Fred Signac

Fred Signac

LES ESSENTIELS DE FRED SIGNAC

Quelle question importante que de retenir ce qui nous est indispensable et, de fait, nous définit. Je soulignerai quatre priorités qui déterminent ma personnalité, mon approche du monde et mon rapport à moi-même.
L’enfance, l’amitié, la création comme souffle d’expression et la curiosité artistique.

J’ai passé mes années d’enfance placé chez une nourrice. J’y ai vécu dix ans avec Noël et René, fils de ma nourrice, qui devinrent non seulement mes frères mais aussi mes premiers initiateurs.

Écoute et découverte de l’émotion vécue à travers la musique. Dès mes six ans, j’entendais les chansons de Léo Ferré dans la maison. Étrangement pour cet âge, « Amour Anarchie » me bouleversa profondément et son écoute assidue fut un premier déclencheur.
Je me trouvai dans un territoire m’étant, en quelque sorte, destiné et que je comprenais. Une incursion qui allait donner un premier sens à ma jeune vie, la place de la musique et la découverte du sublime.
Deuxième objet rapporté de l’enfance, ce cœur emprisonné dans un chariot, bouts de fer fabriqués par Noël. En fait, une sorte de casse-tête. Le but étant de séparer les deux objets, mais comment ? Jeu solitaire de patience et de logique, très utile pour un garçonnet plutôt sauvage.

L’amitié est une main dont les cinq doigts suffisent largement à définir le nombre d’amis. Le tableau présent est une œuvre de Jean Gonzalez, ami de longue date et passeur de culture. En exergue « Oubliés de Dieu, de la prière, de la richesse terrestre, broyés par le travail la vie la solitude et paumés dans un désert de souffrance ».

L’Ami le plus important, le frère d’âme et de cœur, que je connais depuis quarante-cinq ans, se nomme Joël Rodde.
Joël est un auteur puissant et les pattes de mouche posées sur les feuillets exposés devinrent les premières chansons que j’ai composées.
La guitare, une bonne vieille Takamine électro-acoustique, fut celle avec laquelle l’aventure commença.
Je découvris que je pouvais interpréter les mots de Joël (il écrit la plupart des textes) sur des mélodies de mon cru. Et que ça nous plaisait, et que c’était une nouvelle porte qui s’ouvrait. Alors première incarnation sous le pseudo Dimanche Désuet. Un Ep vinyle six titres ,« La couleur de l’or » sortit en 1996.Une chanson « Ses absences » fut diffusée par Lenoir grâce à J.D Beauvallet.
En 2000, je chantais sous le nom Fred Signac et sept albums furent publiés depuis (avec l’aide précieuse de Christophe Jouanno, Jeanne Morisseau et Eric Signor), dont le dernier en date, « Signac » date de 2018, en attendant la prochaine récolte. Je prends la création des chansons , en premier lieu, comme une nécessité, la libre expression de soi en recherche de beau, d’émoi et aucun problème si je reste dans la minorité.

Pour finir bien sûr, les nourritures de l’esprit, essentielles, vitales, phares, oasis dans le désert de la vie.
La littérature et la musique.

Comme dans toute quête, il nous faut tomber sur les passeurs de flamme. Une petite sélection de livres s’est imposée avec Bukowski, Dostoïevski, Brautigan, Jean Meckert (découvert par un autre ami cher, Jean-François Jacq) et Albert Cossery. Écrivains dont les livres donnent cette impression qu’ils ont été écrits pour soi-même, qui nous attendaient pour nous donner une révélation et dont les mots palpitent comme la vie fait palpiter le cœur.

La musique procède de la même manière.Il est des grands frères, Ferré, Gainsbourg, Bashung, Manset, Dylan, Nick Cave, Lou Reed, etc…qui sont , eux aussi, des passeurs de flamme.Il y a quelque chose de l’ordre du sacré dans tout ça.
Ce pouvoir d’émotion, de grâce, de panache, d’inspiration, de transmission, miroir de nos propres vies, donne la réponse à la question que l’on se pose éternellement : « Quel est le sens de ma vie ? »

Les Essentiels, c’est donc en fait, me permettre de trier et garder « la substantifique moelle » qui m’aide à me connaître mieux, me satisfaire du nécessaire tout en sublimant les jours qui passent.

Fred Signac
Mai 2022

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Michaël Korchia

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LES ESSENTIELS DE MICHAËL KORCHIA

J’ai tendance à accumuler beaucoup d’objets chez moi, achetés dans des vides-greniers, sur ebay… Je possède une centaine d’appareils argentiques, parfois très anciens, une dizaine de basses… Je sais, c’est n’importe quoi !
Pour mes Essentiels, j’ai décidé de me restreindre : un seul objet par thème. Et pas trop de thèmes.

Ma maison : j’aime beaucoup la maison que j’occupe depuis une dizaine d’années, elle a un charme et une identité assez rares. Vous n’en verrez que le parquet, mais on peut apercevoir d’autres pièces sur 2 vidéos que j’ai réalisées il y a quelques années (1 & 2), et aussi sur des portraits que j’y ai faits.

J’ai réussi à inviter mon vieux chat Booly sur la photo. Il s’est montré peu coopératif mais j’ai pu arracher cette photo avec lui. La photo n’est pas très équilibrée (la partie inférieure droite est vide) mais il y trône, indifférent et hautain, & c’est déjà pas mal.

Comme je l’ai dit plus haut, je possède plein de basses et d’appareils photos. Cette basse, au doux nom de Krunk 75, n’est pas celle à laquelle je tiens le plus, mais elle est la plus étrange : un modèle fabriqué à Eyrevan, en Arménie soviétique, entre 1973 & 1974. Elle est marron foncé à paillettes, en légère forme de violon. Je me prends à rêver qu’elle a peut-être accompagné le Claude François local sur scène. Le manche n’est pas des plus faciles à jouer mais elle a un son très appréciable. Je l’ai pas mal utilisée sur l’album de Photon, pour obtenir un son assez proche de ce qu’on retrouve chez Cure ou Siouxsie and the Banshees.

On continue dans le bloc communiste avec cet appareil Ami 66. C’est un objet fabriqué vers 1966 (logique) en Pologne, avec deux caractéristiques que j’aime bien : le orange avec cet animal étrange en logo, et le contour de l’objectif à pois, très Pop Art. J’ai lu que le nom Ami a été choisi pour sonner français, notre pays étant assez en vogue à l’époque chez les polonais. Je l’ai utilisé sur une seule pellicule.

Je suis un grand fan de François Truffaut, son cinéma me touche et m’émeut de manière singulière. La saga Doinel est au dessus de tout. Ici figure le livret de la très belle expo qui lui était consacrée à la cinémathèque. J’ai inclus sur le morceau un dialogue extrait de Domicile conjugal (dont on peut voir le poster sur deux des vidéos dont j’ai donné le lien plus haut).

Basse arménienne de 1974, carte téléphonique Sesame’s Street, appareil photo Pop Art polonais Ami 66, chocolat aux épices, micro Philips des 50s,
expo François Truffault, fanzine sur Felt, le parquet de mon salon & mon chat Booly.

J’adore le chocolat, j’adore les épices… On devine sur la basse une mini-tablette de chocolat noir au poivre rose, un régal. Sa provenance me tient à cœur.

Je suis fan sincère & enthousiaste des Muppets, de l’Ile aux Enfants, de Sesame’s Street… Notamment de Ernest et Bart. Avec mon groupe Mumbly, à la fin des années 90, j’ai même fait un album en clin d’œil à Ernest. Suite au décès accidentel de mon cousin Jacques Gabay, en été 2015, je suis parti chez lui ranger son appartement. J’ai récupéré des disques de groupes pour lesquels on s’était enthousiasmés ensemble, Stereolab, les Wedding Present, Saint Etienne, les Smiths.. Le billet de son dernier concert, Blur, à Londres… Et aussi cette carte néerlandaise de téléphone, qui me faisait envie depuis 17 ans, et sur laquelle on retrouve mes héros de Sesame’s Street.

J’ai acheté ce micro Philips des années 50 sur un vide-grenier, pour 5 Euros. Je possède, comme vous l’avez compris si vous avez eu le courage de tout lire, pas mal de vieilleries chez moi, & notamment des objets Philips, une marque dont le design a souvent été très élégant : un magnéto à bandes & une lampe à UV des 50s, des micros… C’est incroyable, mais j’ai testé ce micro et je l’ai comparé avec d’autres modernes, bien plus chers. Je n’utilise plus que celui-là pour les prises de voix (et j’en ai d’ailleurs racheté 3 sur ebay depuis, au cas où).

Pour finir, je ne voulais qu’une seule référence dans cette photo à un groupe ou à un chanteur… Alors, Serge Gainsbourg ou Felt ? C’est le groupe de Birmimgham qui a gagné. Cela fait 30 ans que la musique de Lawrence, loser magnifique, m’accompagne & m’inspire… Plutôt qu’un disque, j’ai inclus un fanzine à la très jolie couverture (j’aurais pu mettre à la place le livre de JC Brouchard qui a présenté ses Essentiels il y a peu).

Et donc, pas de vinyle ou de CD sur cette image, je n’écoute plus que des 0 & des 1.

Michaël Korchia
Octobre 2017

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Stéphane Constant

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LES ESSENTIELS DE STÉPHANE CONSTANT

L’essentiel est invisible pour les yeux ? Parfois si ! J’aimerai me souvenir de ma première lecture de 1984 de Georges Orwell, des épisodes de la 4e dimension rediffusés dans l’émission Temps X (justement en 1984 quand j’avais 11 ans), des Jules Verne ou L’histoire sans fin que je lisais fiévreusement au fond de mon lit. Ce sont toutes les petites choses qui m’ont ébloui, m’ont construit maintenant que je suis debout bien droit, juste un peu plus vieux, c’est tout. Je ne sais pas si vous êtes comme moi : à force d’empiler, il y a dans ma maison, un bazar de choses que je ne regarde même plus, car je sais qu’elle sont là bien rangées, précieuses.

Peter Gabriel avait dit dans une interview des Inrockuptibles (je n’ai pas retrouvé l’exemplaire) : “j’achète des livres que je ne lirai jamais, des disques que je n’écouterai probablement jamais… des films que je ne verrai pas… et dans tout ça je cherche ma voie.” Alors ici, je ne parlerais que des choses dont j’ai tourné cent fois les pages, que j’ai vues et revues ou écoutés mille fois, promis !

Ça ne va pas vous étonner, j’ai une affection particulière pour le papier, l’encre, les carnets, les stylos-plume (le mien est un Kaweco que j’adore), les histoires, alors forcement les livres je les aime, jusqu’à dénicher l’édition originale de mes préférés. Par exemple, mon exemplaire de 1984 chez NRF Gallimard date de 1950, il s’agit de la première édition française. Je ne sais pas si ce livre m’a donné un goût immodéré pour la SF, mais il en est la première pierre. Il est devenu une obsession, dès les premières lignes, il est impossible de s’arrêter : “Le hall sentait le chou cuit et le vieux tapis…”, ça y est vous êtes aspiré par le chef-d’œuvre absolu d’Orwell. Ce roman est une clé qui vous ouvre une compréhension sur la manipulation, le totalitarisme bien sûr… mais surtout, dans ce monde sale, décrépi, Winston Smith (le personnage principal) tente de conserver les objets, les livres, trésors d’un glorieux passé. Les clés des films Fahrenheit 451, Brazil, Bladerunner, etc.

Adolescent, mes parents me reprochaient le temps que je passais à jouer aux jeux vidéo sur Atari, mon penchant bizarre pour le mysticisme (ils croyaient même que je faisais parti d’une secte !) l’égyptologie et plein de trucs bien barrés que je lisais (du Schwaller de Lubicz pour les connaisseurs). Je dessinais même des signes “cabalistiques” (peut-être précurseurs de mon goût pour le graphisme). Forcément Dune de Franck Herbert fut une révélation, il y a avait tout ça la dedans ! La découverte de cette fresque monumentale fut tellement puissante, que je n’ai jamais osé la relire depuis. Je conserve précieusement mes éditions originales avec les célèbres couvertures argentées de la collection “Ailleurs et demain”.

Ça n’a pas été facile de choisir quelques livres, mais dans mon petit panthéon, je placerai L’exil et le royaume d’Albert Camus, ici dans sa version reliée rouge et numérotée 12043 de 1957. Un recueil de nouvelles fascinantes et surréalistes comme La pierre qui pousse ou cette histoire d’un artiste à la recherche de la perfection. Il finira, à bout de force, par peindre une toile blanche ! “[..] au centre de laquelle, Jonas avait seulement écrit, en très petits caractères, un mot qu’on pouvait à déchiffrer, mais dont on ne savait s’il fallait y lire solitaire ou solidaire.” Ce livre est un soleil.

Celui-ci est plutôt une plongée dans le dégoût, je veux parler de Extension du domaine de la lutte de Michel Houellebecq. Dans cette première édition, j’y ai même conservé la lettre datée de 1996 que l’écrivain m’avait gentiment adressé (bon c’était avant qu’il soit connu). J’étais un jeune poète à l’époque et étudiant en informatique, je m’ennuyais ferme, alors autant vous dire que ce livre était fait pour moi ! A propos de poésie, j’en ai beaucoup écrit, sur la photo (à gauche dans sa pochette de kraft blanc) il y a le recueil que j’ai terminé en 1995 : L’ange de plomb, arrivé en 2e comité de lecture chez Seuil, mais jamais publié.

René Char, c’était indispensable qu’il figure ici, mon maître absolu ! Il est indissociable des artistes Braque, Matisse, Nicolas de Staël, etc. Poète de l’intimité, de la terre, de la résistance, il n’a cessé toute sa vie de créer des livres d’artiste où la peinture, la gravure et le texte se répondent.

Paul Auster – avec sa trilogie Cité de verre – est mon auteur préféré , son sens de la narration, de l’errance, du surréalisme et de la poésie est unique. C’est aussi avec la complicité de Art Spiegelmann, une entrée dans le roman graphique noir et blanc avec cette adaptation du livre. Les illustrations de David Mazzuchelli y sont géniales, riches en trouvailles scénographiques, en métaphores visuelles. Bref j’aime que les romans soient bizarres, étranges, décalés. Dans ce registre non-conventionnel, je placerai au sommet La Maison des feuilles, le roman que Mark Z. Danielewski a mis 4 ans à écrire : l’histoire d’une maison plus grande à l’intérieur qu’à l’extérieur !

Bladerunner de Ridley Scott est le film que j’ai vu le plus de fois dans ma vie, parce qu’il réunit à la fois la science-fiction, la poésie, une esthétique fascinante et sombre. L’intrigue linéaire presque conçue comme un jeu-vidéo donne l’impression que chaque plan est un tableau, une création visuelle d’une rare perfection malgré son âge. Mieux que Star Wars ! On voit sur la photo, le coffret définitif sous le contrôle du maître : 7 années de méticuleuse restauration ! On y retrouve les 4 versions du film. Ah, le mystère des petites licornes en papier !

Coté filmographie, j’ai trois réalisateurs qui me viennent aussitôt en tête : Krzysztof Kieslowski d’abord avec la trilogie Trois couleurs : bleu-blanc-rouge et aussi la Double vie de Véronique, Le Décalogue. La force émotionnelle de ses films, leur esthétique, est servie par la musique bouleversante de Zbigniew Preisner. Après il y a David Lynch dont un film en particulier : Lost Highway. Complètement déjanté avec une maîtrise totale, le film est comme une poupée russe qui s’emboîte sur elle-même, ou une bande son qu’on rembobine, un chef-d’œuvre ! Le dernier réalisateur auquel je vous une véritable adoration, c’est Wong Kar-Wai et surtout Les anges déchus, c’est violent et drôle à la fois. Ici encore, l’esthétisme photographique, les mouvements de caméra, transforment le cinéma en œuvre visuelle intense.

The New Real Book est un gros recueil de standards de jazz très pratique avec sa notation de ligne mélodique et des accords. Une bible pour tous les pianiste jazz (j’ai commencé à 9 ans) dans lequel il y a plein de morceaux que j’adore jouer et improviser : Monk’s mood de Thelenious Monk, Re: Person I knew de Bill Evans, etc. C’est bien plus tard que je me suis mis à la guitare puis aux percussions.

Le premier choc musical ? C’est Pink Floyd, pourtant à 14 ans, je n’aimais pas le son de Dark side of the moon, je préférais écouter Momentary lapse of reason, mon premier CD (en 1987) avec ce son incroyable à l’époque (DDD!). Maintenant c’est le contraire ! Sur la photo, je vous présente un coffret pirate tout noir enregistré au Playhouse Theatre de Londres en 1970 Libest spacement monitor avec des titres comme Embryo, Green is the color, etc. Petite particularité de ce coffret, il y a un énorme cochon en carton qui se déplie quand on l’ouvre ! Depuis j’ai conservé un penchant pour la musique psychédélique : Grateful Dead, Jefferson Airplane, etc.

Gainsbourg, j’en ai beaucoup parlé récemment, l’Histoire de Melody Nelson et un disque que je peux écouter cent fois sans jamais me lasser : la ligne de basse, les envolées de cordes sont splendides, un coup de maître ! Ici j’ai oublié de mettre un disque des Doors ou de Patti Smith, mais je me rattrape avec Harvest de Neil Young dans une version vinyle française de 1972, les chansons y sont incroyables, poignantes. Il était une fois en Amérique, un homme, une voix, une guitare et un harmonica,
Si vous avez remarqué le petit vinyle, pochette blanche (en haut à droite sur la photo), il s’agit d’un 45 tours dédicacé de Drugstore, le groupe anglais créé par Isabel Monteiro. Je possède toute leur discographie depuis Gravity : inutile de vous dire que j’adore leur musique.
Vous avez vu la banane d’Andy Warhol ? Bien oui elle est là sur le coffret avec son sticker repositionnable. Dedans on trouve tous les albums du Velvet Underground et des maquettes pas toujours écoutables. J’avais même un portrait de Nico dans ma chambre d’étudiant, une femme fatale !

Man Ray, artiste de la lumière, a tout inventé ou presque ! Le coffret This is Man Ray est particulièrement émouvant, car en plus de contenir un petit livre reproduisant le texte de ses conférences en 1956 et 1966, il renferme un documentaire avec Juliet Man Ray sur l’atelier du photographe, un lieu encore hanté par la présence du maître et laissé intact avant sa destruction en 2008. “La porte du 2 bis rue Férou s’ouvrait sur un petit couloir ; au fond il y avait une seconde porte sur laquelle un écriteau punaisé avertissait : danger haute tension.”
Je n’ai pas pu me résoudre à me séparer de mon labo photo complet et installé à l’étage de ma maison, avec son agrandisseur Foca Autoplex (un chef d’œuvre de mécanique des années 50) un peu laissé à l’abandon. De mes années de pratique photographique et argentique, il me reste des photos de concert et la collection intégrale Time Life La Photographie en 20 volumes. Il y a aussi mon bon vieil appareil photo Nikon FA de 1973 (l’année de ma naissance !).

Après l’écriture de mon article L’histoire secrète de la sérigraphie, j’ai acheté un exemplaire de L’écran de soie écrit par Igor Pruzan : le premier manuel consacré à la sérigraphie en français. Il date de 1952 et contient des tirages en 2 couleurs, un véritable morceau d’histoire !

J’ai une fascination particulière pour le graphisme californien (surtout Saul Bass). L’exposition Earthsquakes & Aftershocks (École des beaux-arts de Rennes en 2005) réunissait des affiches créées et imprimées par les étudiants du département de design graphique de CalArts (California Institute of Arts). J’ai gardé le très beau catalogue de 160 pages et aussi le livre de Michel Bouvet East Coast West Coast. Je ne dirais pas que cette exposition a changé ma vie (quoique…), elle m’a juste mis dans la bonne direction en me donnant pour la première fois envie de m’intéresser à la sérigraphie. 10 ans plus tard, je possède avec Dezzig mon propre atelier pour imprimer des affiches en édition limitée.

Il y aussi ma paire de running Mizzuno taille 44 pour aller prendre l’air et la petite chatte qui s’appelle Moon
Ça y est, j’ai dit l’essentiel !


Stéphane Constant
Juillet 2016

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