David McTague

LES ESSENTIELS DE DAVID MCTAGUE

1. Record & Guitar.
A record.  A guitar.  Music.  Magic. They’re here to symbolise music as an integral part of my life.

2. Bag.
My mobile office. I carry this pretty much everywhere, and it certainly contains a few essentials. This particular specimen is a few years old now, and hails from Marrakech.

3. Flat cap.
I call it my flat cap but I think it’s technically a ‘newsboy’. It’s brown corduroy and I wear it a lot.

4. Ashtray.
This is something I’ve just had for ages. Pretty much since leaving my parents house, so it’s symbolic of that I guess.  Time has moved on, people have moved on and places have moved on… and this ashtray has been along for the ride. I still use it now and again.

5. Mellowtone flyers.
I had to include them here as I’m always carrying them, and leaving a trail around. In this digital age I think it’s really important that we still retain some tangibles, so we never stopped printing our flyers. We use lots of different illustrators, but always monochrome artwork.

6. Ring.
Many years ago I tried on a ring, that was owned by my girlfriend at the time. A slender, square, silver ring; one that fitted my little finger perfectly.  And I didn’t take it off.  It was really thin and broke a few years later, so I had it copied using silver from a ring from the Oman my parents had given me. I wear it every day. If for any reason I don’t have it on it feels very strange…

7. Pencil.
I like to write in pencil.

8. Diary.
I like to have an old paper diary.

9. Computer & Phone.
I guess these days they speak for themselves as essentials.

10. Notebook.
An essential for anyone who wants to get anything done, in my opinion.


David McTague
July 2017


Plus d’informations sur David McTague
mellowtonerecords.com

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Emmanuel Delaplanche

LES ESSENTIELS D’EMMANUEL DELAPLANCHE

Comme ces ingrédients d’une vie bonne que l’on se souhaite à chaque nouvel an ?
Des essentiels tout aussi “invisibles pour les yeux” que ceux du renard de Saint-Exupéry ? Dès lors, comment des objets seraient-ils capables de les représenter ? D’en fixer les infinies variations : celles du bonheur, de l’amour, de la réussite ; celles du corps sain, vivant, mourant ; celles de l’allégresse, de la jouissance, de l’accomplissement.

***

L’essentiel est la vie, donc ce sont les gens.
Les artistes le disent, mes proches le prouvent, mes contemporains capitaux me le montrent : l’essentiel, c’est la vie. La vie, ce sont les gens.

***

Sur un de ses disques, un de ceux du retour après des années de silence, d’anonymat, d’oubli, d’invisibilité, Bill Fay offre une somptueuse chanson qui porte le titre Cosmic Concerto (Life is people) :

Like my old dad said,
Life is people, life is people
In the space of a human face,
There’s infinite variation
It’s a cosmic concerto, and it stirs my soul

***

Les gens sont mon essentiel. Les variations de leurs visages, le produit de leurs esprits. Ceux avec qui je partage mon quotidien : ma famille. Ceux à l’autre bout de la rue, de l’objectif, de l’ordinateur, de la radio. Les gens derrière les livres, les disques, les spectacles. Sur et derrière les scènes, dans et devant les représentations. Les gens en face, à mes côtés, les gens autour du monde, amis, passants, voyageurs. Ou ceux qui ne bougent plus, privés de liberté et de mouvement.

***

Sur la photo, une clef wifi car, comme tout le reste ici, elle me porte vers les gens, leurs musiques, leurs écrits, leurs images, leurs visages, leurs pensées : leurs vies. Les autres biais techniques importent peu. Les supports aussi. Un livre parmi d’autres cependant, essentiel parmi les essentiels, Le Bavard de Louis-René des Forêts.

Un appareil photo pour le regard que je porte aux gens. Et des photos : proches (ici ma mère, mon filleul) ou musiciens (ici Kimya Dawson).

Une radio, que j’écoute abondamment. Mais j’aurais pu aussi faire apparaître le micro dans lequel je parle chaque semaine sous le pseudonyme de Tremolo aux gens d’Evreux et d’ailleurs.

Un ukulélé pour faire figurer la musique que je joue, parfois compose, et qu’il a pu m’arriver d’offrir en concert.

Une craie pour tableau noir. Celle que quotidiennement j’utilise pour faire comprendre le primordial plus que l’essentiel, pour expliquer, pour apprendre.

Toutes choses que je possède parce qu’elles sont intermédiaires entre la vie et moi.

Emmanuel Delaplanche
Juillet 2017

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Bertrand Lapicorey

My essentials for Stereographics © Bertrand Lapicorey

LES ESSENTIELS DE BERTRAND LAPICOREY

“ Demandez-moi mon film, mon disque préféré, les livres que j’emporterais sur une île déserte, ou les choses dont je ne pourrais pas me passer (le fameux “jamais sans mon/ma/mes…”) et instantanément je me tétanise comme le hérisson, le lièvre, le renard, le sanglier, la biche, la chèvre, le cerf, le chamois, ou le bouquetin (je suis bien évidemment complètement indécis question totem animal) la nuit pris dans les phares d’une voiture. Mon cerveau se fige avant de repartir au ralenti, c’est en général le moment où après un long silence gêné je sors des noms qui me passent par la tête en poussant un soupir de soulagement, équivalent à une sortie d’apnée, une fois la tâche accomplie.
C’est dire ma réaction quand j’ai reçu un email de Pascal Blua me proposant de participer à son projet des “Essentiels”. Incapable de choisir comme dans une pièce de Corneille, de trier ou de réduire à l’essentiel, j’ai fini par faire une liste touffue, baroque, de bric et de broc, de lieux, de films, de livres, de disques et d’artistes qui cartographient mon univers et jalonnent mon parcours toujours en mouvement, poussé par la découverte, la curiosité, l’échange et le partage. Elle me dévoile autant qu’elle me dissimule, c’est peut-être pour ça qu’elle est très longue.

Bertrand Lapicorey
Juin 2017

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Visuel créé à partir d’une peinture de Carmen Herrera (b. 1915), Green and Orange, 1958.
Acrylic on canvas  (152,4× 182,9 cm). Collection of Paul and Trudy Cejas © Carmen Herrera

Marc Morvan et Pascal Blua

Interview réalisée à l’occasion de la chronique de l’artwork de l’album “The Offshore Pirate” de Marc Morvan, classé dans le top 2016 des pochettes les plus marquantes par le site Neoprisme (artwork & musique).

Basiquement, que veut-elle dire, cette pochette de disque ?
Pascal Blua — Cette pochette est une invitation à l’aventure et à une certaine forme d’évasion épique et mystérieuse… mais c’est aussi une simple illustration stricto sensu du titre de l’album. L’artwork est construit sur le décalage visuel entre le graphisme de la pochette extérieure et le portrait qui se trouve sur la pochette intérieure.

Cette création-là est-elle une création originale, où une réutilisation ?
PB — Par principe, je ne réutilise jamais des créations d’un projet à l’autre, parce que je pense que chaque création doit être spécifique.
Pour cette pochette, nous nous sommes bien évidemment fortement inspiré des récits d’aventures, des films de pirates et autres récits épiques marins. L’image de la couverture est un photogramme extrait d’un film américain des années 50 et il correspond exactement à l’image que l’on cherchait. Nous avons garder la teinte noir et blanc d’origine même si Marc et moi aurions aimé avoir un reflet d’or dans l’oeil de la pieuvre, mais c’était vraiment hors budget de fabrication ! Par contre, j’ai retravaillé le portrait de Marc (signé du photographe Julien Bourgeois) de manière à garder une homogénéité et une cohérence visuelle de l’artwork. La typographie utilisée mêle le trait du dessin manuel à une forte évocation classique et littéraire, clin d’oeil aux grands romans d’aventures…

Artwork © Pascal Blua / Photographie © Julien Bourgeois
Artwork © Pascal Blua / Photographie © Julien Bourgeois

Y a-t-il, dans la démarche initiale, un lien à trouver entre le titre de l’album et cette pochette de disque ?
PB — Bien sur ! C’est un point extrêmement important pour moi lorsque je travaille sur une pochette. J’essaye toujours que la mise en forme graphique soit la plus juste possible par rapport au projet.
J’aime à travailler de manière collaborative, dans la construction et l’échange. J’ai eu l’énorme chance de réaliser des pochettes dans le cadre de véritables collaborations artistiques (Michael Head, The Apartments, 49 Swimming Pools, Label Pop Session, etc…) et quelques pochettes dites de “commande”. Même dans ce cadre, j’ai ce besoin d’échange dans le process de création qui souvent débouche sur une collaboration.
Mon travail graphique est une extension sensorielle et visuelle de l’univers musical. Le son et l’image ne doivent faire qu’un et en même temps se répondre : c’est un dialogue entre le fond et la forme.

L’idée de base vient-elle de Marc Morvan ou de toi-même ?
PB — C’est un long cheminement ! Le titre de travail de l’album était différent du titre que Marc a finalement choisi. J’avais commencé des recherches graphiques et conceptuelles assez poussées avec le premier titre mais plus l’album avançait dans sa réalisation et moins Marc se retrouvait dans le titre de travail.
Lorsqu’il a choisi le titre “The Offshore Pirate”, il avait une idée assez précise en tête de ce qu’il souhaitait. On a beaucoup échangé sur le sujet et la meilleure façon de le mettre en images : nous avons fait des recherches chacun de notre côté et nous nous sommes accordé sur cet artwork très rapidement.

Comment en es-tu venu, d’ailleurs, à cette collaboration avec Marc Morvan ?
PB — C’est de mon fait ! J’apprécie énormément la musique de Marc aussi bien avec son premier groupe 3 Guys Never In qu’à travers ses collaborations avec Ben Jarry.
Nous avons des amis communs et après la sortie de l’album Ophélia, j’ai pris contact avec lui, sans savoir qu’il travaillait sur le projet d’un album. Nous avons sympathisé, je lui ai formulé mon souhait de travailler ensemble et il m’a proposé de travailler sur la pochette de son nouvel album.


Pascal Blua
Décembre 2016


Plus d’informations :
Néoprisme (artwork & music)
facebook.com/Marc-Morvan

Marc Morvan, The Offshore Pirate, Les disques de l’Artisan/Differ-Ant, 2016