J. Aubertin

My essentials for Stereographics © Jay Aubertin
On les reconnaît de loin. C’est parfois le chapeau, la démarche, le sourire en coin, la bolo tie, le Denim, les carreaux, parfois tout à la fois, parfois rien. Un petit quelque chose qui fait dire : celui-là, il vient peut-être de Vesoul, de Belleville ou de Clermont, mais il a l’Ouest dans la peau. L’Oklahoma, le Texas. La connaissance de la poussière, de la musique, des mythes américains. On les reconnaît de loin. Ils ne sont pas très nombreux en France, à connaître l’implacable poésie de Hank Williams, de Townes Van Zandt, de Guy Clark, de John Prine, ou plus récemment de John Moreland, Colter Wall, ou John Fullbright. Encore moins nombreux à prendre leur guitare et à leur emboiter le pas. En voilà un. Qui ira loin. Jay Aubertin.” — Baptiste Walker Hamon

LES ESSENTIELS DE J. AUBERTIN

Ma guitare
Aaaah ma beauté ! John Locke a dit : « Ne pas confondre coïncidence et destin ».
Chouette anecdote la concernant : je cherchais à acquérir une nouvelle guitare et j’avais repéré sur un site de guitares vintages une Gibson LG0 des années 60. J’ai donc pris rendez-vous pour l’essayer et j’avais extrêmement hâte.
Le jour J arrive, je vais au rendez-vous et ne voilà-t-il pas que le vendeur me dit « Alors en fait quelqu’un avait rendez-vous ce matin pour une autre guitare et au final il est reparti avec la Gibson LG0 que vous veniez essayer » …
Alors bon, autant dire que j’étais triste et un peu énervé intérieurement contre lui parce qu’il aurait pu m’appeler pour me prévenir, étant donné que j’avais une heure et demi de transports en commun pour me rendre au rendez-vous.
Bref, je laisse couler, puis je jette un oeil au reste de ses guitares accrochées au mur. Et là mon regard se pose directement sur cette fameuse LG1 (la grande soeur de la LG0 du coup) de 1965 et je lui dit « Et celle-ci ? Qu’est-ce qu’elle dit ? ». Il va donc la décrocher du mur et me la tend en me disant « Elle est plus polyvalente que sa petite soeur qui est plus faite pour du blues picking. Avec celle-ci tu peux tout faire ! Et bien vas-y, essaye la ! »
Je m’assieds, l’accorde rapidement, joue quelques accords et là : LE COUP DE FOUDRE.
Elle sentait bon ! Elle avait le son que je recherchais. Elle était belle. Avec son magnifique sunburst et son vernis craquelé (qui ne se voit pas malheureusement pas sur la photo).
Bon, elle valait le double de celle que je venais essayer à la base, mais je ne regrette rien et je suis même très heureux que quelqu’un soit venu le matin même pour l’acheter !
Alors, coïncidence ?

Mon chapeau
J’ai pris l’habitude de porter un chapeau il y a quelques années maintenant, je dirais 8 ans.
Malheureusement c’est ce qui me rendra très certainement chauve d’ici quelques années ! Mais maintenant il fait partie de moi, je me sens nu si je n’en met pas un.
J’ai celui-ci depuis 2 ans et demi il me semble, mais je viens tout juste d’en acheter un nouveau, un marron ! Du coup il est fort possible que maintenant, celui-ci reste un peu plus dans sa boîte que sur ma tête. Mais il restera toujours un fidèle compagnon. D’ailleurs je tiens à le remercier pour sa fidélité et sa confiance.

Townes Van Zandt
Townes, Townes, Townes. Que dire ?
Il est l’une de mes plus grandes inspirations, avec d’autres bien-sûr, mais Townes… c’est Townes. C’est le meilleur ! C’est un peu le Zizou du songwriting si je puis me permettre. Voilà, tout est dit.

Le vinyle de « The Party » d’Andy Shauf
Cet album est une pure merveille. Surtout quand on sait que l’artiste à enregistré chaque instrument lui-même (excepté les cordes je crois).
Encore une anecdote assez chouette : je l’ai vu en concert au festival « This Is Not A Love Song » à Nîmes l’année dernière et il se trouve que mon anniversaire était 15 jours après. J’étais chez mon frère à ce moment là. Un jour, étant tout seul dans l’appartement, je suis allé ouvrir au facteur pour réceptionner un colis à mon frère. Vu la forme et l’épaisseur du carton, je savais que c’était un vinyle et comme c’était mon anniversaire quelques jours après, je me doutais légèrement qu’il m’était destiné.
Le jour de mon anniversaire arrive, mon frère me tend son cadeau et vu la forme et l’épaisseur encore une fois, devinez quoi ? Et bien c’était un vinyle !
Mais il l’avait emballé avec du papier kraft, du coup c’était un peu transparent. J’ai tout de suite reconnu la pochette de cet album. Et là, je vois à travers l’emballage « For Jérémy. Love, Andy ». Je me lève en criant avec un grand sourire « NOOOOON TU L’AS FAIT DEDICACER AU FESTIVAL ????? ». Mon frère rigole, content. Je me rassois et là je me dis « Non mais attends, c’est moi qui ai réceptionné ce vinyle, puis je suis rentré le soir du concert avec lui, il avait aucun vinyle dans les mains ».
Et en fait, c’est mon frère qui avait signé ça au marqueur sur le film plastique du vinyle… La grosse blague quoi. Il avait en plus fait exprès de mal orthographier mon prénom (qui est JérémIE) parce que je cite « C’est plus courant Jérémy que Jérémie du coup ça faisait plus crédible. »
Voilà comment casser toute la joie et les espoirs d’un homme.

Les maquettes de bateaux
J’en fais la collection et je ne sais même pas pourquoi ! J’ai commencé avec une magnifique frégate du 18ème siècle que j’ai récupéré chez mon grand-père paternel après son décès. C’est le seul objet que j’ai voulu récupérer et j’ai aucune idée de pourquoi.
Puis après j’en ai acheté une autre en brocante, qui me plaisait. Et à partir de là j’ai commencé à en acheter plusieurs. Me voilà donc à faire la collection de maquettes d’anciens voiliers. J’ai aussi quelques objets en relations avec ça, une ancienne boussole marine offerte par ma chère et tendre, des dessins d’anciens navires de pêche encadrés etc… Je dois avoir une quinzaine d’objets en tout, donc c’est une petite collection pour l’instant.
J’aime bien l’ambiance qu’ils instaurent autour de moi. Qui sait ? J’étais peut-être marin dans une autre vie !
Celle-ci n’est pas forcément la plus belle, mais c’est la plus petite et donc la plus pratique à insérer dans cette photo.
Ma favorite reste et restera évidemment celle qu’avait mon grand-père, elle est vraiment magnifique et elle a évidemment une valeur sentimentale en plus.

Un morceau de bois
Et pas n’importe quel morceau de bois ! Il m’a été offert par mon ami Willy Tea Taylor au tout début de notre tournée aux USA. Je m’en souviendrai à vie : on avait onze heures de route pour rejoindre Phoenix, Arizona, notre première date de la tournée. On a décidé de faire la route de nuit pour pouvoir se reposer un peu la journée en arrivant. On s’apprêtait tout juste à partir quand j’ai ouvert la porte du van et Willy m’a dit : « Tiens ! J’ai quelque chose pour toi » en me tendant le morceau de bois. Bon au départ, je l’ai regardé et je me suis demandé pourquoi il m’offrait ça puis je lui ai dit « Oh, ben, merci ! ». Et là il rajoute « C’est un petit morceau de la maison d’enfance de Johnny Cash ! J’ai un plus gros morceau chez moi, j’y ai découpé un petit bout pour toi ».
C’est la classe, non ?

Pin’s Jurassic Park
Ma série de films favorite à vie !
C’est un long débat, même si je pense qu’on est à peu près tous d’accord pour dire que le premier est le mieux de tous et le restera (comme pour beaucoup de séries de films).
Pour ma part, le premier est culte. Le deuxième et le troisième sont plutôt bien. Le quatrième (le premier Jurassic World) j’avoue que ce n’est qu’une pompe à fric pas très intéressante (mais quand on est fan et qu’on voue un culte au premier, on en vient à aimer quand même, c’est là le problème). J’ai par contre été très étonné avec le dernier qui vient de sortir, qui est le cinquième (donc le deuxième Jurassic World), parce que bien que ce soit aussi une pompe a fric, c’est cette fois-ci une bonne pompe à fric. Bon, je dois dire que j’étais comme un gamin de 5 ans avant la séance, très excité à l’idée de revoir des dinos sur grand écran, mais tout en restant objectif et en oubliant mon culte envers Jurassic Park, il est plutôt bien réussi.

Mes pendentifs
Une tête d’aigle (mon animal totem), une croix ansée (Ânkh) et un fer à cheval.
Je ne crois pas forcément aux « portes-bonheur » mais je crois cependant en d’autres choses spirituelles qui sont représentées par ces trois pendentifs. C’est beaucoup trop personnel et ce serait quoi qu’il en soit trop long à expliquer pour le coup !

« The Complete Rhyming Dictionary » par Clement Wood
« The Essential HandBook for Poets and Songs Writers », voilà ce qui est écrit dans le cadre jaune de la première de couverture.
Essentiel mais qu’à certaines occasions pour moi. Parce que j’ai deux sortes d’inspirations concernant l’écriture de mes chansons, que je vais appeler « inspiration instinctive » et « inspiration forcée ».
La plupart du temps j’écris une chanson instinctivement. Quasiment toutes mes chansons ont été écrites comme ça, en même pas 10 minutes. J’ai d’abord une phrase ou un refrain entier qui est (c)hanté dans ma tête pendant toute une journée (voir plusieurs) et c’est au moment de l’écrire que la suite vient d’elle-même. Tout est comme dicté et chanté par je ne sais quelle petite voix dans ma tête. Il me suffit ensuite de retrouver la mélodie sur ma guitare et paf (non, ça ne fait pas des chocapics) j’ai une chanson !
Mais il m’arrive parfois de forcer l’inspiration, c’est le cas quand je trouve d’abord la mélodie à la guitare. À ce moment là, si la mélodie que je viens de trouver me plait beaucoup, je vais continuer à la jouer et généralement une phrase me vient en tête, ou un sujet vers lequel j’ai envie d’orienter mes paroles pour cette mélodie là. Dans ce cas, le fait de forcer l’inspiration me mène souvent à avoir des pannes d’inspiration, ou plutôt des pannes de rime. Et c’est à ce moment là que ce dictionnaire de rimes devient essentiel.

La BD « Duke »
Je ne suis pas spécialement un grand fan, mais un jour je suis entré dans une boutique de bandes dessinés car j’avais du temps à perdre en attendant je ne sais plus quoi. Je suis tombé sur cette BD, évidemment la couverture « western » m’a de suite attiré, puis je suis resté dans la boutique pour lire le premier tome et j’ai beaucoup aimé. J’ai acheté les deux premiers dans la foulée !
Malheureusement c’est une BD assez récente donc il n’y a que deux tomes, j’attends le troisième avec impatience.

J. Aubertin
Octobre 2018

Plus d’informations sur J. Aubertin
j-aubertin.bandcamp.com
facebook.com/j.aubertinsongs

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