Philippe Lavergne

My essentials for Stereographics © Philippe Lavergne

LES ESSENTIELS DE PHILIPPE LAVERGNE

Rickenbacker 330 Jetglo : ma première “vraie” guitare. Un rêve depuis que je passais des heures à dévorer du regard les pochettes des Jam et des Chords.
A mes côtés depuis 1985 mais je la redécouvre en quelque sorte aujourd’hui, comme une ancienne fiancée perdue de vue un long moment et que l’on rencontre à nouveau. Et, agréable surprise, elle est toujours aussi belle.

MacBookPro : sans ordinateur, pas de connexion avec la France, les amis, la famille, l’actualité. Ma fenêtre vers l’extérieur, ma vie américaine étant plutôt confinée. C’est aussi ma TV, mes archives, etc. Un outil devenu indispensable.

Fouet : outil de travail. Aucun rapport avec le métier que j’exerçais en France mais ma famille a toujours eu le goût pour les bonnes choses donc quand il fallu me lancer sur le marché du travail américain, cette solution s’est imposée d’elle-même. Bilan provisoire : la restauration est une profession de névrosés.

CDs : j’ai toujours besoin d’un support physique pour la musique que j’aime. Mais je ne fais pas partie des fêtichistes du vinyle, même si c’est un bel objet, surtout le 25 cm. L’instant où l’on insère l’objet dans le lecteur a toujours quelque chose de magique ou de sacré. J’ai laissé mes vinyles chez mon ami Jérôme Mestre et j’espère qu’il pourra leur donner une deuxième vie. Ici, une très petite sélection de mes groupes chéris : Orange Juice (indispensable intégrale) et The Jam (mes deux LPs favoris). Cette semaine, mes groupes préférés sont Light Fantastic et Ablebody, des Californiens.

Tableau : mon regretté père était peintre à ses heures (et graphiste de profession). Ma région natale, le Roussillon, était sa principale source d’inspiration. J’y pense souvent. Quand je m’y rendais en train, j’avais des frissons au moment de passer les Corbières, cette quasi frontière naturelle entre l’Aude et le Roussillon.

Echarpe du PSG : Paris la ville a toujours exercé une fascination pour le Perpignanais que j’étais. Mes parents s’y sont rencontrés et mariés, mais je n’y suis allé que quatre fois (dont une fois pour voir le premier concert français du Style Council au Palace) avant de m’y installer pour de bon, en 1989. J’ai mis du temps à aimer le foot, qui ne me l’a jamais rendu, et c’est le PSG que j’ai choisi après que feue ma mère nous ait acheté le maillot Le Coq Sportif/RTL chez Just Fontaine à Toulouse. Me rendre au Parc est l’une des choses qui me manquent de ma vie française (l’excitation en sortant du métro, les frissons en se rapprochant du stade). Mais aussi les barquettes au marron, les quenelles, le boudin blanc, le confit de canard, les pommes dauphine et les merguez.

Album photo : mes frères et moi le lendemain de Noël. Je dois avoir 7 ans sur celle-ci. Un signe que j’allais finir aux USA : je porte une panoplie de cow-boy. Ils ont été essentiels à l’acquisition de ma culture musicale. Sans eux, pas de disques importés d’Angleterre, pas de NME, pas de Bernard Lenoir. Je leur dois beaucoup. La famille a toujours été quelque chose d’important pour moi. Être loin d’eux et des amis est difficile à vivre. Nous ne sommes pas vraiment bavards mais la musique et le foot ont toujours été comme un langage entre nous.

Livres : depuis quelque temps je lis essentiellement des biographies de groupes, mais aussi des auteurs tels que Colin MacInnes, Alan Sillitoe, Arto Paasilinna, Tim O’Brien ou Nick Flynn. Je suis plutôt obsédé par les Smiths en ce moment. Cela devrait se ressentir dans mon projet d’album avec le fameux Jarvis Platini.

Carton : j’ai déménagé 22 fois dans mon existence, donc les cartons ont une importance majeure. Ma maison en est encore remplie, au cas où je doive encore bouger. J’aimerais me fixer quelque part mais il est important d’être réactif.

Philippe Lavergne
Octobre 2016

 


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www.facebook.com/philippe.lavergne
countryclub.bandcamp.com

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Christophe Corneau

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LES ESSENTIELS DE CHRISTOPHE CORNEAU

De l’enfance, il y a le souvenir de chansons entendues à la maison, Aznavour, Bécaud, Brel, Dassin puis les années collège au cours desquelles je commence à m’intéresser à ce qui passe à la radio mais le réel déclic a lieu en camp d’ados en 1978 en Corse où je sympathise avec un petit parisien qui est venu avec des cassettes de groupes dont j’ignore l’existence. Parmi ces groupes, il y a The Clash. Je rentrais chez moi avec le premier album sous le bras, acheté avec mon argent de poche chez un disquaire à Ajaccio.
Je ne cesserai alors de décortiquer l’actualité musicale à la recherche de nouvelles trouvailles dans la presse de l’époque Rock’n’Folk, Best puis un peu plus tard Les Inrockuptibles dont j’attendais la sortie avec impatience et auxquels je dois une partie de ma discothèque.

Cette passion qui m’anime encore et toujours aujourd’hui m’a permis de faire de belles rencontres et de construire des liens d’amitié durables avec certaines d’entre elles. Rien d’étonnant donc si cette sélection tourne beaucoup autour de la musique.

 1/ Sparklehorse : Vivadixiesubmarinetransmissionplot
J’ai acheté ce disque sur le conseil avisé d’un ami et l’en remercie encore aujourd’hui.
Je me souviens parfaitement de la première écoute. Dès les premières notes de “Homecoming Queen”, j’ai été envoûté par l’univers intime et mélancolique si particulier de Mark Linkous compositeur / bricoleur, multi-instrumentiste de talent, qui livre sur ce premier album pas moins de 16 titres, qui alternent entre ballades magnifiques et morceaux plus rock.
Pour un coup d’essai, c’est un coup de maître ! Le reste de son œuvre est tout aussi recommandable et m’accompagne régulièrement. J’ai eu la chance de le voir sur scène à Paris en 1996, à l’époque où il était en fauteuil roulant. Un souvenir inoubliable. RIP Mister Linkous.

2/ Charles Mingus
Reconnu comme l’un des plus grands jazzmen du XX siècle, c’est avec ce “Live in Europe” acheté au début des 90’s que j’ai découvert cet immense contrebassiste et compositeur. J’ai depuis amassé une petite trentaine de vinyles et CD.
Je recommande la lecture de son autobiographie ”Moins qu’un chien”, qui permet de mieux connaître et comprendre ce personnage passionnant, écorché vif et engagé.

3/ Le jardin potager
C’est un peu par hasard, s’il y a plusieurs années au sein d’une association de mon village, je me suis retrouvé à cultiver une parcelle de 300m2. Vrai lieu d’échanges intergénérationnels (on apprend souvent des anciens) et de partages.
Le compost, la rotation des cultures, le calendrier lunaire et l’utilisation de la Grelinette n’ont plus de secret pour moi. C’est surtout un vrai plaisir de cuisiner, manger et partager ce que l’on a planté et cultivé de façon raisonnée et bio.
TOUS AU JARDIN POTAGER !!!!

4/ Adidas, modèle Samba
Je suis assez difficile pour me chausser et quand je trouve un modèle qui me plaît, j’y suis fidèle.
Pour les baskets c’est La Samba !

5/ Serge Clerc
J’ai découvert les dessins de Serge Clerc dans Rock’n’folk à la toute fin des 70’s.
Il a beaucoup dessiné autour de la musique dans diverses publications, dont Métal hurlant et le NME. Plusieurs jolies pochettes de disques sont également à noter (Cramps, Comateens, Bijou, Joe Jackson, Fleshtones etc.) que je possède pour la plupart. Cette intégrale dédiée au Rock rassemble l’ensemble de ces travaux. Cet immense dessinateur a également publié nombre de bandes dessinées dont les aventures de Phil Perfect que je conseille.

6/ iPod Classic
Je dois bien l’avouer, nous sommes Apple addict à la maison. Mon iPod Classic ne me quitte jamais. Je l’écoute partout, dans les transports et au bureau. Véritable petite merveille qui me permet de me balader avec une partie de ma discothèque dans la poche.

7/ Objets Vintage
L’oncle de mon épouse, qui est malheureusement parti, était un brocanteur érudit. Il m’a donné le goût des objets anciens, et a éclairé et nourri ma curiosité. J’ai une affection particulière pour ces objets chinés sur les vide-greniers, pour certains avec lui. Ils sont là, posés sur une étagère et me rappellent de beaux souvenirs.
– Un vaisseau spatial de 1973 d’origine tchécoslovaque encore en état de marche avec sa boîte.
– Un briquet de bureau paquebot du milieu des 70’s.
– Ce drôle d’Esquimau en céramique et fil de fer des 60’s, production des potiers d’Accolay.

8/ Jacques Tati : Mon oncle
J’aime tout Tati, depuis ses courts-métrages jusqu’à Parade. L’humour, la poésie, mais aussi la modernité dépeinte et moquée dans mon oncle, en font un chef d’œuvre que je ne me lasse jamais de revoir.

9/ XTC : Skylarking
J’ai acheté pratiquement tout ce que XTC a enregistré, parfois en double avec les rééditions en CD qui contiennent des titres bonus. Pierre angulaire sans l’ombre d’un doute de la discographie du groupe de Swindon, Andy Partridge et Colin Moulding sont sur “Skylarking” au sommet de leur art. Il convient d’y ajouter la merveilleuse face B du single “Grass” tiré de l’album, Dear God.
Voilà bien un groupe que je regrette de ne pas avoir vu sur scène, si ce n’est à la télé dans l’émission Chorus en 1979.

10/ The Clash : London Calling
Comme évoqué plus haut, c’est ce groupe qui m’a donné l’envie de m’intéresser à la musique.
Il y a d’abord cette pochette culte qui fait référence à Elvis Presley où l’on voit Paul Simonon fracasser sa basse avec à l’intérieur ces textes appris par cœur, à force de les lire et relire et les photos du groupe en tournée que j’examinais avec envie et intérêt. Mais c’est surtout musicalement que ce troisième disque est important. Le groupe ouvre sa musique à des univers aussi variés que le reggae, le ska, la pop ou le rockabilly ; le résultat est une réussite totale, d’un bout à l’autre de ce double album.
L’urgence, l’énergie de ces chansons n’ont pas pris une ride. REVOLUTION ROCK !

11/ The Pale Fountains : Pacific Street
Michael Head, compositeur de génie signe avec ce premier album un classique Pop. Comment ne pas tomber sous le charme de ces compositions aux mélodies imparables, arrangées de façon majestueuse et de cette trompette qui virevolte tout du long.
Je dois également aux Pale Fountains de m’avoir fait découvrir Love, lors de leur concert à l’Eldorado en 1985 où ils jouèrent “A House Is Not a Motel” ce soir-là. Je suis depuis, avec toujours autant d’intérêt, les différents projets du bonhomme, Shack, Mick Head & the Strands ou Mick Head & the Red Elastic Band.
Voulant partager à tout prix ce petit bijou, je l’ai offert à plusieurs amis pour leur anniversaire à l’époque.

12/  Pillows and Prayers : Cherry Red (1982-1983)
Véritable petite mine d’or que cette compilation éditée par Cherry Red Records au début des années 80, grâce à laquelle j’ai fait plein de belles découvertes musicales. Five or six, The Monochrome Set, Felt, Eyeless in Gaza, Joe Crow et la galaxie EBTG (Marine Girls – Ben Watt – Tracey Thorn). J’ai dû en faire des allers et retours chez New rose et/ou aux puces de Saint-Ouen pour dénicher leurs disques.

13/ Mes enfants
Selfie au pied de la Giralda à Séville qui trône sur mon bureau.

La composition graphique est de Corentin COR.


Christophe Corneau
Mai 2016

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Loïc Berenguier

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LES ESSENTIELS DE LOÏC BERENGUIER

Amateur de musique sans jamais en avoir pratiqué, ma vie tourne et a beaucoup tourné autour d’elle. Entre albums incontournables et concerts mythiques, impossible de mettre mes essentiels musicaux tant ils sont nombreux.

First of All : au centre, la Famille.

Des Vinyles et des CD : une fois encore pas vraiment d’essentiels tant ma consommation est gargantuesque, une folle envie de découverte mais aussi une fidélité à certains sons : la basse des Cure, les guitares de l’indie pop made in UK des Smiths à Blur, les synthés de Depeche Mode ou de New Order, les voix féminines de Bjork à PJ Harvey en passant par The Sundays, les amis de 49 Swimming Pools ou Autour de Lucie, les mix de DJ Shadow, la brutalité d’un Trent Reznor, les univers de Joy Division ou des Cocteau Twins.

Des places de concerts et des Pass festival : Ma culture musicale c’est beaucoup construite dans les concerts, des découvertes, des confirmations mais aussi quelques déceptions, avec une tendresse particulière aux Black Session de Bernard Lenoir ou au Festival des Inrocks qui m’ont beaucoup « ouvert  les oreilles ».

Un éco cup ASSE, car c’est l’ustensile le plus important en festival et que je suis stéphanois et donc lié pour toujours à mon club de foot de cœur l’ASSE.

Quelques Vedett, ma « pills » préféré, car je suis arrivé il y a plus de 10 ans dans le Nord et que je m’y sens bien, j’en ai adopté les us et coutumes. Une belle région à la situation géographique idéale me concernant car à un jet de pierre de Bruxelles, Londres et Paris mais surtout qui m’a accueilli à bras ouverts.

Un Ipod car mon écoute de la musique a aussi changé… et même si j’ai toujours besoin d’un support le Vinyle ou le CD, encore une fois pour sa pochette mais aussi ses crédits, j’aime avoir du son avec moi.

Mon smartphone, car connecté en permanence, pour la famille, les amis, les infos, pour le boulot, … pour avoir l’impression de ne rien manquer.

Quelques magazines, anciens fanzines, les Inrocks (idéalement version mensuelle), Magic ! , New Comer, car je fais partie de la génération qui lisait, qui écoutait la radio et qui scrutait les notes des pochettes d’albums pour découvrir les filiations, les ramifications… La génération « single club », Rough Trade rue de Charonne, celle de l’avant internet. (J’aurais dû ajouter un NME et un Melody Maker). Magic Mushroom et les Inrockuptibles plus spécifiquement pour les rencontres, l’international indie pop, les passionnés, les moments vécus… Manu, JD, Christophe, Philippe,…

Et des livres : Photos, Street Art, Paysage car j’ai toujours pensé la culture comme un tout. Sensible à l’esthétisme qui véhicule autant d’émotion que la musique, avec un attrait particulier pour la photo noir et blanc et un intérêt pour le graphisme et les logos.

Quelques marottes : les labels 4AD, Sarah Records et Mute pour l’ensemble de leur œuvre, aussi bien sonore que graphique, j’aurai pu y ajouter Factory, Mo Wax, Heavenly records ou Warp, car je suis aussi sensible au visuel, à l’esthétisme d’une pochette qu’à la musique. Oliver Vaughan, Peter Saville ou Futura m’ont autant fait acheter d’album que les grands passeurs comme Bernard Lenoir. Que serait Endtroducing de DJ Shadow, This Mortal Coil, Doolittle des Pixies ou Mouvement de New Order, sans leurs pochettes. C’est quand même, Oliver Vaughan (V23) qui m’a le plus marqué par son univers global autour de 4AD faisant de ce label, un objet de quasi culte me concernant.

Pour terminer : Mes polos Fred Perry et des Skate Shoes, parce que chacun a son uniforme, et c’est celui dans lequel je me sens bien. Une brosse à barbe, parce que je suis barbu.


Loïc Berenguier
Avril 2016

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