAS SECRETIN

1- Des objets divers et variés
J’en ai des kilos. Chaque objet est un souvenir propre, il a son histoire et sa charge émotionnelle. C’est pourquoi je ne m’en sépare pas. Et que j’en ai des kilos…
2- Mon bureau de travail
Ici en mode “home studio”, il est plus généralement en mode “studio graphique”. Dans une circonférence de 2 mètres autour de mon iMac (qui se compose de tiroirs remplis à ras bord, d’étagères garnies et de recoins oubliés) se trouve l’essentiel de ce dont j’ai besoin pour travailler. J’y passe le plus clair de mes journées … C’est mon vis-à-vis quotidien et cela se passe bien pour l’essentiel.
3- Des épices
Plus généralement tout ce qui a un rapport avec la cuisine. Je suis souvent aux fourneaux.
4- Un carnet et un crayon.
On a toujours besoin d’un carnet. On pourrait dire la même chose d’un bon crayon mais je n’ai pas tant d’affinités avec les crayons qu’avec les carnets … un critérium de base fait l’affaire, de temps en temps un bon feutre. Mon stylet se tape l’incrustation sur la photo, il n’a pas vraiment sa place ici mais c’est en fait le “stylo” que j’utilise le plus …
5- De la nature
6- Des bouquins et de la musique
Je travaille toujours en musique. Liste non exhaustive et incomplète de ce que j’écoutais dernièrement dans la petite étagère (Lou Reed, Biolay, Chevalrex, Devendra, Vincent Liben … ) Non visible sur l’étagère : Rémi Parson, Nicolas Jaar, Nick Cave …
Quelques bouquins aussi. En résumé des lectures assez mainstream : de la SF pour me détendre, de la poésie pour me baigner, un peu d’ésotérisme ou de mythologie pour gamberger, et un petit chef d’œuvre de temps en temps (ici Basile et Massue de Arnaud Le Gouëfflec) pour remettre les pendules à l’heure.

Non présent sur ces photos : la famille évidemment, les amis cela va de soit, et mes appareils photos.

Gildas Secretin
Novembre 2016

 


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thomas jean henri (jour 5)

LES ESSENTIELS DE THOMAS JEAN HENRI

pascal, rencontré à paris un vingt deux septembre 2016, est un homme qui écrit.

A l’encontre

les gens sont bizarres.
suis-je ma normalité ?
sont-ils si différents ?

j’aime les gens.
je ne m’aime pas assez,
ou peut-être trop ?
défier les habitudes,
jouer avec son danger,
regarder ailleurs.

j’aime la différence.
courir sur l’horizon,
bousculer le confort.
le jeu des 7 erreurs n’en est pas un,
c’est une chance.

j’aime la rencontre.
la première.
briser le miroir.
se confier mais pas trop,
on ne sait jamais.

j’ai rencontré thomas dans sa cabane,
j’ai craqué une allumette
et nourri le feu.

pascal
novembre 2016


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thomas jean henri (jour 4)

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LES ESSENTIELS DE THOMAS JEAN HENRI

julien, rencontré à nantes un vingt et un novembre 2015, est un homme qui écrit.


je ne sais pas très bien ce qui fait que l’on se rencontre. la plupart du temps on se manque. on se passe à côté, tout empêtrés que nous sommes dans nos vies respectives (et distraits, il faut le reconnaître).

et puis parfois, la mer s’efface, nous voilà libérés de nos insurmontables insularités, et on se rencontre. il me semble que c’est ce qui nous agite au fond, atteindre l’autre qui habituellement se dérobe. on se doute, quoique confusément, qu’il n’y a rien de plus important que ce tressaillement de l’âme et du cœur.

une première rencontre répète les suivantes, celles que très vite on vient à espérer et qu’il nous faudra provoquer ou attendre.

c’est une répétition mais quand elles sont réussies, (on peut rater une première rencontre, ce n’est pas forcément rédhibitoire) on ne joue pas la comédie, c’est inutile et cela obligerait à différer la rencontre.

c’est une répétition mais on y chérit nos erreurs et nos maladresses, elles nous ressemblent et il est doux de s’y rencontrer soi-même.
on s’y reconnaît mutuellement comme l’autre qui comptera, sur qui l’on pourra compter et qui pourra compter sur nous.

cet autre qui aura à nous en raconter (sur nous aussi).

cet autre dont le cœur content suffira à nous contenter nous mêmes.

le 21 novembre 2015, à 700 kms de marseille et de bruxelles (il fallait bien cela), et alors que la tristesse recouvrait presque tout, j’ai rencontré thomas.

julien
novembre 2016


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thomas jean henri (jour 3)

LES ESSENTIELS DE THOMAS JEAN HENRI

coraline, rencontrée un douze décembre 2015 à schaerbeek, est une femme qui écrit.


à force de se croiser, d’échanger ou de partager des cafés, il peut arriver aux humains de se rencontrer.
à la faveur du hasard, par le truchement de circonstances mal définies, d’émotions vaguement digérées: la chose a lieu.
elle fait irruption, arrimée à l’instant, et ce n’est qu’à posteriori, à contretemps, qu’il devient possible de la nommer.

ce que dévoile cette occasion ne ressemble à rien de connu, de promis ou d’espéré. rien d’autre que la vérité d’un lien qui n’exige pas mais impose un constat: le mystère de qui nous sommes momentanément dévoilé.

face à face, côte à côte, cernés par le silence et le verbe alternants, nous empruntons une fréquence et une acuité inédites qui se dissoudront aussitôt l’instant passé.

nous-nous rencontrons à l’endroit précis où nos impossibilités se rejoignent. chacun laissant l’autre au bord de sa fracture à se demander comment cette fois il sera possible de la contourner, de la réduire ou pour un temps s’y noyer. nous restons interdits, implacablement isolés face à la solitude de l’ami, l’amant, le parent approché. infiniment condamnés à rester sur la rive de sa propre complexité habitée par les ombres, les congères, les lumières du passé : ce terrain vague où une mécanique s’est au fil des ans dessinée, cette zone grise à laquelle sans cesse nous revenons parce que c’est tout ce qui jusqu’ici nous a été enseigné.

nous-nous rencontrons quand sur la table offrandes et limites sont déposées. simultanément, généreusement, fermement. quand il n’y a plus personne à sauver, à maudire, à implorer. à l’instant où quelque chose en soi, en l’autre, s’est conjointement incarné. par la précision des mots, la présence, la minutie des gestes et des regards plantés. justes. juste plantés dans cet irrésistible présent qui dit me voici. tel qu’en moi-même, me voici. tu peux parcourir mon corps, retourner ma peau de bête et d’enfant mal né. tu peux investiguer, investir l’arrière de mes pensées, les tiroirs de mon appartement, la face cachée de mes rêves. tu peux le faire mais cela t’épuiserait parce que tu n’y verrais rien. rien d’autre. aucune autre réalité. pas de plus grande sincérité ni de meilleure possibilité qu’à cet instant précis, ce moment donné où par la grâce d’une quelconque vérité nous-nous sommes vus, dévoilés.

ici un risque. ici un miracle. un don. une fragilité.
ici un fanion vaillamment planté sur la cime de notre humanité.

il arrive que ces rencontres premières aient lieu et libèrent un espace où le lien se noue, ou se défait ; quand tour à tour reconnus et reconnaissants, renonçant à la fuite, nous est enfin donnée la possibilité d’aimer.

coraline
novembre 2016


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thomas jean henri (jour 2)

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LES ESSENTIELS DE THOMAS JEAN HENRI

jean, rencontré un deux septembre 1972 à braine l’alleud, est un homme qui écrit.


si les pavés sont toujours les mêmes, un peu plus luisants que la veille à cause de la pluie battante de la nuit, mes pas ne sont plus tout à fait les mêmes.

me suis-je dit, il devrait toujours pleuvoir ces matins-là pour mieux camoufler la pudeur des larmes de joie.

hier, il n’était pas là.

maintenant, il habite mes pensées jusque dans mes pas.

d’apparence, plus assurés que la veille mais je sais qu’il faut se méfier des enjambées nerveuses qui accompagnent la béatitude des premières rencontres.

demain, déjà, je sais qu’elles se feront plus mesurées, plus fragilisées, plus attentives aux petits pas espiègles qui me suivront.

dans une inébranlable permanence: que les pavés des rues glissent sous les généreuses averses ou brillent sous un soleil accablant n’y changera rien.

je ne marche désormais plus seul.

jean
novembre 2016


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thomas jean henri (jour 1)

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LES ESSENTIELS DE THOMAS JEAN HENRI

une fois par jour, juste le temps d’une semaine (jour 1)

et si, nos essentiels se trouvaient là.
juste là,
à l’aube de la première rencontre,
de cette idée,
de cet instant fragile,
de ce moment intensément précis,
où l’on a ouvert les yeux sur l’autre.

quel mot,
silence,
hésitation,
maladresse,
blague pourrie,
yeux baissés ou regards affrontés,
ont créé l’émoi,
la naissance d’un sentiment amoureux

avons nous consciemment choisi entre l’intense passion
et l’amitié profonde ?

qu’est ce qui nous a si intimement troublés
dans cet instant tangible et flottant ?

qu’est ce qui nous a vraiment appartenu ?

et puis,
puis, avec le recul des jours passés,

qu’avons nous gardé en mémoire de nos premières rencontres?

quels souvenirs avons-nous retenus pour construire notre propre histoire ?

et puis enfin,
peut-être répondre à celle qui.

celle qui si souvent
me demanda de lui écrire quelques mots,
quelques mots choisis sur notre première rencontre.

ce que,
par la force des choses,
je ne fis jamais.


en ce mois de novembre deux-mille seize,
j’ai proposé à quatre personnes qui écrivent.
de m’envoyer quelques mots,
quelques mots choisis sur l’idée de la première rencontre

thomas jean henri
novembre 2016


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Daniel Yeang

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LES ESSENTIELS DE DANIEL YEANG

Cinq albums île déserte
Choix cornélien et injuste de partir avec seulement quelques disques si je décidais un jour de m’isoler sur une île déserte. Pour ma part, cela serait Forever Changes de LOVE, ce live datant de 1963 (mais sorti en 1985) et peut-être le meilleur à n’avoir jamais été publié de SAM COOKE, Closer de JOY DIVISION, Technique de mon groupe préféré de tout l’étang NEW ORDER et surtout Vilosophe de MANES auquel je suis viscéralement attaché au point que j’utilise le titre de cet album comme pseudo. En effet, lorsque j’ai découvert ce disque, j’ai passé tout un week-end cloitré dans ma chambre à le passer en boucle — soit à peu près une cinquantaine de fois ! — et cela reste l’expérience auditive la plus intense que j’ai vécu dans toute ma vie. Cela ne m’était jamais arrivé auparavant et cela ne se reproduira certainement pas.

Un blazer Ugo Baldini, un polo Gran Sasso, une pochette Simmonot-Godard, une cravate tricot Howard’s Paris, des souliers Barker England, une besace 48h Leon Flam
Ce que l’on nomme parfois le “sartorialisme” est mon autre grande passion avec la musique. Auparavant, je me ruinais en vêtements de marques beaucoup trop chers, vous savez celles qui dépensent en millions en espaces publicitaires, et ce n’est que depuis quatre ans que je me suis réellement penché sur le sujet. Il s’agit ici de certaines de mes pièces favorites qui ce ne sont pas forcément parmi les noms les plus connus. Je fais désormais attention à la matière, la coupe, la fabrication ou les couleurs (majoritairement dans les tons bleus ou gris), m’inspirant autant du style britannique que celui preppy des universités américaines. Bref, j’assimile la recherche du beau vêtement comme le “digging” de vinyle. Les gens sont souvent étonnés de me voir habiller ainsi, d’ailleurs au boulot on m’appelle toujours “Monsieur le Directeur” (rires) !

Quelques classiques hip-hop
Le hip-hop à été le premier véritable univers musical auquel je me suis confronté durant mon adolescence, c’est pour cela qu’il était obligatoire que quelques classiques du genre fassent partie de ces essentiels. Le rap a réellement pris son essor en France durant la moitié des années 90 grâce à l’influence du boom bap new-yorkais et à cette époque j’avais toute la panoplie : je me sapais en t-shirt Helly Hansen et en baggy Triangle, j’écoutais religieusement Génération 88.2 et je voulais être rappeur ! Je me faisais appeler MC Ekinox et j’avais même enregistré sur K7 quelques freestyles avec des potes ! Par la suite, je me suis intéressé au black metal et me suis ouvert à d’autres courants musicaux. Même si je me suis ostensiblement éloigné de cet univers, je n’ai jamais renié le rap et je me suis remis à en réécouter massivement depuis cinq ans. Aujourd’hui, je considère tout ce qui touche au hip-hop ou au r’n’b contemporain comme la nouvelle norme pop, les productions sont ce qu’il y a de plus audacieux dans la musique actuelle.

Ma carte UGC illimitée
Je suis à la base un grand cinéphile et j’ai accumulé au fil des années près d’un millier de dvds que je revends au fur et à mesure. Cependant à partir de 2009, par manque de temps et surtout parce que je commençais parallèlement ma collection de vinyles, j’ai dû seulement mater une dizaine de longs métrages dont la moitié chez moi. Il aura fallu que j’aille voir Interstellar au cinéma en 2014, qui m’aura bouleversé, pour reprendre goût à cette passion et à me faire une carte d’abonnement mensuelle. Depuis, je vais en moyenne 8 à10 fois par mois en salles (en plus des films que je regarde à la maison) et j’essaye d’être plus curieux et de découvrir des petits films indépendants, étrangers ou français, chose que je n’aurais jamais pensé faire auparavant.

Ma collection de Blut aus Nord
BLUT AUS NORD
est certainement mon groupe préféré actuellement et je considère Vindsval, initiateur du projet, comme l’un des rares génies dans la musique. Par le passé, j’ai déjà tenté de collectionner TOUS les disques de certains de mes artistes/groupes favoris, je pense notamment à New Order ou Prince, mais j’ai finalement décidé de me ruiner uniquement pour BaN et je dois en posséder plus d’une cinquantaine pour le moment.

Des livres sur la musique, des mangas et des comics
En réalité et c’est parfois tabou de l’avouer, mais je déteste lire et j’ai vraiment du mal à stimuler mon imagination devant un bouquin. Par contre, je suis friand des livres au sujet de la musique: le black metal, ÉTIENNE DAHO, BILL CALLAHAN, la MOTOWN, FACTORY RECORDS et bien entendu PRINCE et DAVID BOWIE qui nous ont quittés cette année. Il est difficile de voir disparaitre coup sur coup deux de ses idoles en un si peu laps de temps. Pour ce qui est des mangas, je n’en achète plus autant qu’auparavant et le seul que je suis encore régulièrement est Coq de combat. Gen d’Hiroshima fait partie de mes essentiels, car il est à ce jour le seul manga à m’avoir fait pleurer. Quant aux comics, j’en ai plus d’un millier, VF et VO, collectés en près de 25 ans. Je suis surtout très super héros, mais cela ne m’empêche pas d’apprécier des choses plus “mondaines” telles que le mythique Maus.

Mon coffret COIL Colour Sound Oblivion
COIL
est un de mes groupes préférés et lorsque Peter “Sleazy” Christopherson prit la décision de sortir en 2010 un coffret en bois de 16 dvds retraçant quelques concerts, dont beaucoup filmé par des spectateurs, je n’ai pas hésité un instant malgré son tarif un brin exorbitant. Je reçois finalement le magnifique objet quelques mois plus tard en provenance de Thaïlande (Sleazy s’étant notamment établi là-bas dû à sa passion pour les jeunes hommes) et de devoir payer les frais de douanes s’élevant à un tiers du prix du coffret ! Bon je suis heureux de le posséder, c’est mon artefact à moi, et il vaut à priori quatre fois le tarif que j’ai dépensé à présent, mais cette taxe six ans après me reste toujours en travers la gorge (rires) !

Un maillot de l’équipe de France de football
Cela fait 25 ans que je suis fan de foot et ceux qui me connaissent à travers les réseaux sociaux ne se doutaient pas de cette passion puisque je n’en parlais quasiment jamais alors que je regarde des matchs toutes les semaines. Il aura fallu que j’évoque l’Euro cet été pour voir ressurgir tous les clichés éculés sur les footballeurs et leurs supporters, ça m’avait assez chagriné et j’ai tenu à faire une mise au point sur le sujet. C’est un mal uniquement français, si ce n’est pas le football, c’est un autre phénomène qui sera désigné coupable idéal des maux de notre société actuelle.

 

Daniel Yeang
Octobre 2016

 


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Alain Bibal

LES ESSENTIELS D’ALAIN BIBAL

Pet Sounds Mono UK First Press
Leica M6 – 35 mm
Leica M7 – 50 mm
Rolleiflex 2.8f
Levi’s Suede Jacket
Badges : SMiLE, Allah-Las, Brother Records (Merci à Matthew Correia)

Alain Bibal
Novembre 2016

 

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Philippe Lavergne

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LES ESSENTIELS DE PHILIPPE LAVERGNE

Rickenbacker 330 Jetglo : ma première “vraie” guitare. Un rêve depuis que je passais des heures à dévorer du regard les pochettes des Jam et des Chords.
A mes côtés depuis 1985 mais je la redécouvre en quelque sorte aujourd’hui, comme une ancienne fiancée perdue de vue un long moment et que l’on rencontre à nouveau. Et, agréable surprise, elle est toujours aussi belle.

MacBookPro : sans ordinateur, pas de connexion avec la France, les amis, la famille, l’actualité. Ma fenêtre vers l’extérieur, ma vie américaine étant plutôt confinée. C’est aussi ma TV, mes archives, etc. Un outil devenu indispensable.

Fouet : outil de travail. Aucun rapport avec le métier que j’exerçais en France mais ma famille a toujours eu le goût pour les bonnes choses donc quand il fallu me lancer sur le marché du travail américain, cette solution s’est imposée d’elle-même. Bilan provisoire : la restauration est une profession de névrosés.

CDs : j’ai toujours besoin d’un support physique pour la musique que j’aime. Mais je ne fais pas partie des fêtichistes du vinyle, même si c’est un bel objet, surtout le 25 cm. L’instant où l’on insère l’objet dans le lecteur a toujours quelque chose de magique ou de sacré. J’ai laissé mes vinyles chez mon ami Jérôme Mestre et j’espère qu’il pourra leur donner une deuxième vie. Ici, une très petite sélection de mes groupes chéris : Orange Juice (indispensable intégrale) et The Jam (mes deux LPs favoris). Cette semaine, mes groupes préférés sont Light Fantastic et Ablebody, des Californiens.

Tableau : mon regretté père était peintre à ses heures (et graphiste de profession). Ma région natale, le Roussillon, était sa principale source d’inspiration. J’y pense souvent. Quand je m’y rendais en train, j’avais des frissons au moment de passer les Corbières, cette quasi frontière naturelle entre l’Aude et le Roussillon.

Echarpe du PSG : Paris la ville a toujours exercé une fascination pour le Perpignanais que j’étais. Mes parents s’y sont rencontrés et mariés, mais je n’y suis allé que quatre fois (dont une fois pour voir le premier concert français du Style Council au Palace) avant de m’y installer pour de bon, en 1989. J’ai mis du temps à aimer le foot, qui ne me l’a jamais rendu, et c’est le PSG que j’ai choisi après que feue ma mère nous ait acheté le maillot Le Coq Sportif/RTL chez Just Fontaine à Toulouse. Me rendre au Parc est l’une des choses qui me manquent de ma vie française (l’excitation en sortant du métro, les frissons en se rapprochant du stade). Mais aussi les barquettes au marron, les quenelles, le boudin blanc, le confit de canard, les pommes dauphine et les merguez.

Album photo : mes frères et moi le lendemain de Noël. Je dois avoir 7 ans sur celle-ci. Un signe que j’allais finir aux USA : je porte une panoplie de cow-boy. Ils ont été essentiels à l’acquisition de ma culture musicale. Sans eux, pas de disques importés d’Angleterre, pas de NME, pas de Bernard Lenoir. Je leur dois beaucoup. La famille a toujours été quelque chose d’important pour moi. Être loin d’eux et des amis est difficile à vivre. Nous ne sommes pas vraiment bavards mais la musique et le foot ont toujours été comme un langage entre nous.

Livres : depuis quelque temps je lis essentiellement des biographies de groupes, mais aussi des auteurs tels que Colin MacInnes, Alan Sillitoe, Arto Paasilinna, Tim O’Brien ou Nick Flynn. Je suis plutôt obsédé par les Smiths en ce moment. Cela devrait se ressentir dans mon projet d’album avec le fameux Jarvis Platini.

Carton : j’ai déménagé 22 fois dans mon existence, donc les cartons ont une importance majeure. Ma maison en est encore remplie, au cas où je doive encore bouger. J’aimerais me fixer quelque part mais il est important d’être réactif.

Philippe Lavergne
Octobre 2016

 


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Michel Valente

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LES ESSENTIELS DE MICHEL VALENTE

Je n’ai pas réfléchi longtemps pour choisir mes essentiels. Par contre, je me suis longtemps questionné pour savoir comment j’allais les représenter ces essentiels. Après des semaines de tâtonnements, d’expérimentations, d’échecs, j’ai finalement choisi cette image que je m’imagine être un négatif de mes essentiels. Un négatif de moi-même.

Dr MARTENS : Je ne m’imagine pas vivre sans une paire de Dr Martens. Les chaussures parfaites. Celles-ci, ce sont les premières que j’ai juré à ma mère de garder toute ma vie.

Feuille BLANCHE / Feutre NOIR : Brel disait que sans travail, un don n’est rien qu’une sale manie. Je ne sais pas si j’ai un don mais oui, j’ai une sale manie : celle de dessiner partout sauf chez moi. En cours, en réunion, au bureau. Partout où je ne devrais pas. Le bruit du feutre sur la feuille a sur moi, le même effet que le diamant se posant sur le vinyle. Il m’apaise.

Fernando PESSOA / Le livre de l’intranquillité : Daniel Darc disait que plus fort que ce livre, il n’y avait pas. Je l’ai lu, c’est certain, où je ne sais pas, impossible de retrouver l’interview. Peut-être l’a-t-il dit pour d’autres livres, peu importe. Quand je dessine au bureau, je pense souvent à Pessoa et plus particulièrement à son hétéronyme, Bernardo Soares, le personnage du Livre de l’intranquillité. J’aimerai que mes dessins aient la même force que ses écrits même si je sais que c’est un vœu pieux.

AMALIA Rodrigues / Canta Portugal : Pour ne pas oublier d’où je viens. Pour ne pas oublier d’où vient ce disque. Pour cette pochette mélancolique qui résume à elle seule, la saudade. Parce que cette saudade vieille de plusieurs siècles et qui coule dans mes veines m’a, j’en suis convaincu, conduit vers cette pop mélancolique que j’aime tant.

MOTOWN Complete Singles / 1966 : Non pas pour ce que représente 1966 dans l’histoire de la pop mais plutôt parce que ce coffret contient mes deux chansons préférées de la Motown : Heaven must have sent you et Beauty is only skin deep. Ce ne sont pas les plus grandes chansons de ce label incroyable. Ni les plus belles d’ailleurs. Seulement mes plus belles à moi.

Un JEAN : J’ai une quantité, comment dire, non négligeable de jeans. Je me suis mis à les acheter comme les disques : avec obsession.

Une paire de TONGUE : Je souffre tellement des pieds qu’il m’est impossible d’imaginer une vie sans tongue. Plus qu’essentiel, indispensable.

Bret Easton Ellis / LUNAR PARK : Le livre que j’aurai aimé écrire.

Yves Adrien / Novövision : Un livre qui est plus qu’un livre. C’est une œuvre d’art. Rien de moins.

Un Tire-BOUCHON : Pour le plaisir d’ouvrir une bouteille de vin.

Une boîte avec les dents de laits de mes ENFANTS : Je sais que plus tard, quand ils seront partis, je regarderai cette boite pour me souvenir de leurs rires d’enfants.

BIRDIE / Some Dusty : C’est le disque vers lequel je reviens le plus souvent. Il est, pour moi, mon disque parfait. Il est la synthèse de mes obsessions musicales. L’élégance et la douceur de cette voix féminine, la mélancolie des refrains, la douceur des instruments. Ce disque est un rêve. Ou plutôt, allez soyons égoïste, mon rêve musical qui serait devenu réalité.

FELT / Let The Snake Crinkles Their Head To Death : Dans la liste de mes projets que je ne réaliserai jamais, il y a ce film sur l’enfance. Je n’ai pas l’histoire précise je n’ai en tête que la scène d’ouverture : Le printemps. L’après-midi. Un enfant sur un vélo, zigzaguant. Musique de fond, Song for William S. Harvey.

Elvis PRESLEY / The Complete 50’s Masters : Louis Skorecki a écrit que le rock était né en 1954 et mort en 1958. Je ne voyais pas où il voulait en venir jusqu’au jour où j’ai découvert les Sun Sessions d’Elvis Presley. J’ai alors compris où il voulait en venir. Je ne peux que lui donner raison.

IPHONE : Comment je faisais avant ?

IPOD : Xavier de Maistre a écrit Voyage autour de ma chambre, je rêverai d’écrire Voyage avec mon Ipod.

Un appareil PHOTO : Pour enfin, franchir le pas et oser l’argentique.

The SOPRANOS : Ma madeleine de Proust.

Jean-Jacques SCHUHL / Intégrale : Il est à la littérature ce que The Velvet Underground est à la musique. Un monument. Peu de personnes ont lu Rose Poussière mais tous ceux qui l’ont lu se sont lancés dans la littérature.

The VELVET Underground / Peel Slowly and see : Ils sont à la musique ce que Jean-Jacques Schuhl est à la littérature. Un monument. Peu de personnes ont acheté The Velvet Underground & Nico mais tous ceux qui, à l’époque, l’ont écouté ont monté un groupe.

Une CRAVATE : Je ne conçois plus de me rendre sur mon lieu de travail sans porter une cravate.

The BEATLES / Intégrale MONO : Qui n’a pas écouté Rubber Soul en Mono n’a jamais écouté Rubber Soul.

Un badge MONO : Parce que Phil Spector.

Marvin GAYE / Let’s Get It On : Marvin Gaye au somment de son art. Amoureux. En souffrance.

Un tourne-DISQUE : Tourne, tourne et tourne encore.

Louis SKORECKI / D’où viens-tu Dylan ? : J’aime le Louis Skorecki qui parle cinéma mais je préfère le Louis Skorecki qui parle musique et ce petit livre sur Bob Dylan, recueil d’articles sur le bonhomme, est non seulement fascinant mais il est, outre un autre regard sur Dylan, une porte d’entrée vers d’autres musiques.

Jean-Pierre GEORGE / Le Diable et la Licorne : Un livre d’une élégance rare. Un livre culte.

Sharleen SPITERI / Melody : Le plus beau des disques-hommages. Et puis, il y a cette pochette, magnifique, qui résume à elle seule toute la musique que j’aime.

The RONETTES / Presents Veronica : Pour, entre autres mais surtout, le cataclysmique Be My Baby, sommet inatteignable de la pop.

Otto PREMINGER / Le Cardinal : Dans cette fresque humaine, il y a les deux plus beaux, les deux plus admirables, les deux plus douloureux portraits de femmes que j’ai vu au cinéma. Romy Schneider n’a jamais été aussi belle et émouvante. Jamais.


Michel Valente
Mai 2016

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