Theo Lawrence & The Hearts (Live Report)

Photographie © Pascal Blua
Theo Lawrence & The Hearts / Photographie © Pascal Blua

Theo Lawrence & The Hearts
Fête de la musique, Hôtel de Matignon, Paris — 21 Juin 2017

Il y a des personnes qui rêvent de monter les marches de Matignon… Pour ma part, je m’y rend ce soir pour assister à un concert. Et le souvenir ému que j’en garde, dépasse celui d’une chouette soirée musicale.

Le concert commence. Un jeune garçon passe à côté de moi, s’avance vers la scène, poussé par sa mère, qui lui a visiblement donner l’autorisation de s’en approcher. Il s’agrippe à la barrière et lui fait signe qu’elle peut repartir. Il doit bien avoir une petite dizaine d’années. La casquette qu’il porte, rivée sur la tête, ne lui enlève pas son air sage et timide.

Il n’est pas très grand et la scène est un peu haute. Il a les yeux rivés sur le groupe et plus particulièrement sur Theo, qui occupe le devant de la scène. Droit comme un i, sans bouger d’un quart de millimètres, il ne le quitte pas des yeux. Il est figé, comme « émerveillé ».

Il m’entend murmurer les paroles d’une chanson, se retourne et nos regards se croisent. Je perçois un mélange de concentration et de bonheur dans ses yeux. Il me sourit et d’un coup d’oeil, nous sommes devenus complices.
Je m’interroge… est-ce son premier concert ? …une sortie longuement négociée ou le hasard d’une déambulation dans les rues un soir de Fête de la musique ?

Sa mère viendra le voir plusieurs fois. Ses allers-retours nous agace. Je me pousse pour la laisser passer, il se retourne pour lui dire que tout va bien. A chaque fois, j’entends son regard me supplier : « S’il vous plait monsieur, dites lui qu’elle me laisse tranquille ».

Nous n’aurons finalement pas trouver l’occasion de nous parler. Mais ce que nous nous sommes dit ce soir là, à travers nos regards passionnés, dépasse les mots.


Pascal Blua

Epilogue.
En partant,  je ne peux m’empêcher de penser à cette soirée de 1978 où j’ai assisté médusé à mon premier concert. Après, plus rien n’a été pareil. J’espère de tout coeur que ce sera la même chose pour lui.

Ce  texte est dédié à Theo Lawrence & The Hearts.

theolawrencemusic.bandcamp.com

 

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