Nesles

My essentials for Stereographics © Nesles

LES ESSENTIELS DE NESLES

Il y a sans doute autant d’essentiels que d’heures dans une vie.
Cette photo aurait pu être une autre.

J’aime le bordel. Ce qui bouge. Le mouvement.
C’est une sorte d’équilibre.
Trop d’organisation me rend cinglé.
Mais trop de foutoir m’étouffe. Plus d’air.Une photographie c’est d’abord un cadre, et j’ai horreur des cadres.

Ici bien sûr, il y a ce qui est montré, mais surtout ce qui est « hors-cadre », à côté, en-dessous, enfoui dans les couches, les sous-couches – pour peu qu’on ait envie d’y passer du temps.

Prendre de la hauteur c’est se libérer d’une finitude – en l’occurrence, de celle d’une photographie.
De l’air encore.

Livres, bibelots, disques, instruments, carnets, crayons, pinceaux, radio, gommes sont autant d’organismes vivants, incessamment découverts, touchés, caressés, parcourus, lus, relus, scrutés, trimballés, écoutés, aimés, choyés, utilisés, oubliés, repris. Des milliers de fois. Sans aucune lassitude. Ou parfois si. Et sans hiérarchie aucune.
C’est une succession de cycles, de priorités ou d’abandons qui cohabitent, se chevauchent, s’annulent ou se complètent.

Bonne balade.

Nesles
Février 2017

Plus d’informations sur Nesles
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nesles.bandcamp.com
waldenmusique.bandcamp.com

My essentials for Stereographics by Nesles — Photographie  © Jauris Casanova
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Mikael Charlot

My essentials for Stereographics © Mikael Charlot

LES ESSENTIELS DE MIKAEL CHARLOT (La Rive)

Un seul disque, à défaut d’en choisir cent. Il n’a pas été difficile à trouver. Le 1er Velvet, poétique et visionnaire, sauvage et sexuel, résume à lui seul tout ce que j’aime dans l’art en général.

Deux livres. Martin Eden de Jack London, grand roman désabusé, lu une seule fois à 15 ans, m’a laissé une trace indélébile tout comme Les Chants de Maldoror (et son pendant Les Poésies), découvert bien après, long poème en prose à côté duquel toute la production actuelle me paraît mièvre et mal écrite.

Goya et Les Caprices pour la noirceur et la vérité qui s’en dégage.

Un film. Répulsion, hypnotique et dérangeant, point d’orgue de la filmographie de Polanski et de celle de Deneuve (dont je suis très fan pour Belle de jour et les Demy notamment).

Une paire de baskets (les seules chaussures que je porte) et  des pulls uniformément noirs, gris ou bleus marine (en été, des t-shirts de la même couleur).

Du thé vert (2 sachets par tasse) et du chocolat, indispensables à une journée normale.

Des haltères. Parce qu’une journée sans activité physique (ça arrive souvent) est une journée où je me sens mal.

Des cassettes audio Par nostalgie (nos premiers enregistrements sur un Tascam 4 pistes, des quantités de souvenirs enregistrés).

Mon vieil Iphone 4 qui me suit véritablement partout.

Ma Takamine électro acoustique, petite et facile à jouer, la dernière guitare qu’il me reste.

Un médiator, toujours abandonné dans des endroits improbables.

Une rouleuse à tabac, cadeau qui m’est cher, à la fois talisman et boite de pandore.

“Mais bien sûr l’essentiel reste hors cadre … la promesse des matins, le soleil qui tape, les portes dérobées, les aires d’autoroutes, les étendues (les mers à boire), les sourires futiles (les amours d’un soir), les nuits blanches, le cœur qui bat … ”


Mikael Charlot
Mars 2016

Plus d’informations sur Mikael Charlot et La Rive
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La Rive par Matthieu Dufour
larive.bandcamp.com

My essentials for Stereographics by Mikael Charlot
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Didier Duclos

My essentials for Stereographics © Didier Duclos

LES ESSENTIELS DE DIDIER DUCLOS (La Rive)

En dehors des êtres chers, voici quelques-uns de mes essentiels.

  • Les Doc Martens: Depuis 25 ans, je n’ai porté que deux types de chaussures : tout d’abord des rangers pendant une dizaine d’années, et par la suite, des Doc Martens. On devine bien que je n’ai aucun attrait pour l’habillage du pied.
  • Les lunettes: À l’âge de 6 ou 7 ans, non content d’être un gamin enrobé, j’allais devenir binoclard.
  • Le Pod (le haricot rouge, sur le synthé): Le simulateur d’ampli est un outil très utile lorsqu’on vit en appartement et qu’on respecte un tant soit peu la quiétude de ses voisins. Toutefois, je me souviens d’une époque où j’enregistrais des prises de guitare électrique, à partir d’un ampli repiqué avec un micro, sans me soucier le moins du monde des nuisances sonores que cela pouvait provoquer. J’en profite ici pour faire mon mea culpa !
  • Les guitares: Ce ne sont pas précisément les guitares qui figurent sur la photo mais l’instrument – l’outil – qu’elles représentent qui m’est essentiel, surtout pour composer (à la guitare acoustique), et pour faire du bruit (la guitare électrique) car je suis un piètre guitariste et je pratique très peu. Cela dit, ce n’est pas un hasard si j’ai choisi de faire figurer sur la photo ma Telecaster. Elle est le fruit d’un heureux concours de circonstances, puisqu’il y a plus de… 25 ans, je l’avais vue dans la vitrine d’un magasin de guitares d’occase, à Pigalle, et elle m’avait bien tapé dans l’œil. Cependant, je venais de m’acheter une superbe électrique chez un luthier qui avait développé des modèles avec des caisses en métal ; l’achat d’une autre guitare électrique n’était donc pas d’actualité. Quelques mois plus tard, en assistant à un concert d’un collègue de travail de Mikaël (une « grosse bête » à la guitare, comme on dit, et un bon chanteur, qui plus est) à l’Espace Ornano, je revois la Telecaster en question sur la scène, comme guitare d’appoint. Encore quelques mois plus tard, le collègue de Mikaël décide de la revendre, et là, je me suis dit qu’elle serait pour moi ! Voilà pour l’anecdote.
  • Le synthé: Suite de la panoplie du bricoleur musicien : un clavier. Rien de très original, mais essentiel afin de piloter les banques de sons pour les arrangements « orchestraux » (à défaut de pouvoir se payer un ensemble symphonique, ou même un quatuor à cordes).
  • Le micro (sur le synthé, à gauche): Fin de la séquence « matériel de musique » avec un microphone. C’est plutôt utile quand on ne sait pas écrire la musique et qu’on veut retenir les mélodies trouvées… Jusqu’à il y a 3 ans, j’enregistrais guitare acoustique et voix à l’aide d’un vieux micro Shure SM56 donné par une âme charitable à une époque où je n’avais pas encore touché un manche de guitare autrement qu’avec des doigts tremblants, tout fébrile et impressionné que j’étais, perdu devant un monde à domestiquer (je devais juste savoir faire un Mi mineur). Récemment, j’ai fait l’acquisition d’un micro un peu plus performant (celui de la photo), qui m’a permis de me sentir un peu plus à l’aise avec ma voix. Et depuis, j’ai quand même appris quelques accords supplémentaires.
  • La photo de mon bureau et des ordinateurs (à gauche, au-dessous du synthé): Travaillant à domicile, je passe le plus clair de mon temps dans ce capharnaüm organisé. Longtemps réfractaire à l’informatique (probablement l’une de ces stupides postures qu’il m’arrive parfois d’adopter), mon activité professionnelle m’a pourtant amené à devoir maîtriser cet outil il y a à peine une quinzaine d’années. Aujourd’hui, il me serait impossible de m’en passer, tant du point de vue professionnel que du point de vue de la musique. Et voilà comment on se retrouve avec, en gros, un PC majoritairement dédié au travail et un Mac pour la musique.
  • Le casque : Sûrement pas la meilleure chose pour les oreilles, surtout lorsqu’on en porte un 8 à 10 heures par jour, mais essentiel pour le travail.
  • La bouteille d’eau: C’est impératif ! Vital !
  • L’imper de Colombo: Enfin, disons, dans le style Colombo. Des années durant, j’ai porté celui de mon père. Je pense qu’il était devenu encore moins frais que l’imper de ce cher lieutenant (voire même, que Peter “Colombo” Falk lui-même). J’ai dû le remplacer.
  • L’écharpe : Complètement accro. Une bonne drogue quand on est sensible de la gorge.
  • Les CD (photo en bas, à droite): Pendant quelques années, j’ai connu une relative précarité, sans avoir réellement à en souffrir grâce à mon peu d’appétence pour la consommation. Seul gros point noir, je le reconnais: ne pas pouvoir acheter d’albums. J’empruntais des CD à la médiathèque municipale ; j’avais également des amis bienveillants qui m’en prêtaient et parfois m’en gravaient. C’était la fête ! Au sortir de cette période de disette, quand j’ai pu à nouveau me procurer des albums, une sorte de boulimie compulsive s’est emparée de moi. Devant le ridicule de la situation, j’ai fini par me calmer, mais il me reste encore une pléthore de CD dont le contenu n’a fait qu’effleurer mes tympans. L’ensemble occupe un mur entier de mon appartement. Ce n’est pas malin lorsqu’on habite dans un petit appartement! À vrai dire, j’avais surtout faim de musique, bien sûr !
  • Les vinyles: J’ai rapatrié, de chez mes parents, quelques vinyles qui me sont chers : ces BO de Morricone (et de Michel Magne, aussi…) que j’écoutais, enfant, et dont la musique et les pochettes ouvraient les horizons du petit banlieusard de rien que j’étais.
  • Le sac noir: Avant ce sac – et ses prédécesseurs, du même acabit – j’utilisais des sacs FNAC. La grande classe.
  • Les livres sur le Portugal: Ça, c’est un petit clin d’œil au Portugal, un pays que j’adore et qui me manque.
  • Le bloc-notes: J’en ai usé, des blocs notes ! Grands, petits, tout me va. Je note des tas de choses différentes dessus, et quand j’en cherche une en particulier, je mets toujours un temps fou à la retrouver.
  • Quelques ouvrages de Céline & Kafka: Là encore, rien de très original. Céline, je n’en suis toujours pas revenu. Quant à Kafka, c’est un peu grâce à lui – si, si ! – et beaucoup grâce à un ami metteur en scène, que j’ai repris un semblant de confiance quand cet ami m’accorda la sienne, de confiance, en me chargeant de la musique d’une adaptation théâtrale de « La colonie Pénitentiaire », une formidable nouvelle de Kafka. À l’époque, j’avais plus ou moins laissé tomber la musique. Mais je m’égare… D’une manière générale, la lecture tient une place importante dans mon quotidien, sous diverses formes, cependant pour être franc, pas autant qu’elle le devrait. Je cède un peu trop souvent aux sirènes du 7 ème art.


Didier Duclos
Mars 2016

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La Rive par Matthieu Dufour
larive.bandcamp.com

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