Laura Le Baron

My essentials for Stereographics © Laura Le Baron

LES ESSENTIELS DE LAURA LE BARON

Le vinyle de Véronique Sanson : “Live At The Olympia” de 1976. Cette femme c’est une telle force, un talent de compositrice et d’auteur évidemment, une sacrée battante qui s’est imposée sur les scènes au même titre que les chanteurs de l’époque, mais une force dans sa propre vie également (elle a vécu avec un homme violent pendant plusieurs années, a tout supporté pour ne pas perdre la garde de son fils…). J’aime chanter très faux et très fort des morceaux comme Redoutable ou Une Nuit Sur Son Epaule, qui me touchent beaucoup. Bref, Véro, dans le genre piano/frissons/femme géniale, avec Barbara, il n’y a pas au dessus!

Le vinyle de Paul Simon, il me rappelle l’enfance, sa voix est douce, ce n’est que plus tard que j’ai compris quelle ampleur avait eu cet artiste sur la musique ! Ses curiosités, ses découvertes, la tournée avec les sud africains et toute la polémique… Le vinyle appartient à ma mère, on a du me le faire pas mal écouter car il est très rassurant. Mother And Child Reunion est ma préférée. Et Paul est si beau sur la pochette !

“Ma Nuit Chez Maud”, premier Rohmer vu, premier coup de foudre cinématographique pour l’univers de ce grand monsieur. Et Trintignant. “Avez vous lu Pascal ?” ça change de “T’as de beaux yeux tu sais !” mais ça veut dire pareil. Et ce film où les personnages frôlent les choses, se battent avec leurs envies, leurs idées, les conventions. Je le regarde assez peu souvent mais je n’aimerais pas le prêter trop longtemps. C’est beau de le revoir.

Le vinyle de “Grand Tour” d’Orouni. Un groupe dont j’ai fait la promo, je l’ai découvert par mon travail donc, grâce au label Sauvage Records, c’est un super projet, pourvu qu’on aime la pop en anglais, et sur celui-ci particulièrement, les voyages… un prochain disque se prépare.

Mes sandales. Cette année elles sont dorées, j’aime l’été pour marcher en sandales, c’est régressif, signe de vacances, on peut les emporter partout, et je déteste marcher pieds nus !

“La Reproduction” d’AFD, un magnifique disque. Un disque dont j’attends la suite depuis six ans, entre espoir et désespoir. En boucle, je l’ai écouté. Des jours. Des semaines. Des mois durant. Quel grand disque ! Il reviendra, j’en suis sûre !

Mon nouvel agenda et mes cartes de visite. Le premier m’est indispensable. J’oublie absolument tout sans lui. Les deuxièmes trainent dans tous mes sacs, et je suis fière de mon logo, dessiné par Sylvain Oger.

Ce vinyle de George Harrisson, “Give Me Love Give Me Peace On Earth” il dit tout dans le titre, qu’il était beau dans sa barbe ce George ! Un gourou d’amour et que ses mots résonnent dans le vide aujourd’hui! Ce titre est doux et plein d’espérance, j’aime bien l’écouter, au bureau, où est la platine.

“La Noce” de Pavel Lounguine. Alors ce film fut une bouffée de Russie contemporaine, à sa sortie, une belle découverte pour moi qui ai étudié au lycée le russe. Je galérais! Ce conte plein d’accordéon, de mafia, de campagne moscovite est d’une grande tendresse. Le mariage y est sublime, une cérémonie orthodoxe.
Est il fidèle à la Russie d’aujourd’hui ? J’aimerais croire que oui, mais je fantasme ce pays, en attendant d’aller marcher dans les forêts de bouleau, au chant des loups…

L’un de mes plus beaux souvenirs de lecture c’est “Balzac et la petite tailleuse chinoise” de Dai Sijie, qui vit en France aujourd’hui. Il raconte la révolution culturelle, ses horreurs et la résistance par la préservation de quelques ouvrages “interdits” car subversifs. Dont ceux de Balzac. Et l’initiation à la lecture d’une jeune villageoise illetrée par le héros, qui va transformer – forcément – sa vie. Cela ne m’a pas fait aimer Balzac mais les autres ouvrages de Dai Sijie oui !

La petite tasse anglaise appartenait à ma grand-mère, elle ne devait pas s’en servir beaucoup, elle a l’air neuf, je l’ai récupérée dans son appartement, elle est partie il y a cinq mois. Ca me parait encore impossible. Un grand vide.
C’est un petit bout d’elle dans un objet que j’utilise au quotidien, car je bois beaucoup de thé, et j’aime bien cette idée quand j’ai peur de l’oublier. Elle est chic et ringarde en même temps avec ses petites fleurs dorées. Je l’adore.

“Oncle Vania” de Tchekhov. Quand je faisais du théâtre je voulais jouer Sonia, la fille moins jolie, celle qui bosse sur le domaine familial en ruine et se sacrifie jusqu’au bout pour le maintenir à flot, qui aime le médecin en secret, sans qu’il ne l’ait jamais regardée. J’avais finalement suivi les conseils de mon prof, et joué Elena. L’autre femme. Belle et riche, assez antipathique. Et c’est toujours mieux de jouer le personnage qui ne vous ressemble pas à priori. Tchekhov en français ça peut être poussiéreux, ennuyeux, comme par Podalydes parfois, à la Comédie Française, alors que c’est la Russie qui s’écroule, celle d’un XIXe conscient de ses défis et de ses faiblesses.

Le parfum c’est “Amour” de Kenzo. Je l’ai depuis des années. Ca doit être mon parfum d’adulte. J’ai appris que c’était un parfum “de peau”, qui ne se sent qu’à une petite distance, contrairement à un parfum “de sillage” (ceux qui cocottent à deux cents mètres !)

“Le Festin de Babeth” c’est le premier film que j’ai vu au cinéma apparemment. Un film incroyable, Stéphane Audran (quelle femme !!) est un chef français qui a fui La Commune et sert dans une communauté très religieuse au Danemark. Un jour, elle prépare un repas incroyable pour les membres de cette “secte” et c’est jubilatoire de les voir réagir (à ce pêché qu’est d’apprécier la bonne chère !).

Ce portrait de Jay Jay Johanson par Julien Bourgeois m’a été offert par mon amie Valérie, qui tient la belle boutique French Touche, rue Legendre dans le XVIIème. Après le bel accrochage de Julien Bourgeois dans sa boutique il y a quelques années, sur son livre “Swedish Music Landscape”, elle m’a fait ce cadeau !
Jay-Jay, c’est un artiste que j’admire beaucoup, et pas uniquement pour sa merveilleuse chanson “Laura” (je l’aimais déjà avant !) Il incarne un éternel chic, romantique, c’est un dandy, un poète…

L’affiche des “Demoiselles De Rochefort” de Jacques Demy, film de l’enfance, de la musique, de la joie. Demy c’est un appel à l’enfant en nous c’est magique. On l’aime tous je crois, il n’y a rien de très original dans ce coup de cœur. Si ce n’est que ce film termine de rendre amoureux de Piccoli pour toujours et à jamais. On a envie que les jumelles le reconnaissent à chaque instant. Simon Dame. ♡♡♡

Et enfin, la cerise sur le canapé, mon chat Hedda. C’est un personnage, pas une personne, qui prend beaucoup de place. Elle compte beaucoup. Les chats ne vivent pas chez nous mais avec nous, et la plupart du temps, nous vivons chez eux.

Laura Le Baron
Septembre 2016


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