Peter von Poehl

My essentials for Stereographics © Peter von Poehl

LES ESSENTIELS DE PETER VON POEHL

Mon album s’intitule Sympathetic Magic, comme “magie noire”. Voici la définition de magie noire donnée par Wikipedia. “Dans la magie noire, un fétiche (par exemple une poupée vaudou) peut être utilisé pour créer une connexion entre une personne et un objet, mais peut aussi acquérir des pouvoirs spéciaux si on le relie à un saint, un dieu ou toute autre personne vénérée. Les mediums ou les voyants utilisent régulièrement un objet ayant appartenu à une personne disparue dans l’intention d’entrer un contact avec elle pendant la séance.”  Cette définition me semble en lien avec le principe des Essentiels. Voici donc mes objets.

Orgue Bergman
J’ai commencé à écrire les onze chansons de Sympathetic Magic après avoir sauvé ma collection de vieux claviers qui allait finir à la décharge. Des synthétiseurs bon marché et des orgues électroniques qui prenaient la poussière dans le grenier de mes parents depuis mon adolescence se sont alors retrouvés dans un tout petit studio d’enregistrement dans le centre de Paris. J’ai longtemps pensé qu’il était difficile d’écrire des chansons sur des synthétiseurs avec tous ces boutons et ces possibilités infinies. Mais comme une madeleine de Proust, ces vieux instruments m’ont parlé comme une voix du passé, et malgré leur son qui n’a rien d’élégant, ils ont résonné comme une langue que je comprenais soudain.

Le lièvre aux yeux d’ambre
J’ai récemment lu ce superbe roman écrit par l’auteur et poète Edmund de Waal. Le livre retrace l’histoire de la famille de l’auteur, entre Odessa, Paris et Vienne à travers les aventures d’une collection de sculptures miniatures japonaises, les seuls objets appartenant à sa famille que les Nazis ne parvinrent pas à aryaniser après leur prise de pouvoir en 1938. Je n’ai pour ma part pas un esprit collectionneur et j’ai, jusqu’à présent, mené une vie beaucoup trop nomade pour conserver autre chose que le strict minimum. Mais quand je regarde l’histoire de ma propre famille, je constate que la valeur des objets les plus simples dépasse largement leur usage quotidien, et je vois comment ils peuvent ressusciter le passé.

Vélo pliant Brompton
À mes yeux, le vélo est le moyen de transport idéal. Je dirais même que le vélo, en tant que construction, est le seul objet — plus qu’un instrument de musique ou du matériel d’enregistrement — sur lequel je peux fantasmer. Cette œuvre particulièrement réussie de l’ingénierie britannique est mon fidèle ami depuis plus de dix ans. Ce vélo m’a emmené à tant d’endroits que j’en ai forcément oublié certains. J’avais même fait construire un flight case à un moment pour pouvoir l’emmener en tournée.

Harlequin, de Charlotte von Poehl
Ma sœur m’a gentiment prêté une de ses œuvres pour trois de mes quatre pochettes d’albums. Je suis, comme vous pouvez l’imaginer, fan de son travail. On dit qu’il ne faut pas juger un livre à sa couverture, mais je crois pouvoir affirmer que sur chacun de mes disques, l’œuvre en couverture a d’une manière ou d’une autre inspiré le contenu musical.

Cordon d’un pass backstage japonais
Je m’en sers toujours en porte-clefs. Plutôt par habitude que pour son aspect pratique ou ses vertus esthétiques. Il n’y a pas très longtemps, j’ai croisé un des membres de Phoenix, qui avait joué à ce même festival cette année-là. Curieusement, il avait gardé le même pass backstage pour s’en servir de la même façon.

Râpe à parmesan
Une des questions qu’on me pose souvent c’est comment et quand j’écris une chanson. Pour moi la composition est rarement un processus avec un début et une fin bien définis. Ce sont des bouts et des morceaux qui s’assemblent de façon plutôt mystérieuse comme dans un puzzle. La composition de The Story of the Impossible était quelque peu particulière : j’habitais à l’époque dans un grand appartement à Berlin, dans le quartier de Kreuzberg, où j’avais aussi mon studio d’enregistrement. Une nuit, après une bonne assiette de penne all’arrabbiata faits maison (une recette de pâtes pour laquelle je suis plutôt doué), j’ai trouvé la partie de guitare autour de laquelle s’articule la chanson et les paroles ont suivi dans la foulée. J’ai enregistré jusqu’au petit matin ce qui était censé être une démo de la chanson mais qui a finalement terminé sur l’album. Mon ingénieur du son a joué la partie de flute et l’organiste français Charlie O. a ajouté un peu de célesta, mais c’est tout.

Peter Von Poehl
Mai 2017

En collaboration avec

Article paru initialement dans le #204 de Magic RPM (mai/ juin 2017)
Photographies par Julien Bourgeois / Mille mercis à Vincent Théval et à Magic RPM.


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My essentials for Magic RPM by Peter von Poehl
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Nick Ellis

My essentials for Stereographics © Nick Ellis

LES ESSENTIELS DE NICK ELLIS

1. Guitar ‘The Swede’  – The is the essential item in my life. It gets played everyday and has been used at every gig i’ve played over the last 6 years. It has travelled thousands of miles with me. It’s strong, loud and never goes out of tune. I once hit someone over the head with it when they tried to steal it while I was busking, and afterwards, still, it stayed in tune. I picked this guitar up in Stockholm, Sweden one Summer when I was busking around Europe. The Swede is not just a guitar, it is a voice. Or, maybe it’s a weapon?
2. A blank page and a pen – With a simple pen and a blank page, the smallest seed of an idea can become an important work of art. Essential for any thinker.
3. Photograph of my Uncle, Gerrard Parker – This man was the catalyst and inspiration for the greatest journey I ever took: life.
4. Book ‘Journey to the end of the night’ by Celine – Louis- Ferdinand Celine was the pen name for Louis-Ferdinand Auguste Destouches, a French novelist. Not only is this novel one of the greatest stories put to paper, but it’s magic is in it’s style. It broke the mould in the 20th Century. The style of writing in this book paved the way for many other great writers. No Celine – no Kerouac, no Dylan, no 60’s.
5. Love ‘Forever Changes’ – I found this record in a bin when I was 16. I knew nothing about them, went home and put it on. Forever changed. It was the first ‘hippy’ record I ever saw that had both black and white people on. I liked that. They looked like serious fucking dudes. For me, it is the greatest album ever written. Beautiful arrangements, fantastic writing, timeless sounds. A cross between classical and folk. Poetry of youth. The soundtrack of lives lived. There is nothing else quite like it. These guys were so young when they made this, 19 or 20 and the subject matter that they write about asks such big questions for such young minds. There is magic in this record that no other album seems to possess. i’ve never heard anything as good, since.
6. The Rolling Stones ‘Sticky Fingers’ – I like to fuck to this record and so does every woman I’ve ever met. If you don’t believe me, try it.
7. An English Dictionary – A Dictionary is the only book you’ll ever need. It’s works in a very simple way. If you don’t know what something means, look up the word and there’s your answer. Any other research can develop from there. Essential for any writer, thinker or word-lover. To know words is to understand language, to understand language is to know how to communicate. And communication is the essential thread of life.

Nick Ellis
March 2017


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Sean O’Hagan (Live Report)

Sean O'Hagan / Photographie © Louis Teyssedou

Sean O’Hagan
,
Le Kalif, Rouen — 25 Mars 2017

Il y a fort longtemps, j’ai eu l’immense plaisir d’assister à un concert acoustique de Grant Mc Lennan.
À l’époque, il n’était pour moi qu’un demi Go-Betweens. Pourtant, les chansons qu’il a interprété seul à la guitare ce soir là, restent l’une de mes plus belles émotions musicales.

Grâce à lui, j’ai pris conscience de la force du “songwriting”.

De la force de se mettre à nu, seul.

De livrer les mélodies et les mots dénudés d’apparat à la candeur du moment, au jugement d’un public qui n’a que votre voix et votre instrument comme guide.

Du risque de confronter ses chansons dans leur plus simple appareil à ce qui reste l’essentiel : l’émotion partagée.

Debout avec sa guitare ou assis derrière un piano, j’ai retrouvé ce soir en écoutant Sean O’Hagan, la beauté discrète de l’âme de Grant Mc Lennan.


Pascal Blua

Ce  texte est dédié à Amanda Brown.
Merci à Cédric et à Louis.


Photographie © Louis Teyssedou
www.highllamas.com

Dave O’Grady

My essentials for Stereographics © DaveOGrady

LES ESSENTIELS DE DAVE O’GRADY (aka Seaform Green)

Gibson J45 – This is the guitar that I take everywhere, I use for every gig and is my dearest friend.
Hat – I found this hat in a lovely little shop in Amsterdam a couple years, as soon as I put it on..it was difficult to take off, so I kept it.
Headphones – No explanation necessary.
Drawing – This sketch is by Rich Robinson called ‘American Beauty’, it was very generous gift from him a few years ago. I think it is a perfect combination of beauty and ugliness.
1977 Fender Champ w/picture of myself and my mother – I got this amp for £100 on a used good website, I haven’t changed anything..it sounds killer!
Writing book w/ turquoise stone – I am always trying to take note of my thoughts, where better to take them down.
Polaroid Camera – I love this camera, It’s much more special when someone wants a photo with you and you can offer them a actual photo than a stupid selfie.
Howard Marks – Mr Nice was the first book I read for pleasure whilst working on a ship in the north sea one Christmas. A man who has led an incredibly exciting life.
Incense & Pipe – Well…its good to relax.
Oscar Wilde – His writing is humbling.
Scarf – I grew up in Dublin, Ireland. My first emotional experiences were watching St Patricks Athletic win and lose. It’s also where I learned to sing…”Oh when the Saints, go marching in, Oh..”
Vinyl (Eddie Harris) – I never collected anything, so now I collect vinyl…and Eddie Harris is wonderful musician, I was never into Jazz but he grabbed me.

Dave O’Grady
February 2017


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