Marc-André Francart

My essentials for Stereographics by Marc-André Francart

LES ESSENTIELS DE MARC-ANDRÉ FRANCART

Cher Pascal,
Merci pour ton invitation. C’est un honneur pour moi de participer à cette jolie initiative qui nous fait entrer dans la quasi-intimité de certains de nos « héros », ou dans celle de ceux qui ne le sont pas encore. Pour ma part, je n’ai pas cette prétention (d’être un héros).
Mes indispensables, donc, tournent principalement autour de la Musique. La Musique est un carburant pour créer, partager des sensations et d’incomparables émotions. Mais pas seulement. Avec la musique, par exemple, nous nous sommes aussi constitué une solide culture visuelle (de Peter Saville à Art Chantry), nous avons fait des rencontres, vécu mille aventures… Etc. Je dis « nous » car, comme toi, je suis un passionné.

Voici :

• Une Rickenbacker 4800 (et un mini-clavier Yamaha)
Cette guitare, c’est toi qui me l’as vendu (il y a 35 ans, peut-être). J’ai attendu longtemps, mais je l’ai finalement fait restaurer en choisissant une couleur qu’un groupe de hard rock des années 90 n’aurait pas reniée. Les guitares sont une passion, même si je reste un très mauvais instrumentiste. Au fil du temps, j’ai aussi accumulé un certain nombre de claviers, dont un SH101 acheté à l’époque (et tout un tas de « gadgets » et autres jouets pour enfants).

• Une sélection de CD
À la naissance de mon fils, j’ai décidé d’arrêter d’amasser. Le support physique n’ayant, finalement, que peu d’importance. Je n’ai gardé que quelques « pierres blanches » qui comptent. L’album des Shaggs, les ultimes championnes de « l’outsider music ». Les compilations ReSearch (et leurs livres « compagnons ») qui ont fait mon éducation tardive quant à cette musique étrange faite par des génies forcément incompris. Un Scott Walker aussi. « Till The Band Comes In » est son album inachevé et inédit qui devait être le N°5. J’adore son imperfection formelle et « Thanks for Chicago Mr. James ». En vieillissant, j’ai commencé à creuser un peu plus profondément dans les grandes poubelles « trash » françaises et américaines. Les Cramps (et surtout leur collectionnite aiguë) sont devenus une source ininterrompue de joies quasi-enfantines. De la même façon, JB Wizz et ses compilations n’ont pas cessé de me réjouir. L’intégrale des Chaussettes Noires car c’est là d’où je viens (et c’est une passion que j’ai partagée avec l’un de tes frères). Les Chaussettes sont l’archétype du groupe rock qui continue d’alimenter mon imaginaire musical. Enfin, plus récent, le concert des Specials à l’Olympia en 2019.  Un concert que j’ai attendu presque 40 ans pour un groupe que j’ai toujours aimé et écouté. La musique live est aussi une passion.

• Un peu de culture graphique
Un livre sur Alex Steinweiss, un génie du design qui travaillait bien avant la généralisation de la photogravure. Lassé de travailler pour Columbia, Alex céda sa place à un petit nouveau qui n’était autre qu’Andy Warhol. « L’édition musicale » devint alors un art majeur et le lien entre art moderne et pratiques graphiques. Cet art est aussi ton art. Si nos 20 premières années professionnelles sont intimement liées, j’ai su dès le départ, en t’invitant à rejoindre mes premières aventures entrepreneuriales, que tu avais le supplément d’âme des grands. Le temps m’a donné raison.     

Également, un livre sur les grands courants graphiques du XXe siècle. Ça, c’est mon côté « prof », une source pour mes cours de culture graphique. Enseigner est une de mes plus grandes joies professionnelles. J’ai eu l’opportunité de former des graphistes dont certains font, aujourd’hui, des carrières extraordinaires. Je crois leur avoir transmis une légitimité professionnelle qui nous a souvent fait défaut. C’est ma façon de « renvoyer l’ascenseur ».

Enfin, la seule BD à laquelle je tienne vraiment, Les Watchmen d’Alan Moore. Géniale et visionnaire, elle décrit, d’une certaine façon, l’hégémonie actuelle de l’industrie Marvel. Cette dystopie est aussi une réflexion sur la légitimité des surhommes autoproclamés « justiciers », aussi passionnante que graphiquement aboutie.

L’intégrale de mes “œuvres”musicales
En tant que producteur d’abord, avec les deux Neon Campfire ou avec la période pré-salsa d’Antoine Lauth. En tant que musicien ensuite, avec la « triplette » des Nouveaux Monstres, fourre-tout électro lâché et décomplexé. Un long apprentissage qui m’a mené jusqu’à Jean_Marc, mon groupe d’aujourd’hui. Celui qui me permet enfin de faire la musique dont j’ai toujours rêvé avec mes meilleurs amis (que demander de plus ?). Pour diffuser toutes ces belles productions, nous avons créé les Disques Abrasifs, un support pour produire tous nos potes et nous-mêmes : Jean_Marc, LYAR///, Seaton ou la Bande Abrasive. En tant que vieux routier de la chose, tes conseils m’ont été d’une grande aide.

Mon blog
Bouloup
(bouloup.com) est un blog sur la new-wave des années 80 et sur (entre autres) nos aventures musicales. J’y ai partagé des milliers de raretés et tes admirateurs y trouveront l’intégrale de tes œuvres instru-new-wave avec Bibi et les Fricotins. Puis les Etc’s et bien plus tard les Chinaski’s. Un clin d’œil à Cérémonies (via la gargouille de Notre Dame), groupe proto-gothico new-wave dont je suis le fan n°1 et sans qui tout ceci n’aurait pas été possible.

Mon Mac
Pour finir, voici mon outil de prédilection. Celui avec lequel je travaille, j’écris, je produis, je retouche, je compose, j’écoute, j’arrange, je regarde, je communique… Etc.

Par un heureux hasard, Noctali, mon chat de sorcière, s’est invitée sur cette photo. Elle est un rappel du vivant : ma famille, mes amis et mes copains sans qui je n’existe pas et qui, au-delà du matériel, sont surtout, pour moi, essentiels.

Marc-André Francart
Mai 2023


Plus d’informations sur Marc-André Francart
projetrock.com
disquesabrasifs.com
bouloup.com
r-u-experienced.net

My essentials for Stereographics by Marc-André Francart
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Edouard-Jean Dupressoir

My essentials for Stereographics by Edouard-Jean Dupressoir

LES ESSENTIELS D’EDOUARD-JEAN DUPRESSOIR

C’est en écoutant « Immortels » d’Alain Bashung que je démarre ces quelques mots pour le mythique rendez-vous des Essentiels / Stereographics orchestré par Pascal Blua. Beaucoup de souvenirs, d’émotions fortes, de sensations indélébiles resurgissent …et parmi elles, certaines que j’ai eu la chance de partager avec mon cher Pascal.

Ces traces d’images, de sons, de lives, de textes sont pour moi d’abord celles des artistes que j’admire.  J’ai toujours voulu rencontrer mes idoles et parfois, j’ai eu le plaisir de croiser leur chemin, partager des instants fugaces ou au long cours.

Mon kaléidoscope de bric et de broc, monté un peu à l’ancienne, rassemble ces quelques objets épars qui m’accompagnent toujours et ces quelques histoires vécues au gré des amitiés qui durent.

Pascal m’a ouvert tant d’horizons musicaux alors que nous étions étudiants. Pale Fountains, Orchestre Rouge, Kas Product…la liste est longue des vinyles et des cassettes pirate.

Je me souviens de cette virée au Printemps de Bourges, à contre sens sur l’autoroute, pour aller découvrir le spectacle Autres Chants de Marc Seberg. C’était en 85.  

J’animais à l’époque une émission de rock dominicale sur Radio Fugue à Compiègne dans l’Oise. Un matin pluvieux de cette année-là, on avait débarqué à l’hôtel Régyns Montmartre avec Pascal et toute une bande copains pour interviewer les musiciens de Marc Seberg.

L’été suivant, sur un quai face à Saint Malo, je rencontrais Pierre Thomas, alias Mato (légendaire batteur de Marquis de Sade, Marc Seberg, Frakture et Privates Jokes) sur son zodiac. Puis ce fut la rencontre avec Philippe Pascal…

…Et la création de Plans sur la Comète (nom imaginé par Frank Waroc) : c’était le premier fan club de Marc Seberg.

Il fallait que je fasse des choses autour et pour ces artistes qui font toujours partie de mon quotidien, comme des frères et des sœurs d’une famille rêvée. Et j’espère ne pas en rester là.

Ce qui amène tant bien que mal un artiste à créer m’a toujours inspiré. Cette liberté audacieuse et dangereuse qui anime et consume.

Quelques Rencontres d’Audace pour exposer des artistes contemporains complétement inconnus grâce aux catalogues et aux flyers dessinés par Pascal Blua.

Quelques concerts du Festival du Rififi aux Batignolles à Paris qui ont vu Philippe Pascal & The Blue Train Choir remonter sur la scène du Théâtre Le Méry en septembre 2004.

Avec Marc-André Francart, graphiste et musicien à la curiosité illimitée, on a édité un CD collector du Blue Train Choir qui recèle l’ultime chanson écrite par Philippe Pascal avec ses « Garçons perdus » :  Tonio Marinescu, Pierre Fablet et Goulven Hamel. C’était le titre « With Me Now ».

Quelques chansons écrites et produites avec Mademoiselle Arnaud, pour toucher un peu du vertige et de la fragilité de la chanteuse qui se lançait.

Puis ce fut la réalisation d’un vieux rêve : ouvrir une galerie d’Art en plein Barcelone pour mélanger des artistes barcelonais comme Perico Pastor, Isao Llorens et des artistes français comme Nathalie Salé, Valea Djinn, Charlotte Puertas, Véronique Lafont, Thibault Jeanson et Vincent Bousserez entre autres.

Le New York de Paul Auster et Lou Reed, le cinéma de Masumura et de Wim Wenders et les Apsaras des temples d’Angkor m’ont fait voyager immobile ou dans la moiteur khmère.

Le disque « What Ever Happened to Alain Z Kan » et ses chansons poisseuses m’ont longtemps fasciné. La musique inclassable de Philippe Hurel et des compositeurs.rices de son ensemble Court- Circuit m’ont fait partir très loin. Sans oublier les quatre jeunes hommes de Joy Division qui restent en fond sonore permanent.

Le festival des Femmes s’en mêlent et le concert de The Organ à la Maroquinerie en avril 2006 m’ont permis de rencontrer, par la musique du hasard, Cécile.

Edouard-Jean Dupressoir
18/03/2023, Barcelona

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Les Essentiels (Making-of)
Les Essentiels (Making-of)